samedi 22 novembre 2014

Jours d'enfance - Michiel Heyns

Un grand merci aux éditions Philippe Rey et à Madame Hervé pour cette belle lecture

Biographie et informations
Nationalité : Afrique du Sud
Né à : Stellenbosch, le 02/12/1943

Michiel Heyns a grandi à travers l'Afrique du Sud, Thaba Nchu, Kimberley, Grahamstown, Cape Town, et a fait ses études à l'université de Stellenbosch puis à Cambridge.
Professeur d'anglais à l'université de Stellenbosch (1987 - 2003), il a pu se consacrer pleinement à l'écriture après le formidable succès de son premier roman, Jours d'enfance (Children's Day), en 2002.
Traduit en France en 2010, celui-ci figure sur la sélection des romans étrangers du prix Femina.
Il enseigne la creative writing comme professeur visiteur à l'Université de Tulsa, aux États-Unis, mais il vit à Somerset West en Afrique du Sud.
Michiel Heyns a grandi à travers l'Afrique du Sud et a fait ses études à l'université de Stellenbosch puis à Cambridge. Professeur d’anglais à l’université, il a pu se consacrer pleinement à l’écriture après le formidable succès de son premier roman, Jours d'enfance, en 2002.

Aux éditions Philippe Rey
Le Livre :
Jours d'enfance
Michiel Heyns
Traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Françoise Adelstain

Décembre 1968, Simon et ses copains de son collège anglophone de Bloemfontein, « métropole » de l’État libre d’Orange en Afrique du Sud, s’apprêtent à flanquer une dérouillée au tennis aux péquenots d’un collège technique des environs. Éducation anglaise contre enseignement afrikaner. Les visiteurs débarquent et, parmi eux, Fanie van den Bergh, un garçon qui a partagé l’enfance de Simon à Verkeerdespruit, patelin champion de l’apartheid, village de petits et moyens Blancs afrikaners, servi par ses Bantous parqués dans le township.
La confrontation sportive ravive des souvenirs oubliés et met en évidence, au passage, les conflits raciaux et de classe. Heyns choisit d’explorer le fossé entre Anglais et Afrikaners, fossé dont Simon – fils d’un magistrat anglais « libéral » et d’une Afrikaner – est le reflet. Fanie, lui, est issu d’une des familles pauvres de la paroisse, celles dont s’occupent les dames de l’ouvroir sous la houlette du pasteur Claassen. Car le pasteur préside à tout dans ce petit bourg : sa femme transmet sa parole, les autres s’exécutent. Et les déviants, il y en a évidemment quelques-uns, sont impitoyablement chassés – Steve et sa moto, Trevor et sa chemise rose… Pour ces enfants, il y a surtout l’école, où ils apprennent la vie, à défaut d’autre chose : la bêtise tellement humaine, les amitiés compliquées, les expériences sexuelles, mais aussi l’hypocrisie morale et le conservatisme raciste du monde des adultes… (Éditions Philippe Rey).


Grybouille et ses gribouillis :

Avant de vous parler de ce livre, je pense que femme ou homme nous ne l’aborderons pas de la même façon, bien évidemment notre sensibilité et notre vécu aura aussi son importance. Je veux parler par là des moments où Simon sera confronté à ses premiers émois sexuels, mais j’anticipe alors commençons par le commencement.

L’auteur Michiel Heyns a un vécu qui lui permet de bien appréhender cette Afrique du Sud que nous Français / Européens nous commençons simplement à découvrir.
Souvenez-vous du « Grybouille on the road » de Juillet 2014 qui était déjà un petit aperçu de cette culture dont les longues années de l’apartheid et du blocus en découlant nous avaient privé.
Cet écrivain est solide car s’attaquer à travers ses écrits dans un seul livre à des thèmes aussi divers que l’enfance et ses découvertes, le monde des adultes et ses compromissions, le sexe, les terribles règles de l’apartheid à travers Marie, une ouverture sur l’histoire du grand trek du peuple Boer en révolte avec la domination Anglaise, un peu de politique avec l’assassinat du ministre Verwoerd, les discriminations sociales, le système d’éducation, etc.…
Il faut vraiment être mature dans son style pour donner envie aux lecteurs en ouvrant de nombreuses portes sans les frustrer en retour.
En lisant ce roman vous ne serez assurément pas déçu, vous serez porté par des feed-back entre les chapitres parlant de son enfance (1962) et ceux relatant les évènements lors d’une journée de compétition de tennis dans son collège (1968) où il se retrouvera confronté à Fany, ex-ami de son village.

Michiel Heyns nous emmène dans le monde de l’enfance et de l’adolescence de Simon, enfant issu de deux cultures ennemis Afrikaner par sa mère et Anglais par son père vivant dans un « bled » Verkeerderpruit dans le comté libre d’Orange.
Pour camper le décor du village, la mère de Simon dit : « Le principal inconvénient quand vous habitez Verkeerderpruit, c’est que vos amis sont des gens que, si vous aviez le choix, vous feriez un détour pour les éviter ».
C’est une famille de notables, le père est un magistrat et sa mère est infirmière mais n’exerce pas, elle se consacre aux bonnes œuvres en faveur des plus démunis. Enfant unique, Simon a toute l’attention de ses parents.
En 1962, scolarisé dans l’école communale, il voit arriver Fanie Van der bergh, un gosse issu d’un milieu pauvre qui ne semble pas bien malin : « Bavarder avec Fanie était aussi gratifiant que de donner des cacahuètes à un chameau ! ».
Et oui, Michiel Heyns a de l’humour et en use.
Mais Fany se révèle très intéressant car il fait quelque chose d’exceptionnel, des crises d’épilepsie.
A 10 ans, les rencontres se succèdent, Steve l’incomparable motard, Betty la standardiste, Mr De Wet le professeur sadique, Klasie le receveur des postes et sa mère, Trévor qui fera souffler un vent de modernité chez les « petzouilles », Juliana son premier flirt, Dumbo son chien premier contact avec la mort,….
Et toujours un lien, les découvertes « la différence entre l’amour et le sexe » ;  « Les tabous des adultes, leurs mensonges et parfois la violence » ;  « Ce vocabulaire qui amène plus de questions que de réponses » ;  « Les premiers attouchements »…
Et en quinconce cette journée du 6 Décembre 1968, jour de compétition tennistique entre le Collège Méthodiste de Simon et celui Technique de Fanie (Les clefs à molette) qui aura aussi son lot d’émotions.
C’est un livre « plein », Michiel Heyns m’a fait beaucoup rire cela m’a fait un bien fou, un sujet m’a interpelé  mais je l’ai vécu avec ma sensibilité et mes tabous…
Sans retenue, je le conseillerais pour qui veut lire un  bon roman sur les thématiques de « l’enfance ingénue » tout en découvrant un autre monde, celui de l’Afrique du Sud des années 1960.

@Bientôt,
Votre Grybouille,







7 commentaires:

  1. Je ne sais pas si c'est une livre que je pourrais aimer... mais je ne peux pas savoir si j'essaye pas ^_^ Merci pour cette chronqiue.

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  2. Une très bonne chronique comme toujours; l'Afrique du Sud est un pays incroyable, j'ai eu la chance de le visiter et il est fascinant tant par son histoire que par ses habitants. Je lirai ce livre avec plaisir pour me replonger dans cette ambiance !

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    1. Hou Hou, Kevin tu es un Fidèle parmi les Fidèles, je ne peux que te répondre par cette voie donc... Si tu lis ce livre, tu verras qu'il existe dans la littérature Sud Africaine une place pour ce type de thématique que ce soit comme dans "Disgrace" ou dans "Beauty" et d'autres.... C'est à certains moments dérangeant mais cela existe, l'important c'est que cela soit traité intelligemment et avec tact, ce roman le fait indubitablement. Grybouille.

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  3. Je ne connaissais pas du tout cet auteur et je trouve que c'est ce genre de petite perle qui est toujours agréable de découvrir :)

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    1. Hou Hou, Justine, tu ne seras pas déçue par cet auteur qui a la maturité nécessaire pour aborder ce type de sujet. J'ai passé un très bon moment de lecture en sa compagnie. @Bientôt, Grybouille.

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  4. Waouh ! Il a l'air génial ce titre ! Je m'intéresse beaucoup à l'Afrique et je pense qu'il me plairait !

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  5. Je ne suis pas sûr que ça me plaise, mais je note le titre au cas où ^^

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