mardi 26 septembre 2017

Au nord-est de tout - Michael Winter

Lu en : V.F.
Traduction : Emmanuelle et Philippe Aronson
Résumé : 1914, Rockwell Kent, célèbre artiste peintre, n’en peut plus de cette vie mondaine new-yorkaise, passée à courir les cocktails, à chercher la reconnaissance de ses pairs. Époux peu fidèle et tempétueux, il décide un jour de quitter toute cette mascarade, avec sa femme et leurs trois enfants, pour rejoindre Brigus, Newfoundland, un village de pêcheurs et de chasseurs situé sur l’île de Terre-Neuve au Canada, au nord-est de tout. Fasciné par ses habitants – parmi lesquels Robert Bartlett, célèbre explorateur arctique –, il veut s’y construire une nouvelle vie, centrée sur son foyer et son art. Mais Rockwell est un passionné à qui les joies simples de la famille ne sufisent pas. S’il aime sa femme et son in nie patience, l’esthète ne peut s’empêcher de succomber à d’autres charmes. Et son arrogance fait parler de lui, au cœur de cette petite communauté côtière où l’artiste ne cherchait qu’un refuge. Alors que la Première Guerre mondiale éclate, que Kent annonce à qui veut l’entendre qu’il est contre cette guerre, ce havre se transforme petit à petit en un tribunal où les appels d’un misanthrope sont étouffés par les murmures et les rumeurs.

Je remercie les éditions du sous-sol pour cette lecture !


Chronique : Au nord-est de tout est une quête, une odyssée personnelle, une introspection intime...

Ce roman témoigne d'une époque, d'un temps, de lieux, de personnages. Nous faisons la connaissance de Rockwell Kent et en toute sincérité ce n'est pas le personnage principal le plus sympathique de l'histoire de la littérature surtout pour la gente féminine. C'est un être focalisé sur son absolu, sur son but existentiel, sur lui-même; c'est un protagoniste intéressant, arrogant, complexe et atypique.

Dès lors si je ne me suis pas concentrée sur ce personnage j'ai adoré la dichotomie opérée dans cette œuvre entre deux mondes complètement différents : d'un côté la vie mondaine, bourgeoise menée par l'artiste à New York et de l'autre un univers d'aventures, de dangers, de solitude à Brigus au Canada. Le romancier met en exergue cette divergence ultime avec beaucoup de talent. Dès lors Rockwell est toujours en décalage d'une certaine manière avec le lieu mais aussi la période du fait de ses questionnements perpétuels; même si sa famille l'accompagne il reste toujours autocentré sur ce Graal personnel.

Ainsi pour une fois ce n'est pas le personnage qui a su me plaire mais bien le cadre spatio-temporel fascinant, les personnages secondaires aussi qui sont complémentaires et que j'aurais aimé mieux connaître. Nous sommes à l'aube de la Première Guerre Mondiale et ce livre donne la parole à un avant et un après, à des mœurs qui ne sont plus, au jugement d'autrui, à cette recherche perpétuelle de réponses.

En définitive, un bon roman notamment  du fait de cette scission entre deux univers opposés, sur les questionnements qui cheminent l'existence et sur une époque qui annonce les préludes, les débuts d'une terrible guerre...


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