jeudi 20 août 2015

L'Envers du feu - Anne Dufourmantelle

Merci aux éditions Albin Michel ainsi qu'à Monsieur Cantat pour cette très bonne lecture !



L’envers du feu

« Les grands incendies sont une espèce en voie de disparition. Ils se propagent à la vitesse du vent et de la nuit. Leur souveraineté soumet l’espace. Pareils aux météorites et au désir,  leur dangerosité, leur degré de combustion, leur trajectoire sont imprévisibles.
Dévastation. Régénération.
Nous sommes de même nature ; des feux. »

Thriller psychanalytique, roman initiatique, histoire d’une passion, quête de soi, labyrinthe de mensonges et de faux-fuyants, de souvenirs écrans, ce suspense qui emprunte les arcanes de l’analyse nous mène de Brooklyn jusqu’aux confins du Caucase à la poursuite d’une mystérieuse disparue.
Le premier roman de l’auteur de En cas d’amour et de Défense du secret nous fascine et nous trouble jusqu’au vertige.




Anne Dufourmantelle, philosophe et psychanalyste, a publié de nombreux essais, entre autres, De l'hospitalité, avec Jacques Derrida, mais aussi En cas d'amour, L'Éloge du risque, et le dernier Défense du Secret (2015), tous chez Payot.

(Source Éditions Albin Michel)


Chronique de Grybouille, « himself »,

Rentrée littéraire 2015,

La  construction de ce livre est faite comme un alexandrin, 12 temps, 12 chapitres.
Un style personnel, très efficace qui intègre au milieu d’un thriller des notions d’ésotérisme, de chamanisme, de travail sur la mémoire et de parcours initiatique.

Anne Dufourmantelle, notre hôte pour cette aventure, nous livre un roman très bien ficelé. Les thèmes qu’elle aborde ont été travaillés, pas d’approximation. Il y a eu des recherches et cela paye par une lecture facile, une confiance qui s’installe rapidement avec le lecteur et un plaisir qui ne retombe pas avant d’avoir fini son roman.

Une intrigue rythmée par des séances chez une psychothérapeute, 12 jours en cure intensive.

Petit clin d’œil à  une profession que l’auteur connait bien, voire très bien ce qui rend d’autant plus crédible le rôle de psy que tient son personnage Fleur S. Ascolni, «… prise à témoin pour résoudre une énigme, comment entendre la question secrète qui le soutient ? » et «… ralentir les choses… respirer pour avoir le sentiment que le monde est un. »

Un voyage jusqu’aux origines à la recherche d’une « Krasnoia tchilavieka »… Une jolie petite fille.

Ah, oui, je ne vous l’avais pas dit, nous voyageons au sein de la diaspora Russe de Brooklyn. Un monde avec ses codes…

Mais respectons la chronologie,  elle nous est imposée par Alexeï, étudiant en architecture, c’est son histoire et elle débute fin juin pour le solstice d’été. Lorsque je vous parlais de chamanisme…

Une invitation chez son amie Dolores lors d’une soirée, une rencontre, un visage qui l’obsède, peur d’engager la conversation et lorsqu’il se décide… trop tard l’image qui l’obnubilait est 9 étages plus bas, fracassée.
Horrible, est-ce un suicide, un accident, un meurtre ?

Alexeï s’en ouvre à son groupe d’amis tous d’origine Russe. Ils se retrouvent dans un local qu’ils ont baptisé le DDD’s, « Dora Dobry Dien », « Papa dit bonjour à Brooklyn ». Ces amis se définissent ainsi « Chacun d’entre nous est à sa façon inadapté à la vie  réelle. »

Certains personnages :

Alexeï, chez sa psy « Depuis l’enfance, je vis avec la sensation que chaque moment da mon existence peut être effacée… »
Aliocha, l’ainé, qui disparait de temps en temps ;
Vronsky, un hacker qui attaque les sites du Kremlin… « Tu me mets dans cette poisse… » ;
Katia, son ancienne maitresse… « Tout ce bordel pour une fille ? »
Les nombreux autres je vous les laisse découvrir…

Suite à cette disparition intrigante, il quitte son foyer d’étudiant et part vers l’inconnu, une mission comprendre…

Au fil de son parcours, de ses recherches, de ses rencontres, qui vont l’emmener de New-York à Paris en passant par Rotterdam et la Russie pour un retour aux États-Unis, toutes lui apporteront des réponses, des orientations.
Mais qui est cette Natalia ? Et son message sur ce bout de papier « Vouchenko », pourquoi lui ?
La boite du DVD vide ? Un film  « Bouge pas, meurt, ressuscite
Ses cauchemars ?
Cette photo dans le ghetto de Varsovie ?
Ses pertes de connaissance avec ses crises d’amnésie ?
Ses parents ?
Le nombre 9 qui le poursuit…
Toujours cette angoisse… Ce feu !

En filigrane :

« S’accorder de ne pas y voir clair et s’égarer fait partie du chemin initiatique d’une vie »

« La fonction du comte est censé les endormir… »

Mission accomplie pour Anne Dufourmantelle, il ne serait pas étonnant de retrouver son roman en compétition pour un prix… littéraire, bien sur !

Je vous dis à bientôt @bientôt,
« Oh, j’en vois qui ont pris des couleurs pendant leurs congés ! Bon retour parmi nous à tous et à toutes… »




7 commentaires:

  1. Je pars une petite semaine et à mon retour, Grybouille revient :-)
    Encore une belle découverte par ici, j'ai lu pas mal des livres conseillés par Mister Grybouille et aucune déception : merci pour ces beaux moment de lecture à la mer !

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  2. Je pense que ça va me plaire, ce coté psy ! Bon retour :)

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  3. Cela ressemble beaucoup à un thriller qui va rejoindre ma bibliothèque ^^

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  4. Et bien, voilà un titre pour lequel je serais sans aucun doute passée à côté sans cette chronique

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  5. Ce roman à l'air super, merci pour la découverte :)

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  6. En voilà un qui m'intrigue tiens ! Les thrillers psy ont toujours un petit truc en plus, pas seulement pour le divan ;-) Une découverte supplémentaire à ne pas laisser de côté, et pour laquelle je te dis 12 fois "merci Grybouille" :)

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