vendredi 23 février 2018

Juste après la vague - Sandrine Collette

Chronique de Scarlett
Résumé : Une petite barque, seule sur l’océan en furie.  Trois enfants isolés sur une île mangée par les flots. Un combat inouï pour la survie d’une famille. Il y a six jours, un volcan s’est effondré dans l’océan, soulevant une vague titanesque, et le monde a disparu autour de Louie, de ses parents et de ses huit frères et sœurs. Leur maison, perchée sur un sommet, a tenu bon. Alentour, à perte de vue, il n’y a plus qu’une étendue d’eau argentée. Une eau secouée de tempêtes violentes, comme des soubresauts de rage. Depuis six jours, ils espèrent voir arriver des secours, car la nourriture se raréfie. Seuls des débris et des corps gonflés approchent de leur île. Et l’eau recommence à monter. Les parents comprennent qu’il faut partir vers les hautes terres, là où ils trouveront de l’aide. Mais sur leur barque, il n’y a pas de place pour tous. Il va falloir choisir entre les enfants. Une histoire terrifiante qui évoque les choix impossibles, ceux qui déchirent à jamais. Et aussi un roman bouleversant qui raconte la résilience, l’amour, et tous ces liens invisibles mais si forts qui soudent une famille.


Chronique :




«Elle n’imagine pas que la nécessité puisse avoir raison de la douleur de cette façon-là , avec tant d’indifférence et de renoncement .»

Sandrine Collette nous amène dans chaque roman dans des univers très différents mais toujours dans des environnements grandioses, des steppes arides, des montagnes somptueuses et là dans ce dernier opus face à un océan infini. En effet dans « Juste après la vague » l’auteur nous installe auprès de cette famille nombreuse qui après une vague gigantesque se retrouve isolée sur une terre qui diminue à vue d ‘œil. Devant le désastre à venir, il faut faire des choix, qui part, qui reste et attend, et ceux-ci forcement impacteront la vie de tous les protagonistes de cette histoire.

Dans cette famille il y a bien sur les parents Pata et Madie. Lui, le père est pragmatique, attentiste et quand finalement il doit prendre une décision, il hésite peu. Il fait des choix par nécessité, en toute logique et essaye d’agir de manière fonctionnelle sans trop d’état d’âme pour la survie de tous. Madie , la mère qui plus instinctive pensait qu’il fallait s’enfuir après la vague et elle se rétracte devant un choix impossible pour elle , elle est une lionne , une louve pour ses petits , mais les décisions prises la laissent à un moment donné sur le bord de la route , détruite , laminée.

Il y a aussi la fratrie, ceux qui sont du voyage parce que les parents devant choisir, les ont estimés plus forts ou trop jeunes pour rester seuls. Les ainés Liam et Mattéo qui, dans la barque qui les emmène vers un ailleurs plus serein, rament du mieux qu’ils peuvent pour aider le père ; et les plus jeunes Sidonie, Emilie, Lotte et Marion  les bébés.

Et restés à la maison, sur ce qui reste de terre il y a la gentille Perrine qui a perdu un œil, Louie et sa jambe boiteuse et Noe le petit bonhomme. « La borgne, le nain et le boiteux » voilà ce que pense Louie désespéré quand il comprend que ses parents l’ont laissé sur ce bout de terre .Ces trois jeunes enfants doivent absorber à la fois un sentiment d’abandon , des éléments climatiques violents et apprendre à se protéger seuls .Bien sûr, les parents ont promis de revenir les chercher mais plus les jours passent et plus ils se sentent abandonnés et furieux contre ceux qui sont partis en les laissant si jeunes encore devant un cataclysme qui les dépassent .

Ce récit alterne entre les deux situations .D’une part ce qui se vit sur la barque où dans un confinement et une angoisse perpétuelle la famille essaye de vaincre les éléments pour survivre. Et enfin sur le monticule de terre comment le trio resté sur place tente de gérer l’attente dans une angoisse grandissante.
Sandrine Collette nous fait plonger dans une atmosphère post-apocalyptique, dans un monde où l’eau a pris le pouvoir, où les éléments se déchainent et où l’être humain se voit réduit à des choix terribles pour sa conservation.

Elle décrit avec brio l’angoisse, la violence des éléments, la douleur, le chagrin, l’âpreté de tout ce que subit cette famille. Elle nous montre aussi à quel point la vie, le bonheur sont fragiles et précieux.

Ce livre est à la fois  terrifiant, angoissant, surprenant et l’écriture de l’auteur tout en sobriété et réalisme nous plonge dans un océan de tourmente.

« elle est comme un petit poisson que le courant roule à l’infini vers la plage et qui finit par renoncer au large, se laissant échouer sur le sable où le manque d’eau le condamne, et qui écoute sa respiration s’affaiblir puis s’éteindre, quelques instants, un deux trois....»



4 commentaires:

  1. C'est une auteure dont j'entends beaucoup parler et pourtant, je n'ai toujours rien lu d'elle! Il faudrait que je me rattrape un jour :)

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  2. Il m'attend dans ma liseuse. J'ai hâte.

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  3. pas de coup de cœur? J'aime cet auteur et je n'ai pas encore lu ce roman.

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