mardi 9 juin 2020

La Vallée - Bernard Minier

Chronique de Scarlett

Résumé : Un appel au secours au milieu de la nuit
Une vallée coupée du monde
Une abbaye pleine de secrets
Une forêt mystérieuse
Une série de meurtres épouvantables
Une population terrifiée qui veut se faire justice
Un corbeau qui accuse
Une communauté au bord du chaos
Une nouvelle enquête de Martin Servaz











Chronique :




 « Cette obscurité et ce silence renvoyaient tout un chacun  à lui-même, à sa vie antérieure, à sa solitude. A l’idée que chacun de nous n’est qu’un atome, un bref sursaut d’énergie tôt éteint dans une éternité de silence.»

Super, un Bernard Minier vient de sortir et j’avoue qu’après cette période si singulière, un bon gros bouquin, un thriller où l’on retrouve de vieilles connaissances cela donne vraiment envie de se pauser et de plonger dans le roman.

« La Vallée » nous amène au sud de Toulouse dans la région Pyrénéenne où Kamel Aissani est retrouvé mort éventré dans une mise en scène macabre et étudiée.  De son coté à Toulouse, Martin Servaz, le flic que l’on connait bien si on a lu les précédents romans de l’auteur, tente d’organiser une vie stable pour son jeune fils Gustav . Suspendu de ses fonctions, il s’emploie avec zèle à organiser un environnement serein pour son enfant lorsqu’un appel angoissant de Marianne son ex, disparue depuis huit longues années  le plonge dans une nouvelle aventure où les vieux démons et fantômes vont croiser de nouveaux cadavres dans une toile de fond qui mêle les Pyrénées, un monastère et la petite ville d’Aiguesvives. Dans ce roman , des meurtres sont orchestrés de façon très scénarisée, des pans de montagne s’effondrent, des habitants s’agitent et une colère et violence sourde commencent à suinter dans la vallée.

La lectrice que je suis retrouve avec plaisir Martin le policier qui essaye de se reconstruire avec son fils mais aussi Irène Ziegler une vieille connaissance ; gendarme frondeuse, amoureuse de la superbe Zuska , Irène qui mène l’enquête dans Aiguevives accompagnée de Servaz qui pense qu’un lien entre les meurtres et Marianne  est plus que probable. On croise aussi une psy à la très forte et envoutante personnalité, une Maire qui essaye de tenir la barre, un abbé qui doute et des Locaux qui comme partout sont agités  ou  apeurés, agressifs ou désabusés, haineux ou taiseux, aisés ou précarisés et qui comme beaucoup sont parfois attentionnés mais souvent insatisfaits.

Les chapitres du livre sont courts et s’enchainent sans aucun temps mort. Ce thriller est un vrai moment d’évasion avec une histoire bien construite, des personnages complexes, hantés et parfois tordus. Le lecteur se balade aussi au milieu de couleurs et d’odeurs, de paysages fabuleux, de lumières fascinantes, au sein d’une abbaye dans un écrin de forêts. Et sans relâcher la rythmique de l’enquête, l’auteur nous donne à voir un petit concentré de la société actuelle, les « ras le bol », les revendications qui se transforment en petites révoltes, les changements sociétaux profonds qui dépassent un peu nos protagonistes.

Merci Monsieur pour ce vrai  bon moment de lecture.

«  A présent la lumière se faufilait entre les sapins en minces lanières blondes, qui enluminaient les sous-bois comme les dorures un livre d’heures. La magie de l’endroit était incontestable. Même dans sa situation Servaz la ressentait. Il y avait dans ce vallon quelque chose de poignant et de solennel. De quasi religieux. »



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