Résumé : Un matin, des villageois découvrent une ligne au sol qui sépare la localité en deux. Une partition a été décidée par l’État. « Nous avons toujours vécu en paix les uns avec les autres », clament d’abord les habitants. Mais l’émoi suscité est vif et ce trait de peinture devient l’objet de toutes les préoccupations. La ligne traverse les terres, déchire les familles et les couples. Très vite, Le climat dégénère et les premiers accrochages surviennent, puis une disparition, un mort…
Chronique : Ayant déjà eu l'occasion de lire (et d'aimer) Les Mal Aimés, j'avais envie de retrouver la plume de Jean-Christophe Tixier, La Ligne a été une excellente lecture !
Imaginez que nos politiques décident subitement de mettre en place une ligne qui sépare le pays en deux. Vous ne savez pas réellement la genèse de cette décision, vous comprenez surtout qu'il s'agit d'un moyen de monter les citoyens les uns contre les autres afin de permettre au gouvernement de justifier un pouvoir total et absolu sur l'ensemble de la population. Si La Ligne est une fiction, le lecteur pourrait très facilement croire à la possibilité d'un tel événement...
C'est ainsi que la ligne apparaît un jour dans un village, tout le monde pense que les habitants seront au-dessus de cette ligne, que cela ne se passera pas comme dans les villes mais petit à petit les rancœurs et la haine montent jusqu'à ce que cette ligne définisse définitivement et tragiquement l'avenir de la commune.
Si vous aimez les romans de Marion Brunet, Cécile Coulon ou encore Franck Bouysse, il y a de fortes chances que ce roman, mettant en lumière une intrigue sombre en milieu rural, soit fait pour vous. La grande force de ce titre repose sur sa narration en "roman choral" qui permet de suivre le point de vue externe de différents habitants et de percevoir ainsi les drames à venir sous diverses angles.
Le lecteur est spectateur de cette pièce où la fin semble inévitable et ne peut que ressentir une réelle empathie pour ces êtres qui ne perçoivent que trop tardivement les dangers et tourments à venir. C'est un titre qui nous prend réellement aux tripes et surtout qui met en exergue l'ambivalence de ses protagonistes avec justesse pour éviter un ton trop manichéen. L'auteur sublime des hommes et des femmes a priori comme les autres qui sont emportés au sein d'une catastrophe calculée par "ceux d'en haut".
En définitive, La Ligne est un roman noir et social qui met en exergue avec une réelle justesse les risques d'un monde gouverné par la haine et la méfiance.
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