L’ORDRE DU JOUR
Eric
VUILLARD
Éditions
Actes Sud
L’Allemagne
nazie a sa légende. On y voit une armée rapide, moderne, dont le triomphe
parait inexorable. Mais si au fondement de ses premiers exploits se
découvraient plutôt des marchandages, de vulgaires combinaisons d’intérêts ? Et
si les glorieuses images de la Wehrmacht entrant triomphalement en Autriche
dissimulaient un immense embouteillage de panzers ? Une simple panne ! Une
démonstration magistrale et grinçante des coulisses de l’Anschluss par l’auteur
de Tristesse de la terre et de 14 juillet.
Ils
étaient vingt-quatre, près des arbres morts de la rive, vingt-quatre pardessus
noirs, marron ou cognac, vingt-quatre paires d’épaules rembourrées de laine,
vingt-quatre costumes trois pièces, et le même nombre de pantalons à pinces
avec un large ourlet. Les ombres pénétrèrent le grand vestibule du palais du
président de l’Assemblée ; mais bientôt, il n’y aura plus d’Assemblée, il n’y
aura plus de président, et, dans quelques années, il n’y aura même plus de
Parlement, seulement un amas de décombres fumants.
(Source : Éditions Actes Sud)
Eric VUILLARD,
Éric Vuillard, né en 1968 à Lyon, est écrivain et
cinéaste. Il a réalisé deux films, L’homme qui marche
et Mateo Falcone. Il est l’auteur de Conquistadors (Léo
Scheer, 2009, Babel n°1330), récompensé par le Grand prix littéraire du
Web - mention spéciale du jury 2009 et le prix Ignatius J. Reilly 2010. Il
a reçu le prix Franz-Hessel 2012 et le prix Valery-Larbaud 2013 pour deux
récits publiés chez Actes Sud, La bataille d'Occident et Congo ainsi que le prix
Joseph-Kessel 2015 pour Tristesse de la terre et
le prix Alexandre Viallate pour 14 juillet.
GRYBOUILLE,
« Le
prix Goncourt… Merci Léa ! »
Je ne sais pas
par quoi commencer, c'est une première depuis 2 ans et demi de chroniques....
Vous parler de
l'émotion qu'a suscité en moi la lecture de ce livre ?
Ouvrir en
parlant des petites histoires dans la grande histoire ?
Parler du style
? Un prix Goncourt, vous pensez...
Je voudrais
tellement pouvoir écrire une chronique à la hauteur de ce que j'ai lu...
Le p'tit Duc
est mis face à un mur, que dis-je "un mur", une falaise !
L'auteur a abordé
un thème tellement sensible, encore maintenant, lorsque l'on entend certains de
nos dirigeants parler du modèle économique allemand...
Quelle claque !
Je me doute que
par le monde, il y a eu des choses comparables, mais à l'heure de l'Europe et
non de la "Grosse Europe" c'est un dur rappel...
Alors je
resterais sur « Un peuple qui
oublie son passé se condamne à le revivre » Winston Churchill.
Bon assez
divagué et "hauts les cœurs", voici la modeste chronique de votre
serviteur Grybouille.
L’histoire,
Elle commence le 20 février 1933, « … une date pas comme les autres… au bord de
la Spree… des voitures et des messieurs en pardessus… ils sont 24… des ombres
qui rentrent dans le palais du Président de l’assemblée… 24 costumes trois
pièces… 24 chapeaux… 24 cranes chauves… 24 vénérables patriciens… 24 machines à
calculer aux portes de l’enfer… »
Goering les reçoit et Hitler les harangue, les 24
deviennent les financiers du parti Nazi pour les élections de 1933…
A la fin 1935, on verra déjà en place le camp de
concentration de Dachau, la stérilisation des malades mentaux, la nuit des
longs couteaux, la loi de sauvegarde du sang et de l’honneur allemand…
En 1937, en Europe c’est une politique d’apaisement
qui prévaut face à la bête qui gronde…
Lord Halifax, Président du conseil d’Angleterre, se
rend en Allemagne pour rencontrer le dictateur moustachu. Le Lord dit « Le nationalisme et le racisme sont des
forces puissantes, mais je ne les considère ni contre nature ni
immorales ! »
Seul à penser cela en Angleterre ? Demandez le
aux membres de la « Nordic league ».
En février 1938, le Chancelier autrichien
Schuschnigg est convoqué par le Führer, un guêpier, un requiem pour
l’Autriche !
« Nous
ne sommes pas ici pour parler de la vue ni du temps qu’il fait ! »
lui dit Hitler, le ton est donné, la première pierre de l’Anschluss…
Les acteurs de cette comédie terrifiante : Albert
Lebrun, Président de la République Française, pauvre France ; Lord
Chamberlain « le bailleur » ; Le ministre des affaires étrangères Ribbentrop
« le petit vendeur de champagne » ; Mussolini pour
l’Italie et Hitler, car l’Allemagne avait soif d’expansion…
La suite ? Vous la connaissez ?
Oui, vous l'avez sûrement survolé dans les manuels
scolaires, mais pourquoi ?
Et surtout pour qui la face du monde est-elle
devenue si laide ?
Un état de fait « La hiérarchie contre l’égalité et l’ordre contre la liberté… »
Ce n’est pas un livre sur la guerre, vous n’en
lirez pas une ligne. C’est un livre qui lève le voile sur le comment du
pourquoi, Terrifiant…
« Le
soleil est un astre froid. Son cœur, des épines de glace. Sa lumière, sans
pardon. »
Éric VUILLARD nous offre une réflexion sur notre
histoire, un grand moment de lecture, le prix Goncourt 2017, j’ai dit
messieurs, dames…
Je me souviens de « La guerre, c’est le massacre de gens qui ne se connaissent pas, au
profit de gens qui se connaissent et ne se massacrent pas. » disait Paul
Valéry.
Le
p’tit Duc rajoute « Business is business ».
A bientôt chers tous et toutes,
J'ai aimé ce qui était décrit, mais moins la structure du livre.
RépondreSupprimerHouHOU, Un petit livre choc... La structure doit aller de paire mais je te l'accorde il peut déstabiliser. @ Bientôt, Grybouille
Supprimeret Grybouille a aimé ou non alors? je m'apprête à lire le livre mais je redoute un peu...
RépondreSupprimerLe curseur de satisfaction en bas de la chronique indique "j'ai adoré" donc Grybouille a aimé ;)
SupprimerPas plus inspirée que ça par ce titre, mais il faudrait quand même que je le tente...
RépondreSupprimerHouHOU, dépasse le titre, les écrits sont un lègue pour comprendre la nature profonde du pouvoir des puissants... @ Bientôt, Grybouille
SupprimerJ'espère bien que j'aurai l'occasion de lire ce livre. Ce qu'il aborde m'intéresse énormément.
RépondreSupprimerMerci d'avoir attiré mon attention sur lui.
HouHOU, la synthèse d'une période bien noire pour le peuple et bien riche pour... @ Bientôt, Grybouille
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