jeudi 21 juin 2018

Le magasin jaune - Marc Trévidic






















Le magasin jaune
Au début de l’année 1929, un jeune couple rachète un magasin de jouets en faillite dans le quartier de Pigalle. Gustave et Valentine pensent qu’à vendre le bonheur, on ne peut que le trouver soi-même. Ils repeignent la boutique couleur mimosa  : le magasin jaune naît. C’est un soleil. Les parents et les enfants tournent autour  ; les jouets s’animent  ; la vitrine s’illumine. Les odeurs et les bruits de la rue meurent à sa porte.
Mais au-dehors, le monde change. La crise financière puis politique obscurcit tout. Arrivent la guerre, l’Occupation allemande.
Le Magasin jaune sera-t-il préservé de la violence et de l’horreur ? Ou n’est-il qu’une prison d’illusions et de mensonges ? Gustave s’y enferme et y garde ses secrets. Valentine veut s’en échapper. Les enfants, seuls, continuent de jouer le jeu, avec à leur tête la princesse du Magasin jaune. Ils recréent le monde, l’imitent parfois, mais toujours préfèrent l’innocence du rêve à la violence du cauchemar.
De 1929 à 1942, de l’Art déco aux chars d’assaut, de Cole Porter à la musique militaire, Le Magasin jaune retrace l’histoire d’un lieu où joies et désespoirs se succèdent, où la résignation fait place à la résistance, tandis que le regard énigmatique et froid d’Arlequin nous met en garde  : le bonheur est fragile comme une poupée de porcelaine.

Marc Trévidic
Ancien juge d’instruction au pôle antiterroriste du Tribunal de Grande Instance de Paris, aujourd’hui premier vice-président au Tribunal de Grande Instance de Lille, Marc Trévidic est l’auteur de plusieurs ouvrages remarqués, tous parus chez Lattès : Au cœur de l’antiterrorisme (essai, 2010), Terroristes (essai, 2013) et Ahlam (roman, prix 2016 Maison de la presse).

Grybouille

Injuste, oui, c’est trop injuste d’avoir du talent à la hauteur de M. Marc Trévidic.
Après « Alham », son premier livre hors de sa zone de confort, qu’est la lutte contre le terrorisme. Nous retrouvons notre juge/écrivain préféré dans un roman qui retrace la vie d’une famille de commerçants pendant une période noire de notre histoire.
Gustave et Valentine tiennent le « Magasin Jaune » où ils vendent des jouets… Comment en sont-ils arrivés là ? C’est sur le 4ème de couverture, ci-dessus.

Le p’tit Duc va vous parler de ce qu’il a vu entre les lignes de cette histoire sans concession à plusieurs étages. Il y a le récit propre au roman, les entrées des chapitres qui ressemblent à un journal intime de Valentine et puis des paragraphes en italique où la magie se doit de prendre entre le monde féerique des jouets et la dure réalité de la vie courante en ces temps troublés…

Le récit, c’est Gustave et Valentine issus d’univers très différents. Gustave qui vient d’une famille d’ébéniste jurassienne, trop tôt orphelin. La première guerre mondiale est passée par là… Et Valentine qui vit seule avec sa mère,  une bigoudène devenue bigote et qui fait tourner les guéridons pour rester en contact avec ses êtres chers...

L’Amour, ce lien qui brise les barrières passe par là et un projet, celui de reprendre un magasin de jouets finit de lier les deux jeunes gens.

Les entrées des chapitres, Valentine fait le point sur sa vie et ses rapports avec Gustave : « Mes deux rêves prennent forme… »

Les paragraphes en italique, la magie : « Dans le magasin jaune, l’atelier est un lieu de mystère et de miracles… »

Et puis, un 25 décembre, le fruit de cet Amour voit le jour. Elle devait s’appeler Noëlle, elle s’appellera Germaine Pilon. Mais très vite un surnom vient la baptiser, définitivement, ce sera « 15 », du chiffre que porte le « Magasin Jaune ».
« Le bonheur s’installe. On ne le reconnait même plus et on oublie qu’il peut disparaitre en un instant. »

Très vite, la vitrine du magasin devient le lieu de passage pour les enfants du quartier…
« Les miracles ne se monnaient pas. Pour les enfants… »

Mais, l’histoire va les rattraper… Tous, Léa, Pierre, Edouard, Socrate, Grand Louis, Manon, la bande des enfants, Karl, les habitants de la rue Germain-Pilon, Francine, Raoul, M. Roland…

Certains vont me dire : « Et… »

Et bien voilà, ce « Magasin jaune », c’est un soleil qui rayonne et repousse les ténèbres de l’occupation. Tel un Dieu égyptien auréolé de chaleur qu’il dispense à toute la rue.

Alors ? Peut-être suivrez-vous le papillon blanc de la dame en noire, vous verrez peut-être la jeune fille avec son vélo rouge à coté du canard aux yeux verts… Une énigme ? La réponse est peut-être donnée par la poupée à bouche de mercure ? Cherchez, le monde des jouets est magique et soigne de Tout.

Un seul mot « Merci » à M. Marc Trévidic pour ce magnifique roman. Nous sommes, pour notre plus grand plaisir, en train de découvrir un « jeune » auteur qui va compter dans les années à venir. Un style bien à lui enrichissant le paysage de la littérature française.

Bon, c’est quand le prochain ?
Et puis celui-là mérite d’être porté à l’écran, non ?
En attendant, bonne lecture à Tous…



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