dimanche 1 octobre 2023

La Sentence - Louise Erdrich

Traduction : Sarah Gurcel

Résumé : Après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle, Tookie, une quadragénaire d’origine amérindienne, est embauchée par une petite librairie de Minneapolis. Lectrice passionnée, elle s’épanouit dans ce travail. Jusqu’à ce que l’esprit de Flora, une fidèle cliente récemment décédée, ne vienne hanter les rayonnages, mettant Tookie face à ses propres démons, dans une ville bientôt à feu et à sang après la mort de George Floyd, alors qu’une pandémie a mis le monde à l’arrêt...On retrouve l’immense talent de conteuse d’une des plus grandes romancières américaines, prix Pulitzer 2021, dans ce roman qui se confronte aux fantômes de l’Amérique: le racisme et l’intolérance. 

 

 

 

 

Chronique : Écrivaine remarquable, Louise Erdrich fait partie de mes références absolues en littérature américaine, je ne pouvais donc pas passer à côté de son nouveau roman : La Sentence.

Sur de nombreux points, ce livre est très différent des précédents livres de Louise Erdrich et pourtant on y retrouve les thèmes qui lui sont chères. Avec La Sentence, la romancière touche à l'actualité, au présent tout en apportant une touche de "surnaturel" et de fantastique à l'ensemble.

Nous sommes au cœur d'une librairie et pas n'importe laquelle ! Par de multiples indices on devine qu'il s'agit d'une "copie de papier" de la librairie créée par Louise Erdrich en personne (Birchbark Books) et c'est ce lieu intemporel et magique qui est choisi comme cadre principal de l'histoire portée par La Sentence.

Tookie, femme autochtone (peuples premiers), sort de prison (je vous laisse découvrir la raison assez rocambolesque et originale qui l'amène à être arrêtée) et trouve un emploi dans cette librairie, devenant progressivement un élément essentiel de ce lieu de culture. Quelques temps plus tard, le fantôme d'une des plus fidèles clientes de la librairie vient hanter le commerce et perturber le quotidien de la libraire.

Ce roman est tout d'abord une ode aux librairies, à ce refuge culturel intemporel ainsi qu'au sens du partage et à la passion qui animent chaque libraire. C'est une immersion totale dans la vie d'une librairie avec les problèmes de logistique, le rapport avec les clients/lecteurs et la joie de conseiller des titres. De plus entre les conseils de lecture prodigués tout le long de la lecture (et une liste de livres à la fin), le lecteur pourra ouvrir encore plus ses horizons littéraires.

Au-delà de la mise en avant de ce lieu, l'auteure ancre son récit dans un cadre temporel très récent avec le COVID ou encore l'assassinat de George Floyd. Un fidèle lecteur de Louise Erdrich retrouvera aussi les thèmes inhérents à l'œuvre de l'écrivaine autour des premières nations. C'est sûrement un des titres les plus personnels et engagés de Louise Erdrich.

Si je devais émettre un bémol sur ce titre ce serait que le fantôme et donc le côté fantastique prend une part trop importante dans le récit au point d'oublier des éléments qui me semblaient plus pertinents, essentiels ou émouvants.

En définitive, l'immense écrivaine Louise Erdrich signe ici une œuvre entre l'intime et l'universel, entre la réalité et le fantastique, entre passé et présent, elle nous offre ainsi un beau et sensible moment de littérature.

 


 

samedi 30 septembre 2023

Pénélope Reine d'Ithaque - Claire North

Chronique de SCARLETT

Traduction : Karine Forestier

Résumé : Le roi Ulysse est parti depuis de nombreuses années en guerre contre Troie, emmenant tous les hommes en âge de combattre de l’île d’Ithaque. Pénélope, sa femme, l’attend avec patience et dirige le royaume. Mais lorsque des rumeurs circulent sur la mort de son mari, les prétendants commencent à frapper à sa porte. Or, aucun homme n’est assez puissant pour revendiquer le trône vide d’Ulysse. Si Pénélope choisit l’un d’entre eux, Ithaque plongera dans une guerre civile sanglante. Seule la ruse et son réseau d’espionnes lui permettront de maintenir l’équilibre délicat du pouvoir nécessaire à la survie du royaume. À Ithaque, tout le monde surveille tout le monde et il n’y a pas un coin du palais où l’intrigue ne règne pas en maître.




Chronique :

« Ecoutez ma voix : moi qui ai été dépouillée de l’honneur, du pouvoir et de ce feu qui devraient être les miens, moi qui n’ai rien à perdre que les poètes ne m’aient déjà pris, je ne vous dirai que la vérité.»

 

La conteuse de ce superbe roman « Pénélope Reine d’Ithaque » est Héra, la femme et sœur de Zeus, exilée par son divin mari et Déesse des épouses et des femmes entre autres. Dans le livre de Claire North, la guerre de Troie est engagée depuis 18 ans et Ulysse n’est toujours pas revenu alors que la ville de Troie est tombée depuis si longtemps. Aussi, l’île est envahie de prétendants qui veulent prendre sa place sur le trône et auprès de sa femme Pénélope. Héra nous décrit  Ithaque, petite île misérable et pauvre en fait où elle a décidé de se poser en observant, en se cachant et en intervenant parfois. Elle nous explique le mensonge des poètes qui embellissent la toile de fond  et  donnent des femmes l’image d’un élément du décor.

Au gré des aventures des uns et des autres elle nous livre les histoires des dieux et déesses avec ironie et sans fioriture, croyez-moi Zeus en prend pour son grade. Elle nous parle de la rustrerie des hommes, de leur médiocre fanfaronnade en expliquant les pauvres tentatives de ceux qui campent pour épouser Pénélope et prendre la place forte par ruse, violence ou intelligente stratégie. On découvre alors une reine posée, pragmatique et intelligente qui rusera habilement pour échapper à l’avidité des prétendants mais doutera aussi de son rôle de mère, de reine.

Héra nous explique par le biais de nombreuses anecdotes la constance de Pénélope mais aussi la mort d’Agamemnon assassiné par Clytemnestre qu’elle affectionne particulièrement pour sa bravoure, son audace, sa flamboyance et aussi pour sa fin magnifiée et tragique.

Télémaque jeune fils trop jeune et immature pour endosser le rôle laissé vacant par son père absent, Athéna, Artémis, les servantes de Pénélope et leur quotidien mais aussi Electre sous son voile de cendres et Oreste son frère et au loin Ulysse paré de son auréole mythique qui oublie et s’oublie dans les bras de Calypso ; tous jouent leur partition humaine ou non sous la plume sublimement poétique de l’autrice et le regard acéré de la déesse mère.

C’était un pari de laisser Héra raconter Ithaque, Pénélope avec son regard de déesse humiliée et amère mais Claire North sublime celle-ci en la laissant exprimer son amour et son désir de protection des femmes.

C’est un roman que j’ai savouré avec un plaisir divin, j’y ai rencontré des femmes au destin fabuleusement tragique, des héroïnes et des  traitresses, des mythes, des déesses et des dieux dans un lieu légendaire, ce fut un voyage fabuleux.

« Des trois reines de Grèce, Hélène a trahi son trône en choisissant d’aimer comme une femme le ferait ; Clytemnestre a choisi d’être une femme, une mère, une amante et une reine, qui brillait de mille feux et ne pouvait vivre longtemps en étant tant de choses à la fois, trop belle et trop grande pour cette Terre ; mais Pénélope-Pénélope est celle qui sacrifie tout, pour être une reine et rien de plus».

 



 

mardi 19 septembre 2023

Jour Zéro - C. Robert Cargill

 Traduction : Florence Dolisi

Résumé : Hopi est un tigre en peluche anthropomorphisé, un robot-nounou comme il en existe tant d’autres. Il n’en avait pas vraiment conscience avant de découvrir une boîte rangée dans le grenier. Celle dans laquelle il est arrivé lorsqu’il a été acheté des années auparavant, celle dans laquelle il sera jeté une fois que l’enfant dont il s’occupe, Ezra Reinhart, huit ans, n’aura plus besoin de nounou. Tandis que Hopi réfléchit à son avenir soudain incertain, les robots commencent à se révolter, bien décidés à éradiquer l’Humanité qui les tient en esclavage. Pour les parents d’Ezra, qui se croient à l’abri dans leur petite communauté fermée, cette rébellion n’est qu’un spectacle de plus à la télé. Pour Hopi, elle le met face à la plus difficile des alternatives : rejoindre le camp des robots et se battre pour sa propre liberté... ou escorter Ezra en lieu sûr, à travers le paysage infernal d’un monde en guerre. 

 

 

Chronique : Encore une fois la collection Albin Michel Imaginaire nous offre un grand moment de littérature SFFF avec Jour Zéro !

C. Robert Cargill avait déjà fait ses preuves avec Un Océan de rouille, il revient ici dans le même univers avec un roman encore plus émouvant.

De prime abord Jour Zéro n'a rien d'un texte révolutionnaire, reprenant ainsi des ingrédients bien connus : les IA prennent le pouvoir sur l'humanité et quelques "machines" tentent d'aider leurs anciens maitres pour qu'ils survivent à cette apocalypse. Mais ici peu importe la quête d'originalité ou non, ce qui compte c'est cette redoutable efficacité dans l'écriture, cette émotion à chaque ligne. Le lecteur est ainsi plongé dans un contexte des plus effrayants, spectateur des choix de chaque individu face à ce contexte. Tout repose sur Hopi (une peluche tigre) qui va tout faire pour sauver le petit garçon qu'il a sous sa garde.

La force de ce roman repose ainsi sur sa capacité à nous immerger totalement dans ce jour fatidique où chaque IA va avoir le choix entre tuer ou aider. Dès les premières lignes on s'attache à Hopi pour sa profonde "humanité", sa capacité à se questionner sur lui-même tout en acceptant son rôle prédéterminé de protecteur. L'amitié profonde qui le lie à Ezra, enfant courageux et sensible qui saura faire preuve aussi de bienveillance et de détermination lorsque cela sera nécessaire, est parfaitement retranscrite et renforce le caractère bouleversant de cette lecture.

L'intrigue se déroule dans un cadre temporel très court, sur ce moment de basculement et c'est ce qui rend cette lecture aussi addictive, elle est perpétuellement dans l'urgence et l'angoisse tout en gardant cette lumière d'espoir jusqu'à la fin.

La narration interne permet réellement de prendre part aux événements et aux pensées du robot, (qui dérivent entre humour, peur, amour et sincérité), de voir les changements s'effectuer dans son système interne alors même qu'il conserve ce qu'il possède de plus précieux : son affection indéfectible pour Ezra. Alors certes ce titre n'est pas forcément original mais il a su capter l'intensité et l'émotion d'une "fin du monde" avec profondeur et justesse. Jour Zéro est ainsi un très beau roman de Science-fiction/Anticipation qui se lit d'une traite et qui reste en mémoire.

 


 

jeudi 7 septembre 2023

En garde - Amélie Cordonnier

 Chronique de SCARLETT

Résumé :La narratrice de ce roman a promis à ses enfants et à son mari de raconter ce qui a déchiré leur vie de longs mois durant. Trois ans après les faits, Amélie Cordonnier tient parole et remonte le temps jusqu’à ce jour où tout a commencé. Il y a d’abord eu un courrier, pris pour une mauvaise plaisanterie. Alertée par un appel pour maltraitance, la protection de l’enfance la convoquait en famille à un rendez-vous visant à s’assurer que son fils et sa fille étaient bien en sécurité dans leur foyer. Un simple coup de fil, de surcroît anonyme, pouvait donc provoquer l’envoi d’une lettre officielle vous mettant en demeure de démontrer que vous êtes de bons parents ? Oui. La machine était lancée, et rien ne semblait devoir l’arrêter. Car comment prouver qu’on aime ses enfants ?

 

 

 

Chronique :

« Nous n’en sommes pas sortis indemnes, nous n’en sommes pas revenus, pas vraiment. Une part de nous est restée là-bas, à cette époque où nous n’osions plus rire ni crier, et je n’arrête pas de me demander quelles séquelles les enfants en garderont.

 

 

Le roman d’Amélie Cordonnier « En garde »  c’est l’histoire de parents qui doivent se justifier auprès des services de protection pour l’enfance suite à une dénonciation anonyme de maltraitance durant les mois de confinement. Amélie la mère, Alexandre le père, Gabriel le fils de quatorze ans et Lou la petite dernière vont être convoqués et interrogés  afin que l’administration concernée puisse vérifier le bon fonctionnement de la cellule familiale ou bien les éventuels manquements des parents suite à cette délation.

La première partie du livre qui repose sur des évènements vécus par l’autrice est très concrète et décrit dans une atmosphère où le stress monte crescendo : comment un courrier des services de protection peut arriver dans la boîte aux lettres de Monsieur et Madame tout le monde après un appel téléphonique anonyme. Amélie Cordonnier trouve les mots justes qui nous permettent de vivre en symbiose la stupeur d’abord et l’interrogation sur la ou le possible délateur, l’angoisse devant la perte de contrôle du quotidien et devant le contrôle que peut prendre l’institution sur notre vie intime, la colère aussi liée au choc que cela engendre chez les enfants. L’écrivaine explique par exemple à quel point il est injuste et singulier en tant que parent d’être rassuré, consolé presque par ses jeunes enfants. Amélie Cordonnier décrit aussi parfaitement les moments blancs, la mémoire après coup qui joue des tours obligeant l’autrice à demander à son mari et ses enfants certains détails que  le stress, l’inquiétude lui ont fait zapper.

Ensuite dans un second temps la romancière imagine un scénario catastrophe, hitchcockien  où tout part en vrille avec un assistant surnommé « cousin » qui devient l’homme de Moscou, qui s’immisce dans l’intimité de cette famille parisienne sans « histoire ». C’est totalement flippant et on imagine le degré d’appréhension que les évènements survenus a pu engendrer chez elle pour imaginer une telle suite à son épreuve.

Les sujets de la délation, du suivi et de la surveillance de la maltraitance sont très délicats, le regard que peut porter l’Institution sur notre intimité est une interrogation légitime que pose l’autrice mais dans ce roman, la transition d’un vécu traumatisant  à une fiction effrayante ressemblant plutôt à un thriller domestique perturbe quelque peu la lecture.

J’ai bien aimé dans ce livre le récit de l’expérience très perturbante de l’autrice, je suis aussi rentrée facilement dans la peau des « personnages » de la suite du roman, mais j’ai été déroutée, perturbée par le mélange réalité/fiction.

 

 «Je préfère rester debout, contre le mur au pied duquel je suis déjà de toute façon. En alerte, sur mes gardes. Je ne fais plus la maligne maintenant. Plus jamais. Je sais que nous ne sommes rien. C’est à ce moment-là, au moment de l’interrogatoire des petits, que je l’ai compris.»

 



 

mercredi 6 septembre 2023

L'Hôtel des Oiseaux - Joyce Maynard

 

L’Hôtel des Oiseaux

De JOYCE MAYNARD

Roman traduit de l’anglais (États-Unis) par Florence Lévy-Paoloni

 

1970. Une explosion a lieu dans un sous-sol, à New York, causée par une bombe artisanale. Parmi les apprentis terroristes décédés : la mère de Joan, six ans. Dans l’espoir fou de mener une vie ordinaire, la grand-mère de la fillette précipite leur départ, loin du drame, et lui fait changer de prénom : Joan s’appellera désormais Amelia.
À l’âge adulte, devenue épouse, mère et artiste talentueuse, Amelia vit une seconde tragédie qui la pousse à fuir de nouveau. Elle trouve refuge à des centaines de kilomètres dans un pays d’Amérique centrale, entre les murs d’un hôtel délabré, accueillie par la chaleureuse propriétaire, Leila. Tout, ici, lui promet un lendemain meilleur : une nature luxuriante, un vaste lac au pied d’un volcan. Tandis qu’Amelia s’investit dans la rénovation de l’hôtel, elle croise la route d’hommes et de femmes marqués par la vie, venus comme elle se reconstruire dans ce lieu chargé de mystère. Mais la quiétude dépaysante et la chaleur amicale des habitants du village suffiront-elles à faire oublier à Amelia les gouffres du passé ? A-t-elle vraiment droit à une troisième chance ?

Dans ce roman foisonnant, Joyce Maynard, avec la virtuosité qu’on lui connaît, emporte les lecteurs sur quatre décennies. Riche en passions et en surprises, L’hôtel des Oiseaux explore le destin d’une femme attachante, dont la soif d’aimer n’a d’égale que celle, vibrante, de survivre.

Joyce Maynard, Collaboratrice de multiples journaux, magazines et radios, est aussi l’auteur de plusieurs romans – Long week-endLes Filles de l’ouraganL’homme de la montagneLes règles d’usage, Où vivaient les gens heureux – et d’une remarquable autobiographie, Et devant moi, le monde (tous publiés chez Philippe Rey). Mère de trois enfants, elle partage son temps entre la Californie et le Guatemala.

Source les Éditions Philippe Rey

 

Grybouille,

 

Enfin j’ai pu récupérer un roman de Joyce Maynard, et croyez-moi la guerre est rude parmi les chroniqueurs  du « Léa Touch Book ».

L’autrice y est aimée au moins autant que dans les épigraphes de son début de roman….

«  Considérer l’amour comme un état de grâce qui n’était pas un moyen mais…. Une fin en soi. »

G.G. Marquez

Le début du roman s’appuie sur ce qui s’est passé dans les années 1970 aux États-Unis d’Amérique, c’est-à-dire la survenu de nombreux attentats.

Bien sûr celui-ci est imaginaire et permet la mise en place d’une histoire qui impactera la vie d’une petite fille de six ans dénommée Joan.

Sa mère Diana décédée dans un attentat où elle était impliquée. Sans père sur qui compter, heureusement elle a sa grand-mère maternelle « Grammy » pour la protéger et lui construire une autre vie, celle d’une petite Amélia que l’on va suivre tout au long du roman jusqu’à l’âge adulte.

« Elle lui fit promettre de ne jamais révéler à qui que ce soit nos nouveaux noms ni où nous vivions. »

« Seul l’amour permet à deux êtres de prendre ainsi leur envol. »

Alors commence la vie d’Amélia qui sera chargée de nombreux rebondissements, un parcours qui va l’amener à se perdre pour mieux se retrouver…. La Esperanza.

Magnifiquement écrit ce roman ravira les lectrices et les lecteurs de  Joyce Maynard et sera une belle porte  d’entrée pour ses nouveaux lecteurs et lectrices de la romancière.

Surtout ne passez pas à côté des « Remerciements » de Joyce Maynard en page 519, le courage de porter sa plume en ces temps où certaines ténèbres pointent leurs nez….

MERCI, MERCI, MERCI d’exister !

 

Bonne lecture à toutes et tous,