Merci aux éditions de l'Olivier pour cette lecture !
Derniers feux sur Sunset
Stewart O'Nan
Traduit de
l'anglais (États-Unis) par Marc Amfreville.
Nous sommes en
1937, et tout va mal pour Francis Scott Fitzgerald. Il est ruiné, miné par
l’alcool, en panne d’inspiration, et Zelda, l’amour de sa vie, est internée
dans un asile. Elle est loin l’époque où leur couple défrayait la chronique.
L’Âge du Jazz est terminé, avec ses fêtes, son glamour, ses extravagances.
Répondant à une proposition de la Metro Goldwyn Mayer, Fitzgerald joue sa
dernière carte et débarque à Hollywood comme scénariste. Ses collègues se
nomment Dorothy Parker, Ernest Hemingway, Humphrey Bogart. Dans une soirée, il
croise la ravissante Sheilah Graham, une journaliste mondaine dont il tombe
follement amoureux. Il se remet à écrire, s’efforce de ne plus boire, rend
visite à Zelda avec sa fille Scottie.
Mais comment continuer à vivre quand le monde semble s’effriter autour de soi ? « Toute vie est un processus de démolition », avait-il écrit dans La Fêlure (1936). Quelques années plus tard, cette phrase sonne comme un avertissement du destin.
Mais comment continuer à vivre quand le monde semble s’effriter autour de soi ? « Toute vie est un processus de démolition », avait-il écrit dans La Fêlure (1936). Quelques années plus tard, cette phrase sonne comme un avertissement du destin.
Avec grâce et
subtilité, Stewart O’Nan trace le portrait romanesque du plus attachant – parce
que le plus fragile – des écrivains de la « Génération perdue » inventée jadis
par Gertrude Stein.
Stewart O'Nan,
né en 1967 à Pittsburgh, vit à Avon (Connecticut). Il publie son premier roman
en 1987 et, depuis, a construit une oeuvre forte et variée, qui explore divers
aspects de la société et de l'histoire américaines. Son roman Des anges
dans la neige a été adapté au cinéma en 2007 par David Gordon Green
sous le titre Snow Angels.
(Source : Éditions de l’Olivier)
Grybouille,
Après le mois dernier et le superbe « Des
anges dans la neige » nous nous retrouvons pour un nouveau roman de Stewart O’Nan
avec « Derniers feux sur Sunset ».
Non, on n’y parle pas d’un incendie.
Non, on n’y parle pas d’un des trois spots du North
Shore.
Non, on n’y parle pas de feux tricolores aux
intersections.
On y parle de… Francis Scott Fitzgerald, j’en vois
un ou deux qui commencent à pianoter sur leur Smartphone pour lancer une
recherche « Fitzgerald ? »…
Bon ce n’est pas grave.
Et la génération perdue des écrivains américains ?
Le roman « Gatsby
Le Magnifique » ? Le scénario « Autant on emporte le vent » ?
et j’en passe…
Toujours non ?
Bon là, je ne vous le cache pas, c’est grave !
Mais le p’tit Duc est là alors il y a un peu d’espoir…
Si ces messieurs, dames, veulent bien se donner la
peine, c’est par ici que cela se passe avec comme guide Stewart O’Nan.
Nous retrouvons le personnage principal Scott à
l’aube de ses 40 ans, derrière lui les années festives avec des dégâts
irréparables, son épouse Zelda écrivaine est internée, leur fille Frances
« Scottie » est domiciliée chez des amis et lui est ruiné…
Il loge dans un hôtel près de la clinique où Zelda
est surveillée, ils vivent à crédit.
« Nous
sommes sensés prendre soin l’un de l’autre » et puis tout se dérègle…
Alors l’espoir ? La MGM le recrute comme
scénariste (Metro Goldwyn Mayer), « il
faut bien que quelqu’un travaille dans cette famille ».
Il faut absolument qu’il trouve de quoi payer
l’hôpital pour Zelda qui a des troubles du comportement et pour la scolarité de
Scottie, tous les trois séparés, une vie seul avec ses démons.
Alors il part, « Ce qui est perdu est perdu » et il pense être « …un traitre à leur cause ».
La descente a été rude, lui qui a lancé la carrière
d’Hemingway, lui qui a connu la gloire jeune, lui qui a connu les fêtes, lui
qui a côtoyé le « beau » monde, lui qui a tutoyé les limites de
l’alcool et des drogues, maintenant il est sur la corde raide.
Il définit Los Angeles comme dure, sans charme,
vulgaire, prospérant sur le dos des émigrés, mi-plage mi-désert…
Arrivé dans les studios de la MGM, bureau,
assistante, des têtes connues de ses années fastes, une foule de noms connus
(que je vous laisse découvrir le carnet mondain d’Hollywood) et puis la cantine
« Le restaurant était ouvert à tous,
mais les meilleurs places étaient tacitement réservées aux élus ».
Les journées de travail se succèdent, sur des
scénarios qui passent de main en main au gré de la volonté des metteurs en
scène, des producteurs, des stars, des patrons de la MGM. Il en commence, ne
les termine pas tous, tout le monde joue un rôle, il s’y plie. Et puis le soir
« Les studios se vidaient comme une
ville qu’on évacue ».
Beaucoup de factice, du trompe l’œil, du copinage,
du piston et puis l’alcool pour compenser, le gin cet alcool qui sert aussi à
faire les chromes des voitures…
Et puis un soir, lors d’un dîner Sheila Graham,
d’origine anglaise, « …la chercheuse
d’or avec des obus en guise de poitrine… », fiancée à un vieil
aristocrate anglais.
C’est le sosie de Zelda jeune, l’histoire peut
commencer…
L’amour, la culpabilité, la jalousie « Je le suis parce que je suis un homme et que
tu es une jolie femme… », L’alcoolisme, les voyages dans l’Est
« …un devoir regrettable mais
nécessaire… », les crises de Zelda « Il avait l’habitude des scènes, les cris, les verres que l’on
brise… », leur fille Scottie qui grandit, le temps qui passe, les
occasions manquées « …sa
punition : Chaque fois qu’il reviendrait, il la trouverait encore et
toujours occupée à l’attendre, le cœur rempli d’espoir ».
Un très beau livre qui nous fait réfléchir sur le
rapport à la célébrité toujours éphémère, l’absence toujours cruelle, la
recherche de soi toujours sous-jacente, les relations avec les
« autres », les addictions et ce voyage une fois né que nous sommes
tous obligés de faire…
Les
personnages,
Connus (célèbres) ou non, tous étonnants…
L’écriture
de Stewart O’Nan ? La
classe internationale.
Des moments…
A sa fille, « Je suis sûr que tu sais désormais que la vie ne nous offre qu’un nombre
restreint de chance… » Scott
« Et que
nous réserve le vaste monde, aujourd’hui ? » Scott
« …atteindre
cette paix sans laquelle il n’est pas de bonheur » Zelda
« Pourquoi
tout le monde lui parlait-il comme à un enfant ? »Scott
En épitaphe sur la tombe de Scott et Zelda dans le
Maryland, de nos jours : « Car c'est ainsi que nous allons, barques luttant contre un courant qui
nous ramène sans cesse vers le passé ».
Le p’tit Duc ne l’aurait pas
lu, il s’en aurait voulu… Merci Monsieur
O’Nan.
@ Bientôt,
Une écriture trop la classe internationale ? Ziva !
RépondreSupprimerHouHOU, à donf :) @ Bientôt, Grybouille.
SupprimerJ'avoue ne pas trop être fan des romans qui mettent en scène des gens réels et trop proches de nous dans le temps! Je m'interroge toujours sur la véracité des faits et la part de fiction.
RépondreSupprimerHouHOU, bah, oui mais alors je fais quoi moi avec ce super bon livre ? C'est pas grave j'en ai d'autres à te proposer :) @ Bientôt Grybouille.
SupprimerJe ne sais pas si je le lirais mais la chronique de Gribouille est super sympa :)
RépondreSupprimerHouHOU, merci mais la chronique est sympa because le livre est très bon... @ Bientôt, Grybouille.
SupprimerMerci pour la découverte ! :)
RépondreSupprimerHouHOU, de rien @ Bientôt, Grybouille.
SupprimerUn livre de plus dans ma wishlist ! ^^
RépondreSupprimerHouHOU, une bonne rentrée littéraire à toi :) @ Bientôt, Grybouille.
SupprimerQui ne connait pas Fitzgerald ? Je me sens presque insultée mdr Fitzgerald qui est certainement le meilleur des écrivains de la génération perdue (non non je ne suis pas une admiratrice ...) Je l'ai en VO ... Je pense que tout bon lecteur connait Scott Fitzgerald ( malheureusement non ^^) et qu'on me compare pas mon Fitzy adoré à Hemingway mdr
RépondreSupprimerEncore une très belle analyse ;)
HouHOU, Hemingway lui disait "Mi hermano" avant que... Enfin voilà des fois ... Et puis si c'est ton Fitzy le p'tit Duc est heureux que tu puises le lire :) @ Bientôt, Grybouille.
SupprimerPourquoi pas :)
RépondreSupprimerHouHOU, Why not ? Enfin What else ? :) @ Bientôt, Grybouille.
SupprimerUn auteur que j'adore, même si le sujet de ce roman ne m'attire que très moyennement.
RépondreSupprimerHouHOU, Tu y retrouveras le style et l'histoire est, comment dire ? Grand angle sur le monde du cinéma américain entre les deux guerres mondiales ce qui est très très intéressant... @ Bientôt, Grybouille.
SupprimerIl ne m'en faut pas plus pour le mettre dans ma WL :) !
RépondreSupprimerHouHOU, serviteur le p'tit Duc :) @ Bientôt pour de nouvelles découvertes... Grybouille.
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