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lundi 30 mars 2020

L'Affaire Chevreuse - Hélène Clerc-Murgier

Chronique de Scarlett

Résumé : Sous le règne de Louis XIII, la duchesse de Chevreuse, amie et confidente de la jeune reine Anne d’Autriche, envoûte tout le royaume de France par sa beauté et son extravagance. On lui prête de nombreux amants dans les plus hautes sphères du pouvoir, où elle pourra œuvrer dans l’ombre à son dessein machiavélique : faire assassiner le puissant cardinal de Richelieu et détrôner le roi au profit de Gaston d’Orléans, son jeune frère. Dans la capitale, loin des intrigues feutrées de la cour, plusieurs jeunes hommes sont retrouvés assassinés. Tous proches de Richelieu, tous soupçonnés de sodomie. À chacune de ces morts, un billet écrit en italien est déposé au Grand Châtelet. Pour Jacques Chevassut, qui mène l’enquête, les événements prennent une tournure dramatique le jour où son second, Philippe de May, est attaqué lui aussi. Afin de résoudre cette sombre affaire dont le dénouement se révélera bien insolite, le lieutenant criminel va devoir suivre un dangereux jeu de piste dans les ruelles malfamées de Paris.



Chronique :


« -Je pense qu’il faut laisser les morts là où  ils sont. Quelque part où nous irons tous un jour, et où on voudra nous laisser en paix. Ne pas les déranger, ne pas les questionner. »

Paris sous Louis XIII , une lavandière découvre dans la Seine le corps sans vie d’un jeune homme dont l’allure élégante et  angélique la trouble mais qui est-il ? De leur côté, Jacques Chevassut et Philippe de May reçoivent une mission de Richelieu, contrer un complot naissant visant à ce que le mariage de Mlle de Montpensier et de Gaston frère du roi n’aboutisse pas. Et puis Philippe est agressé, des hommes proches du cardinal sont assassinés de façon bien mystérieuse. Voici comment on entre de plein pied dans  L’affaire Chevreuse d’Hélène Clerc-Murgier .

Dans ce polar riche en personnages historiques ou simples quidams, l’intrigue est pleinement portée par un entrelacs de mystères autour du complot ourdi contre l’influence du cardinal de Richelieu. Et au-delà de la conspiration dans l’entourage royal, on croise des morts par morsure de serpents, d’énigmatiques extraits d’opéra dont le destinataire n’est autre que  le sieur Jacques Chevassut . Celui-ci lieutenant –criminel et fin limier doit enquêter de manière très habile afin de dénouer les pièges que les feux et les jeux de pouvoir de la cour engendrent.

Le lecteur pourra saluer un lot de complotistes de haute lignée tels les Condé, Vendôme et Talleyrand mais surtout Madame de Chevreuse femme intelligente, captivante et manipulatrice. Elle lutte à égalité avec les puissants de l’époque, mettant tout en œuvre pour aller au bout de ses choix, d’une volonté implacable elle sait user de ses charmes pour captiver les plus grands. Une femme influente dans un monde d’hommes.

Et puis dans ce jeu d’échecs, le roi, la reine et le cavalier croisent les pions comme Margot la lavandière qui regarde passer les grands de ce monde entre le Louvre et le Pont Neuf ainsi que Philippe de May aimable second de Chevassut qui doit cacher son attirance pour les hommes ou encore Lizabeau servante de Madame de Chevreuse dont elle est follement éprise.

Hélène Clerc-Murgier nous balade dans les ruelles de Paris, du Louvre au palais du Luxembourg en passant par le Chatelet mais aussi à Blois et à Nantes pour le mariage de Gaston frère du roi.
Ce roman historique mêle à la fois l’intérêt d’une intrigue rondement menée et le plaisir d’un roman historique bien documenté. Il possède une écriture très fluide et bien rythmée, il nous permet de découvrir des femmes de caractère quelles soient de grande lignée ou simples servantes.

Au final un polar peut être américain, coréen ou vendéen, historique, d’anticipation ou d’aujourd’hui peu importe, l’essentiel est le plaisir qu’en retire le lecteur. 

J’ai beaucoup aimé ma lecture…


 «  On ne se méfie jamais assez des gens comme nous. Ils pensent que nous sommes invisibles, que nous n’existons que pour les servir. Ils ignorent que nous savons tout, et qu’un jour ou l’autre, nous pouvons nous révolter. » 



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