mardi 11 février 2020

Et toujours les Forêts - Sandrine Collette

Résumé : Corentin, personne n’en voulait. Ni son père envolé, ni les commères dont les rumeurs abreuvent le village, ni surtout sa mère, qui rêve de s’en débarrasser. Traîné de foyer en foyer, son enfance est une errance. Jusqu’au jour où sa mère l’abandonne à Augustine, l’une des vieilles du hameau. Au creux de la vallée des Forêts, ce territoire hostile où habite l’aïeule, une vie recommence.
À la grande ville où le propulsent ses études, Corentin plonge sans retenue dans les lumières et la fête permanente. Autour de lui, le monde brûle. La chaleur n’en finit pas d’assécher la terre. Les ruisseaux de son enfance ont tari depuis longtemps ; les arbres perdent leurs feuilles au mois de juin. Quelque chose se prépare. La nuit où tout implose, Corentin survit miraculeusement, caché au fond des catacombes. Revenu à la surface dans un univers dévasté, il est seul. Humains ou bêtes : il ne reste rien. Guidé par l’espoir insensé de retrouver la vieille Augustine, Corentin prend le long chemin des Forêts. Une quête éperdue, arrachée à ses entrailles, avec pour obsession la renaissance d’un monde désert, et la certitude que rien ne s’arrête jamais complètement.




Chronique : J'ai toujours aimé la plume de Sandrine Collette, j'avais donc hâte de la retrouver avec ce roman qui se déroule en pleine apocalypse environnementale.

Dans la lignée de La Route, Sandrine Collette nous plonge au cœur d'un monde détruit, brisé, dévasté, un monde qui se meurt voire déjà mort où les derniers survivants sont en quête des êtres aimés, de nourriture, d'espoir... Au milieu de ce monde désert, Corentin part à la recherche de la seule personne qui a toujours été là pour lui : Augustine.

En terminant ce livre j'ai ressenti deux émotions contradictoires : j'ai aimé ma lecture, je l'ai lu rapidement et avec plaisir mais je ne suis pas totalement convaincue par l'ensemble du livre.

En effet j'ai adoré l'écriture de Sandrine Collette qui rappelle un peu celle de Cormac McCarthy dans La Route, une écriture qui correspond parfaitement à l'intrigue, une certaine poésie au cœur de la désolation et de la misère. J'ai aussi trouvé que l'histoire était émouvante, que les personnages étaient réalistes, complexes, loin d'être manichéens/stéréotypés.

Après je n'ai pas été totalement adhérée à cette lecture pour deux raisons principales. En premier lieu ce livre m'a fait penser à d'autres œuvres du même genre, je ne trouve pas qu'il apporte quelque chose en plus après cela n'a pas vraiment d'importance en soi car le plus important au final est l'émotion suscitée par la lecture. Aussi je n'aurais pas fait attention à ce point si il n'y avait pas un second bémol : le manque de vraisemblance.

J'ai trouvé dommage qu'il y ait des éléments peu crédibles dans cette lecture. Je ne peux pas trop en dire pour ne pas spoiler le lecteur alors disons j'ai été dubitative concernant notamment le dénouement du roman. Je pense que cela aurait été plus émouvant mais aussi plus réaliste que la tragédie soit plus présente au sein même de l'histoire personnelle de Corentin. J'ai eu l'impression que cette tragédie mondiale n'affectait pas assez l'intrigue intime racontée dans Et toujours les forêts, qu'il s'agissait plus d'un cadre que d'un véritable phénomène omniprésent.

En définitive, j'ai adoré l'écriture de Sandrine Collette mais j'ai été moins convaincue par le développement de l'histoire et son dénouement.


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