samedi 30 janvier 2016

La rentrée d'hiver de Piranha : Qualité & Originalité au rendez-vous !



J'aime beaucoup cette jeune maison qui souffle un vent nouveau dans le monde de l'édition ! Je suis de plus en plus focalisée sur la littérature américaine mais Piranha réussit l'exploit de me faire adorer des romans d'autres pays : Allemagne, Mexique & co ! Leur rentrée d'hiver est très éclectique, diversifiée et surtout toujours de qualité ! 

Merci aux éditions Piranha ainsi qu'à Madame Moennard pour ces deux très bonnes lectures !

Un jeu à somme nulle - Eduardo Rabasa


Traduction : Chloé Samaniego
Résumé :Max Michels a l’habitude de cohabiter avec les voix présentes dans sa tête. La voix de son père, un homme exigeant jusqu’à la tyrannie qui lui a inculqué de force la maxime selon laquelle « la valeur de tout homme se mesure à la dose de vérité qu’il peut supporter ». Et les voix des « nombreux », qui remettent sans cesse en cause le moindre de ses actes. Jusqu’au jour où, lassé d’être la marionnette de ses démons, il décide de se présenter à la présidence de Villa Miserias, une « unité habitationnelle » régie par un système subtil mais implacable : le quiétisme en mouvement. Dans cette fable politique grinçante, qui n’est pas sans rappeler l’œuvre de George Orwell, Eduardo Rabasa dissèque avec la précision d’un chirurgien les mensonges et les errements de nos démocraties modernes transformées en ploutocraties représentatives.


Chronique : "Une dystopie chez Piranha ? O.K. : il faut que je la lise !!" - Voici ma première réaction à la vue de cette sortie à venir et je peux vous dire que je ne suis absolument pas déçue ! 

Vous n'en pouvez plus des dystopies qui se ressemblent ? Voici Un Jeu à somme nulle : le renouvellement incontournable du genre !  Vous cherche le digne héritier de 1984 ? Voici le livre qu'il vous faut ! C'est un mélange édifiant entre l'intime du fait du personnage principal et le politique du fait de son monde.
 
Si on sait que l'auteur a fait une thèse à partir d'Orwell et notamment sur le concept du pouvoir dans son œuvre, on ressent bien toutes les connaissances qui s'intègrent parfaitement à l'idée d'une dystopie imaginée. C'est une histoire vraiment passionnante car elle va mélanger des réflexions très intelligentes sur l'ambition humaine à une intrigue très bien menée. Ajoutons à l'ensemble un personnage principal fascinant et vous avez une très bonne fiction !

Alors il faut tout de même souligner que si vous cherchez de l'action ce n'est pas le livre qu'il vous faut, si vous souhaitez un Hunger Games survitaminé ce n'est pas le bon livre, il s'agit réellement de la description d'un être dans un monde dystopique. Et cela rend le tout d'autant plus réaliste car ce serait sûrement le quotidien de la plupart des gens si une telle situation arrivait. 

Ce que j'aime avant tout dans ce genre littéraire c'est la faculté de l'auteur à mettre en parallèle son univers et notre époque, d'engendrer une remise en question du lecteur envers son environnement et ses convictions, de critiquer sa propre société. Ce livre correspond parfaitement à cette idée : c'est  une fiction qui met en lumière les failles de la réalité.

En définitive une lecture qui fut extrêmement intéressante !




La Vie rêvée de Hoppe - Felicitas Hoppe


Traduction : Michel Ots

Résumé : Qui est Hoppe ? La petite fille prénommée Felicitas, née en Allemagne dans la ville du « Joueur de flûte » et initiée au hockey sur glace au Canada après avoir été enlevée par un inventeur fou qui se prétend son père ? La jeune fille surdouée à l’imagination débordante appelée Hoppe qui parcourt les océans avant d’échouer dans une petite ville aux portes du désert australien où elle rencontre l’amour ? Ou est-ce l’auteur qui signe cet étrange et envoûtant roman d’aventures et d’initiation dans lequel elle s’amuse à déplacer sans cesse les frontières entre autobiographie et biographie rêvée ? C’est au lecteur de se faire sa propre opinion en parcourant cet incessant voyage entre deux mondes, l’un réel et l’autre fantasmé, dans lequel l’auteur prend ses aises avec les contingences de la réalité et jongle brillamment avec les démentis, les équivoques et les paradoxes en mêlant plusieurs niveaux d’écriture.


Chronique : Qui est Hoppe ? Voilà la question qui nous amène à enchaîner les pages, à adorer ce "personnage", ce style et surtout cette grande imagination !


Si à première vue le lecteur pourrait penser qu'il s'agit d'un récit autobiographique, il n'en est rien en réalité. Vous allez plonger dans l'univers imaginé, dans l'aventure affabulée, dans la mémoire faussée de Felicitas Hoppe. Car oui : tout est faux ou presque. A l'image du très bon D'après une histoire vraie de Delphine de Vigan, cette auteure (ou autrice) nous fait douter de tout et surtout d'elle.


J'ai adoré cette lecture pour plusieurs raisons mais particulièrement cette idée de raconter une fausse autobiographie, d'inventer une enfance, des parents, des voyages ? On ne peux réellement savoir ce qui est vrai ou non, il faut prendre cette lecture comme une véritable expérience littéraire, comme une innovation qui dépoussière le genre ! 


Au-delà de cette idée principale j'ai été happée (ou "hoppée" : jeu de mots) par cette ambiance : c'est à la fois émouvant et complètement loufoque. J'avais l'impression d'être dans un conte ou une fable, d'être transportée en dehors de toute réalité tout en gardant les pieds sur terre. Le fait que le personnage voyage (USA, Canada, etc.) est vraiment merveilleux, cela nous fait réellement rêver.

C'est l'histoire d'un écrivain en devenir ou alors la démonstration qu'en chacun de nous peut se cacher un grand auteur ? Ce livre démontre que l'enfance est une période ayant une impact cruciale sur nous tous, elle détermine nos choix et construit notre personnalité. Même si tout (ou presque) est inventé, il reste une part essentielle de vérité : la littérature.


En définitive une lecture tout simplement géniale car elle est unique !




Ma prochaine lecture : Lettre à la République des aubergines



Un petit mot de conclusion : Je vous conseille encore une fois le splendide L'Amérique défaite, une de mes 5 meilleures lectures de l'année 2015 (sur plus de 300). A LIRE D'URGENCE.

14 commentaires:

  1. Le second titre me plairait plus je pense... Même si c'est parfois frustrant que l'auteur sème le doute!

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  2. Pas trop mon genre de lectures... Merci pour la découverte en tout cas.

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  3. Je compte lire Un jeu à somme nulle, j'avais déjà acheté et lu L'Amérique défaite suite à ta chronique :-)

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  4. Je ne connaissais pas cette maison d'édition mais tu m'as complètement séduite! Je suis particulièrement curieuse du premier livre que tu présentes car j'adore 1984 !

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  5. Si les deux m'ont l'air très bien, c'est le second qui me tente le plus !

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  6. Une jeune maison que j'apprécie, qui nous fait découvrir des romans originaux qui sortent des sentiers battus. Je vais aller voir plus près ces deux nouveaux titres.

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  7. Leurs livres m'intriguent beaucoup, je n'en ai toujours pas lu pourtant j'en ai plusieurs dans ma bibliothèque!!!! ^^ Lettre à la république des aubergines a l'air génial, j'ai hâte d'avoir ton avis.

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  8. Une jeune maison d'édition que je ne connais pas encore et qui m'a l'air bien intéressante...Merci pour ce partage car j'aime varier ce que je lis et il y a tant de choses à découvrir !

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  9. Je vais recevoir La vie rêvée de Hoppe via masse critique et Babelio et je suis super contente car je ne connais pas la maison d'édition et que j'aime en découvrir de nouvelles. J'ai hâte de me plonger dans ce livre et voir si moi aussi je vais être hoppée ^^

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  10. Si je devais choisir, je pencherais plus sur "Un Jeu à somme nulle", j'aime beaucoup ce que tu en dis ^_^

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  11. L'idée me rappelle celle du film du secret de térabithia :)

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  12. Je n'ai encore rien lu de cette maison d'édition...

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  13. C'est bien simple, les deux me tentent ;-) Je sais que ce n'est pas ici que je vais apprendre à devenir raisonnable ! Tant pis, ou plutôt tant mieux ! :D

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  14. Je suis revenue lire ta chronique de La vie rêvée de Hoppe car le charme n'a pas du tout opéré avec moi. Je l'ai abandonné au bout de 150 pages, chaque nouvelle page me faisait souffler. Alors je me suis dit que je passais à côté de quelque chose...j'ai lu une autre chronique où la personne abandonne aussi donc je me dis "ouf je suis pas la seule". Moi, je n'ai pas du tout été convaincue ni transportée, je me suis ennuyée et ce malgré un côté loufoque indéniable et une plume pourtant habile...Comme quoi ! Qui sait peut être en le relisant dans quelques mois ou années...ou pas ^^

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