lundi 26 août 2019

Une partie de badminton - Olivier Adam


Chronique de Scarlett
Résumé :  Après une parenthèse parisienne qui n’a pas tenu ses promesses, Paul Lerner, dont les derniers livres se sont peu vendus, revient piteusement en Bretagne où il accepte un poste de journaliste pour l’hebdomadaire local. Mais les ennuis ne tardent pas à le rattraper. Tandis que ce littoral qu’il croyait bien connaître se révèle moins paisible qu’il n’en a l’air, Paul voit sa vie conjugale et familiale brutalement mise à l’épreuve. Il était pourtant prévenu : un jour ou l’autre on doit négocier avec la loi de l’emmerdement maximum. Reste à disputer la partie le plus élégamment possible.











Chronique : 
 
C’était ça, la vie. Des emmerdes, des deuils, des amitiés brisées, des secrets, des mensonges, des enfants qui partaient en vrille, des pépins de santé, des hauts, des bas, le grand manège, du grand n’importe quoi. Et il fallait s’en contenter. La regarder bien en face, telle qu’elle était, et s’y mouvoir debout.


Aujourd’hui je vais vous parler d’un auteur dont les livres font écho en moi depuis longtemps, il s’agit d’Olivier Adam, et plus particulièrement de son dernier roman « Une partie de badminton ».

Olivier Adam écrit des romans parfois très introspectifs et d’autres plus « extérieurs » si je peux me permettre cette expression. Ici l’auteur nous livre un vrai questionnement existentiel qui s’abat sur Paul, écrivain en panne sèche de retour en Bretagne dans une petite station balnéaire pour cause de pénurie financière. Paul la quarantaine, ayant eu son heure de gloire littéraire dans le sacrosaint microcosme parisien  écrit dans un journal  local des articles sur des bagarres conjugales, la tournée d’un chanteur has been ou bien la construction d’un complexe hôtelier qui va saccager la côte mais plein de promesses d’emplois.

Paul est marié avec Sarah, professeur de lettres qui elle aussi se retrouve à un moment clé de son existence. Leur couple est un peu usé par le quotidien. Ils ont deux enfants, Clément leur fils jeune adolescent attendrissant et Manon un peu plus âgée, révoltée par ce retour en province qu’elle subit et par les actions et positionnements de ces parents.

L’auteur amène le lecteur à s’interroger sur des sujets de société au gré des évènements comme la précarité qui peut vite s’installer dans une vie. La rencontre avec Jamal et les autres nous questionne sur la problématique de l’intégration des migrants. Le manque d’inspiration de Paul met en relief la possible violence du monde littéraire. En effet, là où le lecteur  cherche de l’évasion, des univers sordides et des possibles extraordinaires, le monde littéraire lui impose aussi une réalité de marketing et broie parfois l’artistique dans une obligation commerciale et le buzz évènementiel.
Certains évènements vont amener Paul à douter  de lui, de ses choix, de sa famille et de sa propension à « être absent de lui-même ».

Le ton du livre est caustique, les introspections de Paul sont souvent teintées d’une ironie douce amer tant envers les autres qu’envers lui-même et j’ai savouré cette autodérision aérienne qui apporte une touche de légèreté humoristique bienvenue. J’ai dans ce roman respiré la Bretagne, j’ai admiré les couleurs dont elle se pare au gré du temps, je me suis baladée sur des plages sous une brume fraîche et matinale. Mais j’ai surtout subi les doutes, les bilans intérieurs de Paul très bien posés par l’auteur dont Paul semble être un des avatars. 

Il reste que le livre parle essentiellement d’un personnage face à lui-même. Tout est du domaine de l’intime, et j’ai trouvé la besace de Paul un peu lourde à porter avec des allers retours et des longueurs pesantes dans le récit. De ce fait, je suis un peu déçue par cette lecture malgré l’écriture toujours savoureuse de l’auteur.

Tout lui semblait une succession de pertes, d’éloignements d’un paradis perdu. Pourquoi les choses devaient-elles changer quand elles étaient parfaites ? L’enfance avait la peau dure. Enchantée ou douloureuse, on ne s’en remettait jamais vraiment.



1 commentaire:

  1. Mince alors :/ Dommage j'aurais lu ce livre rien que pour le mot Badminton ahaha

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