Tour d'horizon SF en Folio !

Aujourd'hui je vous propose un tour d'horizon des parutions SF récentes aux éditions Folio !

 

 

Parmi les grands classiques français de la science-fiction qui ont réussi à s'imposer à l'international il y a Chroniques du pays des mères d'Élisabeth Vonarburg. Lauréat de nombreux prix, ce titre a été remis en avant par une réédition.

Les romans de science-fiction et plus particulièrement les dystopies qui nous interrogent sur le rôle de la femme dans la société sont nombreuses : La Servante écarlate, Les Heures rouges, Vox ou encore Le Pouvoir mais Chroniques du pays des mères est tout simplement unique. C'est un roman d'une grande richesse intellectuelle et émotionnelle, un titre qui touche en plein cœur par sa justesse, c'est un livre qui résonne en nous longtemps après l'avoir terminé.

Au travers de l'histoire de Lisbeï, le lecteur va suivre une épopée bouleversante dans un monde qui a connu la dévastation et la violence. Un monde où les femmes règnent à présent et pourtant leur rôle semble toujours être conditionné à celui d'avoir des enfants. Lorsque son destin prend un nouveau tournant, Lisbeï embrasse un nouvel avenir.

Ce livre amène de profondes réflexions sur notre propre société et sur la place de la femme, sur ce qu'est être une femme. L'histoire de Lisbeï se mêle au passé et l'Histoire du monde, c'est une intrigue d'une profonde humanité.

En définitive, Chroniques du pays des mères est un grand classique à lire, redécouvrir et faire découvrir.

 

 

Continuons avec Blues pour Irontown de John Varley (traduction : Patrick Marcel).

John Varley fait partie des références absolues en SF à l'américaine, il a notamment écrit l'excellent Gens de la Lune. Je retrouve la plume de l'auteur avec plaisir avec Blues pour Irontown qui se révèle être une lecture sympathique sans pour autant être du niveau des grands classiques de l'auteur.

En lisant ce livre, j'ai eu l'impression que l'auteur voulait écrire une histoire sans forcément se prendre la tête. Il mêle ici deux genres qui peuvent parfaitement fonctionner ensemble : le polar et la science-fiction mais au final l'auteur n'arrive pas à apporter son aura à l'un comme à l'autre.

Le côté polar fait au départ penser à des romans noirs américains comme par exemple ceux de James Crumley mais progressivement l'auteur perd de vue son enquête. De même le côté SF n'est pas non plus approfondi, il part du principe que le lecteur connait déjà cet univers et ne cherche pas forcément à développer les bases acquises.

Il reste alors la présence de Sherlock, le chien cybernétiquement augmenté de Christopher. Ses passages sont intéressants et apportent un petit plus à l'intrigue mais en toute sincérité je pense que l'auteur aurait pu faire mieux.

En définitive, Blues pour Irontown est une lecture agréable et idéale pour ceux qui veulent se plonger dans un titre SF assez simple à lire.

 

 

Partons à présent retrouver Adrian Tchaïkosky et son roman Chiens de guerre (traduction : Henry-Luc Planchat).

Adrian Tchaïkosky est l'auteur de plusieurs livres SF très remarqués dont Dans la toile du temps et Dans les profondeurs du temps. En toute sincérité j'ai un peu hésité à lire ce titre car contrairement aux livres susmentionnés, le résumé ne me tentait pas forcément. Néanmoins j'avais envie de retrouver la plume de cet écrivain et de lui faire confiance : j'ai eu raison !

Ce livre met en avant la création de biomorphes, des chiens de guerre qui remplaceront progressivement les soldats humains. On peut s'attendre dès lors à une intrigue de SF militaire classique et légèrement stéréotypée mais c'est mal connaître l'auteur qui a déjà fait ses preuves. Si vous avez peur de vous lancer en SF, Chiens de guerre peut faire partie de ces très bonnes introductions au genre sans pour autant partir sur une saga à rallonge.

La force de ce roman repose sur la multitude et maturité des thèmes abordés. Le lecteur va ainsi s'interroger sur l'omniprésence technologique dans notre société, notre dépendance grandissante qui nous amène à craindre notre futur manque d'autonomie, c'est aussi une réflexion profonde sur l'intelligence artificielle, sur les évolutions scientifiques, les transformations biologiques et sur cette indépendance risquée des créations que nous pensions soumises à notre volonté.

En définitive, Chiens de guerre est un bon roman de SF qui n'est certes pas aussi marquant que Dans la toile du temps mais qui confirme le talent de l'auteur pour nous surprendre et nous offrir des intrigues très intelligentes peu importe le sujet de départ.

 

 

Enfin terminons ce tour d'horizon avec Le Stratagème du corbeau de Yoon Ha Lee (traduction : Sébastien Raizer).

Ayant adoré le roman Le Gambit du Renard, j'avais vraiment hâte de retrouver l'univers de l'auteur dans ce nouvel opus qui nous offre encore une fois une très belle aventure.

Pour éviter de spoiler le premier tome, je vais essayer de me focaliser essentiellement sur mon ressenti de lecture et non sur l'évolution concrète de l'intrigue.

Si le premier tome s'était révélé passionnant et surtout très original, ce deuxième l'est un peu moins sans pour autant perdre la flamme initiée au départ. La dynamique des personnages est modifiée, l'intrigue change de tournant suite aux rebondissements du premier tome mais le lecteur sera toujours aussi happé par sa lecture.

Le point qui m'empêche d'autant aimé ce livre que le précédent repose sur l'absence de surprise qu'avait pu susciter le tome d'origine : j'avais vraiment été estomaquée par la richesse de l'univers, par son ampleur scientifique, par la profondeur des personnages alors que dans cette suite les révélations sont plus prévisibles.

En définitive, Le Stratagème du corbeau est une excellente suite qui n'égale par le premier tome mais reste dans sa continuité en terme de qualité.