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lundi 18 septembre 2017

Ils vont tuer Robert Kennedy - Marc Dugain


Chronique de : Scarlett
Résumé :Un professeur d’histoire contemporaine de l’université de Colombie-Britannique est persuadé que la mort successive de ses deux parents en 1967 et 1968 est liée à l’assassinat de Robert Kennedy. Le roman déroule en parallèle l’enquête sur son père, psychiatre renommé, spécialiste de l’hypnose, qui a quitté précipitamment la France avec sa mère à la fin des années quarante pour rejoindre le Canada et le parcours de Robert Kennedy. Celui-ci s’enfonce dans la dépression après l’assassinat de son frère John, avant de se décider à reprendre le flambeau familial pour l’élection présidentielle de 1968, sachant que cela le conduit à une mort inévitable. Ces deux histoires intimement liées sont prétexte à revisiter l’histoire des États-Unis des années soixante.



Merci aux éditions Gallimard pour cette lecture !

Chronique

« Pour qui nous sommes nous pris ? ».... « Nous n’avons été que de riches rêveurs qui s’inventent des personnages généreux pour des jeux de fin d’après-midi lorsque l’obscurité descend progressive et caressante sur nos vies d’adolescents nantis. A vouloir protéger le sang des autres, c’est le nôtre qui coule, et il ne peut en être autrement.»

Je vais commencer par la fin et vous dire dès à présent que c’est un très très bon roman et je me suis régalée à lire ce livre.

Nous sommes dans le début des années 80 et M. O’Dugain travaille sur sa thèse : Robert Kennedy est mort assassiné et il est persuadé que sa famille est liée à cette histoire, que le destin brisé de ses parents a croisé à un moment la trajectoire tragique de ce fils Kennedy. Et donc nous lecteurs, suivons à la fois l’enquête que mène O’Dugain sur sa famille en parallèle avec l’histoire de Robert Kennedy et de son illustre famille.

L’histoire foisonne de personnages, on y croise bien évidemment le narrateur, professeur d’histoire qui donc passera toute une vie à la recherche d’une collusion entre l’assassinat de R.Kennedy et les morts suspectes de ses parents. C’est un homme qui souffre parfois « d’absences », qui a des tendances paranoïaques  mais qui obstinément poursuit sa thèse et sa quête. Il est aussi question des parents d’O’Dugain, sa mère irlandaise, son père illustre psychiatre spécialiste de l’hypnose, assez énigmatique et qui travaillait pour les services secrets britanniques.

Bien évidemment on approche R.K un homme dont la vie sera essentiellement définie par l’appartenance à une illustre famille, par le fait d’être le fils de Joe et le frère de J.F, qui ira jusqu’au bout de cette destinée écrite dans l’encre des tragédies grecques. Robert, rongé de culpabilité depuis la mort de J.F.K , personnage humain, fragilisé , moins adulé que son illustre frère qui décide de partir dans une croisade perdue d’avance afin de donner une chance aux laissés-pour-compte du rêve américain. Il est aussi question de J.F.K le charismatique, le fataliste désabusé, l’obsédé sexuel aussi, immortalisé par sa mort violente et dramatique.

Dans ce roman on lit une histoire et on rencontre l’Histoire. On côtoie Dulles, Hoover, Jackie K , et Robert K bien sur qui marche volontairement vers un dénouement tragique, comme celui de toute sa famille d’ailleurs , cette famille qui allie le bling-bling et la  politique, le glamour et la mafia, le sordide et la tragédie.

Dans ce roman on s’instruit avec régal sur la baie des cochons, Mosanto durant la guerre du Vietnam, les lobbies des pétrodollars, le maccarthisme, les politiques au service des intérêts financiers aux USA ou ailleurs, la contre-culture des années 60 aux USA, Gottlieb, la CIA et l’hypnose…
C’est addictif comme un très bon polar qui nous livrerait, et pourquoi pas, les clés d’une énigme qui fit couler beaucoup d’encre et de sang dans une Amérique politico-financière des années 60 pas très éloignée de celle d’aujourd’hui.

L’écriture de Marc Dugain est dense et riche dans la forme et le fond. On apprend en savourant un très bon roman. Le fond, l’histoire est addictive avec du suspense, des personnages mythiques et fascinants. Et la forme nous livre parfois des phrases philosophiques, d’autres engagées dans un style fluide  .Le tout nous confirme sans conteste le talent de Monsieur Dugain.
Alors n’hésitez pas, vous allez assurément passer un excellent moment de lecture.

« Mais un renoncement est toujours le prétexte à d’autres capitulations, et l’estime de soi s’érode au nom de l’instinct de conservation, ce bal quotidien des petits plaisirs répétés sans autre perspective que la poursuite de l’existence. »



6 commentaires:

  1. Il faudrait que je tente celui-ci à l'occasion !

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  2. Sans ton avis, je serai surement passé devant, je me le note :D

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  3. C'est un roman que j'avais repéré dans la rentrée littéraire et je me demandais ce que ça donnait! Pourquoi pas :)

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  4. Ce deuxième avis m'intrigue encore plus à propos de ce livre ^^

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  5. Marc Dugain ... mouai .. bof bof .. gentil quoi ... Et puis ... un journaliste du masque et la plume conseille ce roman ! Allez ... je telecharge le bouquin sur ma kindle et depuis , je le lis avec beaucoup de plaisir !

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  6. Ok je me le note, le sujet m'intéresse :)

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