jeudi 18 juin 2015

Perfidia - James Ellroy




Un un grand merci aux éditions Payot & Rivages pour cette très bonne lecture ! 

PERFIDIA
James Ellroy
Traduit par Jean-Paul Gratias
Editions Rivages / mai 2015
850 pages

Ce Roman Policier inaugure le second Quatuor de Los Angeles, prélude au premier, encore plus ambitieux et qui reprend ses personnages devenus célébrissimes à l'époque de leur jeunesse.
« C'est mon roman le plus ample, le plus détaillé sur le plan historique, le plus accessible sur le plan stylistique, et aussi le plus intime. Plaintif, mélancolique, il plonge dans la trahison morale de l'Amérique au début de la Seconde Guerre mondiale, avec l'internement de ses citoyens d'origine japonaise. Une histoire épique et populaire de Los Angeles en décembre 1941.
Ce sera du jamais-vu », promet Ellroy.

 (Source éditions Rivages)

James Ellroy,

De son vrai nom Lee Earle Ellroy est né le 4 mars 1948 à Los Angeles, en Californie, est un écrivain et scénariste américain, spécialisé dans le roman noir et le policier historique.
Il s’affiche comme « conservateur » et « réactionnaire », il dépeint dans son œuvre un monde particulièrement pessimiste et corrompu, dans lequel perce néanmoins la notion de rédemption, fil conducteur de nombre de ses ouvrages.
Parmi ceux-ci, on peut citer la série de quatre livres sur Los Angeles dont font partie « Le Dalhia noir » et « L.A Confidential », sa trilogie « Underworld USA » qui retrace son histoire des Etats-Unis de 1958 à 1973, ainsi que son récit autobiographique « Ma part d’ombre ».
Plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma. Il est surnommé American Dog ou The Dog.

(Source Wikipédia)

Grybouillistementàvotreservice :

Pour moi c’était des paroles, un air de musique et la baguette de Mister Glenn Miller :

“To you my heart cries out, Perfidia,
For I found, the love of my life, in somebody else’s arms
Your eyes are echoing perfidia,
Forgetful of our promise of love, you’re sharing another’s charms…
With a sad lament my dreams have faded like a broken melody
While the gods of love look down and laugh at what romantic fools mortals be…
And now I know my love was not for you
And so I take it back with a sigh, perfidious one,
Goodbye… “

Bon revenons à nos moutons… Mais qu’est-ce que l’humanité et plus particulièrement les habitants de Los Angeles, la Cité des anges ou plus surement des enjeux, a fait à notre Romancier ?

Nous savons tous que sa vie n’a pas toujours été rose, mais là « Black is black, no body comeback » enfin pas en entier tout du moins. Quelle noirceur, quelle désillusion, au fond du trou et encore Ellroy a trouvé le moyen de creuser le fond…

Tout y passe, flics violents et achetés, procureur dépravé, médecins pourris, politiciens véreux, femmes fatales, l’entrée des Etats-Unis en guerre, meurtres gratuits, massacre orchestré, trahisons en tous genres, pollution volontaire, mexicains esclavagistes, les drogues, l’alcool, les religions, une corde de plus à l’histoire ? L’eugénisme, et allez, en veux-tu en voilà !

Le style de James Ellroy colle parfaitement à ce type de récit, j’irai même jusqu’à dire qu’il s’est fait plaisir.

L’histoire est imbriquée, concassée dans cette période trouble où l’Amérique rentrait en guerre, surfant sur l’attaque surprise du Japon à Pearl Arbor.
Mais n’oublions pas qu’à cette époque il existait des mouvements qui prônaient des idées bien proches des courants fascistes dans les couches de la société américaine. Dans les 40, nous étions encore bien loin de la lutte pour les droits civiques !
Ellroy nous le fait sentir, ressentir à la perfection ? Un maître en la matière, pas de compromis, il vous fait toucher du doigt là où cela fait mal !

Mon ressenti de lecteur ? C’est bien simple, j’ai cru que toute l’enquête se passait de nuit tellement l’ambiance est sombre…Et non, le jour aussi est dark…

L’Histoire, l’intrigue, une enquête policière suite à la découverte de quatre corps dans une maison, une famille japonaise s’y est donnée la mort en se faisant « harakiri »
Suicide ou meurtre ?

Je ne vous en dirais pas plus, la suite s’enchaine à un rythme soutenu, emportés dans un malstrom de rebondissements, vous aurez tout juste le temps de reprendre votre souffle et encore…

Quelques personnages, à la fin du livre il y a 3 pages de personnages pour que vous gardiez le fil… Des déjà croisés dans d’autres livres, des nouveaux, des ayant existés, des inventés…

Hidéo Ashida, jeune Officier de police qui ne s’appelle pas encore scientifique, une super recrue pour le L.A.P.D mais en cette période il ne fait pas bon être Américano-japonais ;

William H.Parker, figure emblématique des forces de l’Ordre de Los Angeles qui a vraiment existé, alcoolique, mariage qui bat de l’aile ;

Dudley Smith, Irlandais catholique, violent qui passe sa vie sous l’emprise des amphétamines qu’il prend comme des bonbons et de l’opium qu’il fume à Chinatown, combinard ;

Bette Davis, pas montrée sous son meilleur jour ;

Kay Lake, vit au crochet d’un policier et s’envoie en l’air avec des partenaires de passage ;

La Reine rouge, Claire De Haven, suffisamment riche pour porter les idées du communisme dans un monde capitaliste.

Du début à la fin vous suivrez leurs parcours.

La conclusion, de ma lecture.

Il faut bien en faire une… Donc la lecture est aisée, le style du maître est en place, les pages défilent, les personnages sont torturés (psychologiquement) à souhait, les inconditionnels ne seront pas déçus, les primo-lecteurs vont découvrir un romancier en pleine forme avec une histoire qui tient la route, tout est fait pour le mieux ! Et trois autres volumes à venir….
Le p’tit Duc ?
Après cette lecture, un petit passage par la bibliothèque verte ou rose, juste un ou deux volumes en urgence pour y trouver, retrouver un peu d’insouciance… Je vais y perdre mes dernières illusions à lire ce type de livre.

@bientôt chers tous et toutes,

Grybouuuuiiiiiillllllllllleeeeeeeeeeeee



12 commentaires:

  1. Je n'ai jamais lu de Elroy, ça me donne envie d'essayer :)

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  2. Honte à moi, je n'ai lu que le Dalhia noir de cet auteur ! ;)

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  3. Cet auteur est un maitre du genre, ce nouveau projet s'annonce d'une grande ampleur :-)

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  4. Cet auteur est exceptionnel et je lirai avec grand plaisir littéraire ce livre sachant qu'en effet le "noir" est sa couleur. L'aspect historique me donne encore plus envie de lire ce livre. Il faudrait peut-être le mettre en perspective avec "Complot contre l'Amérique" de Philip Roth.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Complot_contre_l%27Am%C3%A9rique

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  5. Je n'ai lu aucun de ses bouquins, mais en fans du Japon, vu qu'on y parle d'harakiri, celui-ci serait bien le premier. Belle chronique Gribouille!

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  6. Très belle chronique pour un livre qui me fait très envie :)

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  7. Je n'ai vu que les adaptations ciné, mais étant une grande lectrice je me dois de lire au moins un de ses livres et pourquoi pas celui-ci ^^ ?

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  8. Le Monsieur est passé dernièrement dans l'émission « La grande librairie » pour ce roman, et j'ai su d'emblée que me le procurer était une évidence ^^ Évidence pour une primo-lectrice en quête de la découverte de cet immense auteur, mais aussi pour ce beau billet ! Notre Grybouille préféré devrait aller planer au-dessus de contrées plus verdoyantes afin de ne pas y laisser trop de plumes ;-)

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  9. Toujours pas lu Ellroy mais celui-là est exactement dans mes cordes !

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  10. Ça a l'air d'être un bon livre, quoique pas trop mon genre. Enfin, il faudra que j'essaie cet auteur un jour ^^ Très belle chronique :)

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  11. Je ne crois pas avoir lu un Ellroy aussi....Donc je ferai peut être partie des primo-lectrices d'ici peu. Bon comme on est le premier jour de l'été j'ai besoin de lumière....Mais bon moi j'ai pas peur du noir!!!!!Banco!!!!;)

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