Interview - Jeanne Bocquenet Carle (Finisterrae)

Merci à Jeanne Bocquenet Carle d'avoir accepté cette interview et pour cette photo ainsi que les éditions Rageot et plus particulièrement Madame Marillesse pour m'avoir fait découvrir Finisterrae

- D'où vous est venue l'idée de Finisterrae ?

Avant Finisterrae, j’ai écrit deux romans historiques dont le personnage central est Anne de Bretagne.  Je crois qu’il y a un lien entre elle et ce nouveau roman. En effet, elle aussi est ado (elle se marie à l’âge de 14 ans) et rencontre un destin extraordinaire.  Il y a des similitudes avec Kat même si toutes deux ne vivent pas à la même époque. 

Sinon, je suis incapable d’expliquer comment naissent mes histoires… Un beau jour, les personnages apparaissent comme une évidence.  Pour moi, ce sont eux qui disposent de leur aventure et qui me poussent à écrire. Tout à coup, il faut les faire exister.

- La question de la transmission est omniprésente dans votre livre, ce dernier consiste t-il un moyen de transmettre à vos lecteurs la culture bretonne ?

Je suis née et j’ai grandi en Bretagne. Je fais partie de la première génération d’enfants à avoir été scolarisés dans les écoles Diwan, écoles où l’enseignement se fait en langue bretonne (oui la physique en breton c’est possible !). L’histoire, la culture et la langue sont pour moi indissociables. Ils sont aussi le lien entre le passé et le présent.  Je crois que ma passion pour les mots et les histoires vient de là. J’écris sur ce que je connais. C’est mon héritage celte…

- Avez-vous un rythme, une habitude particulière pour écrire ?

J’écris quand je peux ! Avec deux diablotins de cinq et trois ans et demi à la maison, ce n’est pas toujours évident de trouver un silence monacal…( Maman, pipi ! Maman, j’ai perdu mon doudou !)  J’ai appris à travailler  dans des lieux où des situations parfois improbables… Tant qu’il y a un ordinateur et que je peux brancher ma clef USB.

Plus sérieusement, l’écriture demande une forme de discipline. C’est comme le sport, si on n’entretient pas sa plume ou ses abdos un peu tous les jours alors ils deviennent flasques !

- On remarque dans ce premier tome le mélange du langage familier et de la poésie, entre le présent et le passé, est-ce un choix volontaire ?

Non, je crois que mon écriture me ressemble, je suis comme ça : j’aime la poésie et le mysticisme mais je peux aussi jurer comme un charretier ! J’aime toutes les langues et tous les langages.

Je peux aussi faire le grand écart ( l’écriture c’est comme le sport, non ?) entre l’Histoire avec un grand H et des fables de pompom girls en 2014. 

- L'héroïne vit une période d'adolescence particulièrement difficile, c'est en Bretagne qu'elle découvre enfin qui elle est, est-ce pour vous un message à vos lecteurs adolescents ?

Les origines sont capitales pour savoir qui on est. Je crois que pour bien grandir (et ça vaut pour toute la vie) il faut pouvoir se situer dans son histoire, celle de sa famille, celle du pays d’où l’on vient. Parfois retrouver la plage de son enfance suffit.

- Avez-vous un conseil pour les écrivains en herbe ?

Ecrire et lire de tout. Etre curieux aussi ! L’écriture c’est fantastique, elle offre toutes les libertés.

- Avez-vous un genre littéraire/livre qui vous a marqué ?

Mon auteur favori est John Irving. Je suis fan !  Il faut absolument lire « Une prière pour Owen ».

- Pouvez-vous nous révéler un petit détail sur le tome 2 ?

La pierre de la destinée livrera son secret. Désolée, je ne peux pas en dire plus… Je suis en pleine correction en ce moment.

- Un petit message pour vos lecteurs ?

Pour ceux qui ont aimé Kat, rendez-vous sur sa page Facebook. Internet, c’est extra : une réalité virtuelle qui permet même aux personnages de roman d’exister !

Et surtout merci ! Ca fait chaud au cœur de savoir qu’il a quelqu’un à l’autre bout du livre.

Encore un grand merci à l'auteur !