lundi 29 août 2016

La Suture - Sophie Daull

Chronique de : Scarlett
Lu en : V.F.
Résumé :  Alors qu’elle vient de perdre Camille, sa fille de seize ans, Sophie Daull se penche sur le passé de sa mère, Nicole, une femme mystérieuse, disparue elle aussi, il y a trente ans. Munie de maigres indices – quelques lettres et photos tenant dans une boîte à chaussures –, elle entreprend de déchiffrer les lieux et paysages où Nicole a vécu, les visages qu’elle a connus, et tente de reconstituer ainsi une existence troublante. À larges aiguillées joyeuses, poétiques ou bancales, l’auteure va coudre passé et présent, fiction et réalité, grand-mère et petite-fille, dans ce roman en forme d’enquête généalogique, qui vagabonde dans la France de l’après-guerre jusqu’aux années 80. Se dessine ainsi la figure de Nicole, dont la frêle beauté et la timidité intriguent, porteuse d’une énigme qu’elle semble elle-même ignorer, chahutée depuis l’enfance par les rudesses d’une vie sans ménagement. Nicole, que le lecteur débusquera avec émotion derrière ses larges lunettes et la fumée de ses Gitanes…


Merci aux éditions Philippe Rey et à Lecteurs.com pour cette lecture ! 


Chronique : 
Avec une écriture douce, poétique et porteuse d'une profonde mélancolie, Sophie Daull nous livre un roman "thérapie", une sorte de pèlerinage que le lecteur doit être prêt à faire et à recevoir. C'est une histoire remplie d'absences irréversibles et de tristesse... On sent la nécessité de l'auteure à nous raconter ce chemin généalogique.

Il y a Camille, la fille chérie, tant aimée et trop tôt disparue, et avant, bien avant il y avait eu Nicole, la mère de la narratrice, elle aussi partie quand la romancière avait 19 ans. Et au centre nous retrouvons Sophie Daull, l'auteure de ce roman qui retrace tel un voyage la jeunesse et la vie de sa mère avec quelques indices  dans une vieille boîte et surtout avec beaucoup d'imagination.

Ici vous êtes dans du Zola et loin de Gala : la vie de Nicole manque de joie et de gaieté, on ressent le besoin de la romancière à lier les destins des deux disparues par les mots, par la force du récit. L'histoire est parsemée d'escales dans des petites villes de France que l'auteure visite en même temps qu'elle en imagine le passé. On se balade donc à Belfort ou le Blanc dans les années d'après-guerre et l'on y croise des hommes un peu palots et pas vraiment charismatiques.

Il faut être prêt à accompagner ce périple spirituel, il faut aimer voir son cœur de lecteur battre à l'unisson de celui de la narratrice, il faut aimer le dur et le triste. C'est un roman à la hauteur du premier qui ne décevra pas et ne pourra qu'émouvoir. J'attends de voir si Sophie Daull saura pour son prochain livre s'extraire de cette ambiance.



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