mercredi 24 janvier 2018

Les oiseaux morts de l'Amérique - Christian Garcin

Lu en : V.F.
Résumé : Las Vegas. Loin du Strip et de ses averses de fric “ha­bitent” une poignée d’humains rejetés par les courants contraires aux marges de la société, jusque dans les tunnels de canalisation de la ville, aux abords du désert, les pieds dans les détritus de l’histoire, la tête dans les étoiles. Parmi eux, trois vétérans désassortis vivotent dans une relative bonne humeur, une soli­darité tacite, une certaine convivialité minimaliste. Ici, chacun a fait sa guerre (Vietnam, Irak) et chacun l’a perdue. Trimballe sa dose de choc post-trauma­tique, sa propre couleur d’inadaptation à la vie “nor­male”. Au cœur de ce trio, indéchiffrable et silencieux, Hoyt Stapleton voyage dans les livres et dans le temps, à la reconquête patiente et défiante d’une mémoire muette, d’un langage du souvenir.







Chronique : Vous le savez si vous me suivez depuis quelques temps, j'adore la littérature nord-américaine ! Je suis ainsi toujours curieuse de lire les romans d'auteurs français qui décident de s'imprégner de cette littérature, de la culture et de l'histoire des États-Unis.

Christian Garcin dépeint ici le revers de la médaille, il décrit avec talent la scission entre le Las Vegas des touristes, celui où l'argent est roi, où les dépenses se font forcément à outrance et le Las Vegas des laissés-pour-compte, des miséreux, des pauvres, de ces êtres à la dérive... Cette dichotomie exacerbée entre ces deux aspects de Las Vegas est tellement forte, tellement scandaleuse et injuste que le lecteur se sent immédiatement concerné par le récit de Christian Garcin.

Les oiseaux morts de l'Amérique est un roman aussi émouvant que son titre, l'auteur donne la parole à ceux qui ne peuvent parler, s'exprimer ou qu'on décide de ne pas écouter. L'histoire introduit un trio, trois êtres détruits par une guerre, trois êtres qui ne sont plus que des ombres, des personnes brisées, ayant de lourdes séquelles post-traumatiques.

Immédiatement j'ai adoré un personnage en particulier : Hoyt, le héros, l'antihéros même de ce livre. Un être d'une grande sensibilité, un personnage qui se tait mais qui écoute, qui pense, qui voit. Un personnage qui décide de voyager dans le temps puisqu'il ne peut voyager dans l'espace. Un personnage qui va dériver vers l'avenir puis retourner vers le passé pour se souvenir... Un être qui voyage aussi dans la fiction grâce aux livres.

Christian Garcin livre un portrait sincère de l'Amérique, un portrait loin des clichés de cartes postales, un portrait percutant au travers de personnages émouvants, des personnages qui ont tous un destin fracassé par le sang et la guerre. 

En définitive, voici une très belle lecture, et même si l'auteur est français j'ai eu l'impression de lire un excellent roman américain.


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