jeudi 13 novembre 2014

La Dernière frontière - Howard Fast


Un grand merci aux éditions Gallmeister et à Madame Koulechova pour cette très belle lecture ! 

La Derrière Frontière
Roman
1878. Les Indiens Cheyennes sont chassés des Grandes Plaines et parqués en Territoire indien, aujourd’hui l'Oklahoma. Dans cette région aride du Far West, les Cheyennes assistent, impuissants, à l'extinction programmée de leur peuple. Jusqu'à ce que trois cents d'entre eux, hommes, femmes, enfants, décident de s'enfuir pour retrouver leur terre sacrée des Black Hills. À leur poursuite, soldats et civils arpentent un pays déjà relié par les chemins de fer et les lignes télégraphiques. Et tentent à tout prix d'empêcher cet exode, ultime sursaut d'une nation prête à tout pour retrouver liberté et dignité.

La Dernière Frontière est l'un des plus grands livres consacrés à la question indienne: tout un chapitre de l'Histoire américaine défile ici au rythme haletant d’un film sur grand écran. (Gallmeister)

Grybouille et ses gribouillis :

Howard Fast relate les faits à la manière d’un journal de marche en y incrustant des liens historiques sur cette Amérique du 19éme siècle, la vie dans les grandes plaines, les villes champignons comme Dodge City, l’extinction des bisons par une industrie de la peau, l’arrivée de ce monde « moderne » où les « sauvages » n’avaient plus leur place.

Pour l’histoire, il s’agit de « La grande marche» des Cheyennes vers le Dakota en 1878/79.

Howard Fast possède (dait) une très belle écriture, engagée, réaliste que j’ai pris grand plaisir à découvrir.
Le livre, sur ce type de roman historique basé sur des faits avérés, si nous nous cachions les yeux  ce serait comme cracher sur la mémoire de ces enfants, ces femmes et ces hommes qui ont soufferts de la bêtise de plus fort qu’eux. Hugh, j’ai dit !
Et bien avant le pauvre Grybouille : « La plus belle sépulture, c'est la mémoire des hommes » disait André Malraux.
Alors enrichissons nos mémoires !

Ce livre est un témoignage qu’il faut garder en tête car c’est la mémoire de nos folies.
Parqués dans une réserve gérée par un agent de la question indienne incapable, voués à l’extinction par la malnutrition et les maladies, ils n’ont alors qu’un seul objectif, retourner dans leur région d’origine. Comment ne pas  être retourné par l’odyssée de ses 300 Cheyennes  qui confrontés à  cette armée d’occupation qui ne connait même pas la langue du peuple qu’elle opprime, n’auront de cesse que de fuir l’engagement pour retourner sur leur terre, les black hills. De septembre 1878 à Novembre 1978 ils vont être pourchassés sans merci, sur 1600 kilomètres, dans des conditions climatiques allant des fortes chaleurs, la fournaise de l’Oklahoma, aux premières neiges glaciales du fort Robinson au Nebraska où ils seront « stockés » pour une partie.
Pour leur vieux chef, Dull Knife : « Ils sont déjà morts, ils vont chez eux… ».
Pour l’administration, Carl Shurz immigré allemand, secrétaire de l’intérieur du gouvernement : « Les minorités sont une cause d’ennuis. Et puisque toute majorité suppose une minorité, la démocratie est une absurdité ».
Pour le gouvernement : « Une loi, un ordre, un reçu ».
Pour le Général Sherman : « Un bon indien est un indien mort ».
Pour les militaires, chahutés entre les ordres, les contre ordres et un humanisme défaillant, le sort des indiens était scellé.
Pour la presse qui les a stigmatisés, une seule voix a le courage de les défendre, l’Éditorial d’Omaha : « …C’est une honte pour les États-Unisinfamante preuve d’incompétenceSi le général Crook est coupable qu’on le punisse… ».
Je vous laisse découvrir le déroulé de l’histoire, qui bien que très noir, est chargé d’espoir.
Très bel hommage !
Ce livre a été pour la première fois édité en langue anglaise en 1941 alors que les peuples se mettaient en route pour un long voyage vers la LIBERTÉ !
Ceci expliquant peut-être cela ?

@bientôt, votre Grybouille.



8 commentaires:

  1. Une très belle chronique sur un thème qui me passionne et me donne envie d'enrichir ce devoir de mémoire justement ! Merci Grybouille :)

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  2. Ton avis me donne bien envie de le découvrir :D

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  3. A ma plus grande honte je n'ai jamais lu de livres concernant les indiens.
    Alors merci pour la découverte. Je vais noter le nom de cet ouvrage.
    Très belle chronique :)

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  4. Je ne connais pas grand chose cette période de l'histoire mais ça a l'air très intéréssant alors pourquoi ne pas lire ce livre !

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  5. Très belle chronique, qui donne envie de découvrir les indiens, et cette période.

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  6. Une excellente chronique. Merci Grybouille de nous faire découvrir cette lecture qui a l air émouvante et intéressante :)

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  7. Un livre qui retrace l'Histoire, c'est susceptible de m'intéresser ^_^

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  8. J'adore l'histoire des amérindiens : il me le faut !! et j'adore Gallmeister depuis que j'ai lu Homesman et Dee Winter sur vos conseils !! :D

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