lundi 18 décembre 2023

La Maison aux sortilèges - Emilia Hart

Chronique de : Penny Dreadful

Traduction : Alice Delarbre

Résumé : 2019. Kate fuit Londres pour se réfugier dans une maison délabrée dont elle a hérité. Avec son lierre dégringolant et son jardin envahi par les mauvaises herbes, ce havre de paix la protège de son compagnon violent. Kate sent toutefois qu’un secret s’y tapit…
1942. Alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage, Violet est cloîtrée dans le grand domaine familial, étouffée par les conventions sociales. Elle vit avec le souvenir de sa mère, dont il ne lui reste qu’un mystérieux médaillon et une inscription étrange sur le mur de sa chambre.
1619. Altha connaît les secrets des plantes, savoir ancestral transmis de mère en fille. Nombreux sont les villageois à venir lui demander de l’aide. Pourtant, quand un fermier meurt piétiné par son troupeau, tous la pointent du doigt et l’accusent de sorcellerie. 

 

 

Chronique :

Le premier roman d’Emilia Hart intitulé La Maison aux Sortilèges nous conte l’histoire de trois femmes de la même famille, séparées dans le temps par plusieurs siècles.

Altha est une guérisseuse du 17ème siècle, dont les connaissances des plantes lui ont été transmises par sa mère. Elle est accusée de sorcellerie.

Violet, durant la Seconde Guerre Mondiale, est maintenue à l’écart du monde dans le manoir familial, loin des troubles. Sa condition de femme devient cependant un fardeau bien lourd à porter, à l’instar de sa mère qu’elle n’a jamais connu.

Kate, à notre époque, se retrouve confrontée à une décision insupportable : rester auprès de son compagnon et mourir sous ses coups, qu’ils soient physiques ou psychologiques, ou bien fuir pour survivre dans une mystérieuse maison dont elle vient d’hériter.

Trois époques et trois destins totalement différents, et pourtant… L’auteure a réussi le pari de tisser une toile magnifiquement élaborée où chaque fil s’entrelace avec le suivant avec brio. Tout est lié et tout s’éclaircit à mesure qu’avance le récit. Moi qui n’aime pas particulièrement les romans où l’on passe d’un personnage à un autre, je dois avouer que je ne parvenais pas à m’arrêter de tourner les pages tant j’avais hâte de connaître la suite. Alterner entre les trois femmes était une excellente idée, chaque fin de chapitre fonctionnant comme un mini cliffhanger.

La plume d’Emilia Hart est, quant à elle, très belle, d’une poésie sans chichis qui permet de rentrer à pas feutrés dans le monde des Femmes Weyward, où la Magie rime avec Force et Liberté. On ne peut nier l’aspect féministe de sa prose, ce qui m’a beaucoup plu, mais au-delà de cet aspect, c’est un roman empli d’humanité : montrer la lutte de tout un chacun afin de trouver notre place dans ce monde parfois si sombre, et la ténacité à déployer toute notre force afin de devenir pleinement ce que nous sommes, en dépit de tous les obstacles que nous pouvons rencontrer.

(Je signale juste, pour les lecteurs que cela pourrait affecter, la présence de triggers concernant les violences, en particulier sexuelles.)

En définitif, j’ai totalement adoré dévorer ce roman, qui m’a un peu rappelé le film Les Ensorceleuses de 1998, avec Sandra Bullock et Nicole Kidman. La part belle est donnée à la force des femmes, et aux multiples manières dont elle peut s’incarner.



 

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