lundi 1 décembre 2014

Baby Love - Joyce Maynard



Un grand merci aux éditions 10/18 pour cette lecture

Résumé :

Les années 1970, une ville paumée des États-Unis. Filles-mères, Sandy, Tara, Wanda et Jill se racontent : Boy-friends lâches ou disparus, potins de magazines, rêves en couleurs, et surtout, maternité. Car leur bébé, c'est leur seule réussite, l'unique preuve de leur importance. Elles le nourrissent, le dorlotent, le déguisent, jouent avec comme à la poupée, le malmènent, aussi. Une vie d'une banalité aussi touchante que terrifiante, jusqu'à l'arrivée de deux femmes meurtries en quête d'enfants, et d'un psychopathe en cavale...
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Mimi Perrin

Joyce Maynard

Née le 5 novembre 1953 à Durham dans le New Hampshire est une écrivaine Américaine, collaboratrice de multiples journaux, magazines et radios, elle est aussi l’auteure de plusieurs romans, Long week-end, Les Filles de l’ouragan, Baby Love et d’une remarquable autobiographie, Et devant moi, le monde.
Lors de ses débuts fracassants en 1972, elle est surnommée le « Françoise Sagan Américaine ».
 Mère de trois enfants, elle partage son temps entre la Californie et l’Amérique du sud.

Joyce Maynard a écrit frénétiquement ce premier roman en l’espace de deux semaines voilà trente ans. Paru en 1981, ce premier roman tisse un émouvant portrait de femmes prises au piège de leur condition, ainsi qu'une chronique subtile de l'Amérique profonde. Sensible, et captivant.

Ooh baby love, my baby love
Ooh bébé d'amour, mon bébé d'amour
I need you, oh how I need you
J'ai besoin de toi, oh combien j'ai besoin de toi
But all you do is treat me bad
Mais tu ne fais que me traiter mal
Break my heart and leave me sad
Briser mon cœur et me laisser triste
Tell me, what did I do wrong
Dis-moi, ce que j'ai fait de travers
To make you stay away so long
Pour te faire rester à l'écart si longtemps
….
Ooh, ooh, need to hold you
Ooh, ooh, besoin de te tenir
….
Please don't do me this way
Je t'en prie, ne me fais pas ça
….
Ooh, baby love
Ooh, bébé d'amour
Don't throw our love away
Ne te débarrasse pas de notre amour ….

Baby Love de Diana Ross (Bébé D'amour)
 

Les Gribouillis de Grybouille :


Ma Chère Joyce,

J’ai bien reçu ton roman que j’ai lu d’une seule traite, moi aussi je n’ai pas voulu le quitter.
Ne te connaissant que de nom j’ai dû batailler ferme pour arracher cet exemplaire car vois-tu au «Léa Touch Book » tu as tes inconditionnelles qui n’ont pas facilement laissé leur tour.

Je me suis immergé dès les premières pages dans cette ville américaine d’Ashford dans le New Hampshire que tu dois connaitre puisque que tu es née à Durham pas loin de là.
Il m’a été très facile de lire ton roman car ton style fluide permet de suivre facilement  le déroulé de l’histoire.
Histoire qui est riche en personnages et en actions.
Ces actions qui sont amenées par petites touches, les choses se mettant en place de manière efficace et intelligente.

Tes quatre héroïnes : Sandy, Tara, Jill et Wanda sont le reflet  de ce que je crois être la vie des habitants de cette Amérique dite « profonde » qui ne verront jamais les sommets des Buildings, ne bénéficieront pas plus des richesses de Wall Street et qui devront se protéger  de la violence imposée aux plus faibles.
Ces jeunes mères, trop jeunes mères qui projettent leur volonté naïve d’indépendance sur leurs enfants sont touchantes, captivantes, bouleversantes.
L’avenir des nourrissons est entre les mains de ces gamines « adultes », ces bébés « mamans ».

Sandy 18 ans, la plus assise dans cette image de la famille « normale », doit composer avec un mari, Mark, encore très jeune qui est dépassé par son rôle de père. Le petit Mark junior est malgré tout choyé.
Mais elle-même a une vision romantique des étapes de la vie de couple jusqu’à son accouchement où malheureusement Mark lui renvoie une vision  négative car dépassé par ce qu’il vit : « Je sens que je vais vomir » et voyant le docteur la recoudre « Mais c’est un vrai carnage ! ».
Alors qu’elle voulait simplement qu’il lui tienne la main et l’aide à retirer ses chaussures, acte rendu difficile  par son ventre à l’arrivée à l’hôpital.

Wanda 16 ans, seule à élever sa petite Mélissa, à mon avis la plus près de la rupture qui est offerte sans soutien aux agissements machiavéliques d’une belle mère ,(la mère du géniteur qui lui s’est engagé dans la marine)  et aux hommes avec lesquels elle recherche un peu d’attention en échange de ses charmes, marché de dupe. Pauvre Mélissa !

Tara 16 ans avec sa petite Sunshine, je la qualifierais de graine de femme moderne. Après un seul rapport avec Bobby Sterling c’est le jackpot. Elle a l’intelligence d’avoir compris très vite qu’elle n’a pas trouvé l’amour mais reste prête à le découvrir.  Sa mère est présente, elle travaille avec elle dans la friperie familiale, elle les loge même si elle qualifie la petite Sunshine de « çà ».

Jill 16 ans, vit encore chez ses parents, elle découvre sa grossesse, Virgil Rockwell son petit ami lui dit qu’il a eu une maladie qui l’a rendu stérile. Alors pourquoi se retire-t-il à la fin de leurs ébats ? Elle, elle n’a connu aucun autre garçon !
Il l’a raccompagne chez ses parents et lui dit : « A un de ces jours ».

Et derrière elles  tu as tissé une toile de fond avec des personnages qui pourraient tous être des acteurs de premier plan dans un autre de tes romans.
Les parents de Jill, Doris et Reg notamment, j’ai adoré Reg avec cette pudeur qu’il met dans ses rapports avec sa nouvelle voisine. Doris l’envahissante vendeuse de la société Avon…

Ann, 20 ans qui vit un moment difficile suite à une rupture récente. Elle découvre son nouvel univers. « On a besoin de pleurer des fois dans la vie… ».

Le jeune couple Carla et Greg, la journaliste et le peintre, elle souhaite avoir un enfant et se rapproche de Sandy qui lui dit : « Avoir un enfant c’est comme s’embarquer pour un long voyage en laissant son mari derrière et qui sait si on en reviendra ? » et Greg lui ,trouve sa muse en la personne de Tara et de la petite Sunshine.

Bien sur les garçons sont là, pas à leur meilleur niveau, il faut dire qu’à ces âges là de 18 à 25 ans voir plus pour certains, nous ne sommes pas encore à maturité et il en a même qui n’ont pas l’électricité à tous les étages… Mark, Virgil, Wayne, Ruppert, Ronnie et autres.

Pour le suspense  il y a toujours un taré qui traine ce sera Wayne qui s’y colle….

Pour finir et ne pas « spoiler » ton très beau roman je m’arrête là avant de récupérer un autre de tes livres. Merci pour le cœur que tu as  mis dans ton livre, à nous lecteurs d’aller le chercher.

Bien à toi Grybouille.

Ps : Ne dit-on pas que « derrière chaque grand homme, il y a une grande femme » et bien toi, Joyce, tu es simplement devant.







15 commentaires:

  1. Une très belle chronique pour un livre que j'ai maintenant envie de découvrir :)

    RépondreSupprimer
  2. Ce n'est pas bien d'écrire une aussi belle chronique...Maintenant, c'est ma wish qui n'est pas contente et surement rapidement ma pal !

    RépondreSupprimer
  3. Une chronique vraiment très originale et très belle qui montre que les lecteurs masculins ont aussi une certaine sensibilité. Je pense qu'il pourrait me plaire ainsi qu'à ma compagne. Merci Grybouille tu nous as manqué durant ta semaine d'absence ! :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hou Hou, Je le disais encore dimanche à Léa: "Si tu passes plus mes chroniques, j'arrête de lire, enfin quoi ! " :) Merci Kevin pour ton soutient.. . Effectivement ce livre peut être lu à quatre mains, c'est une très belle partition !
      Cette semaine, je croise les doigts, le Grybouille devrait voir d'autres de ses gribouillis. Non mais alors.. . Hou Hou ! @+

      Supprimer
  4. Et bien bravo!!!!Il me tarde juste ne chose c'est de trouver ce roman, et me caler pour mieux m'en impregner!!!!Excellent choix on dirait .....;)

    RépondreSupprimer
  5. J'aime beaucoup ta chronique Grybouille, elle est originale. Je note ce livre.

    RépondreSupprimer
  6. J aime beaucoup cette forme épistolaire comme critique et ce livre a l air très beau. J ai déjà lu cet auteur et elle est très douée ! Un Grybouille à son apogée ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hou Hou, Merci Justine, apogée ? Grybouille fera tout pour encore surprendre et que nous partagions tousensemble ces moments précieux de lecture. @bientôt, Grybouille.

      Supprimer
  7. Une chronique très intéressante :) de par la forme et le fond :) Ce roman est intrigant en tout cas :)
    Bonne prochaine lecture à toi :)

    RépondreSupprimer
  8. Je suis sûre que Joyce Maynard serait très touchée de lire cette belle missive ! En attendant c'est nous qui en profitons et ce n'est pas pour nous déplaire ;-) Bravo !!!

    RépondreSupprimer
  9. Cet avis m'enchante ! Je me le suis offert il y a un mois mais les avis mitigés m'ont fait remettre ma lecture à plus tard. Merci à toi de me redonner cette grande envie de le lire !

    RépondreSupprimer
  10. Je suis d'accord avec tout le monde : quelle originalité !! Une très belle chronique et un livre qui me laissait sceptique avec un ensemble d'avis mitigés, comme quoi il suffit qu'un livre trouve son lecteur !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hou Hou, tu as raison un livre doit trouver son lecteur... mais je sais aussi qu'il ne faut pas se fermer les portes au risque de passer à coté d'une belle lecture. Il y a quelques années je ne l'aurai peut être pas lu ou mal appréhendé et pourtant c'était déjà et cela restera un super roman ! Merci à toi @+ Grybouille.

      Supprimer
  11. … Décidemment j'aime beaucoup ta façon de rendre tes chroniques intéressantes et originales
    ce n'est peut etre pas mon genre de lecture fétiche mais tu sais mettre ton émotion loool du coup j'ai envie de le lire. J'espère que tu es professeur hihihihi

    RépondreSupprimer
  12. J'avais très envie de le lire, j'ai encore plus envie ! Merci pour cette jolie critique.

    RépondreSupprimer