Le Chant des Plaines - Kent Haruf

Lu en : V.F. (Robert Laffont – Pavillons Poche)

Auteur :

Ecrivain de nationalité Américaine, il y est né en 1943. Après un parcours atypique qu’y l’emmène dans des univers tel que l’élevage, les chantiers de construction, les centres hospitaliers, une bibliothèque présidentielle (nous nous rapprochons) et l’enseignement. Il assure une première publication dans les années 1980 s’ensuit un passage à vide.Nous le retrouvons en 1999 avec « le chant des plaines » (édition Robert Laffont, 2001 et Pavillon Poche, 2014), acclamé par la critique et lauréat de nombreux prix littéraires.Il a également  écrit « Colorado Blues » et « Les gens de Holt county » également chez Robert Laffont et Paillon  Poche.Aujourd’hui il vit dans le Colorado, source de son inspiration, à Salida avec son épouse Cathy.

Résumé : Dans une petite ville du Colorado, des personnages bousculés par les drames du quotidien vont être réconciliés avec eux-mêmes grâce aux frères McPheron, fermiers solitaires et célibataires endurcis.

Je remercie sincèrement les éditions Robert Laffont et plus particulièrement Madame Ruelle pour ce partenariat et cette très belle lecture

French Touch : A beautiful book that sounds right and true. A panel of touching characters whose stories we follow with pleasure. A marvel!

Chronique: « Le chant des plaines », autant commencé par le premier édité, non ?

 

C’est un voyage dans cette Amérique profonde que l’on ne connait que très peu. Le roman ce déroule dans une petite ville du Colorado, Holt. Entre le bruissement des éoliennes, la voie de chemin de fer et le piétinement des troupeaux dans les fermes isolées, les destins se croisent.

Une lycéenne demi-indienne de dix-sept ans enceinte d’un amour d’été qui est parti sans laisser d’adresse et qui se voit jetée à la rue par sa mère. Un prof de lycée qui élève seul ses deux fils après la fuite de sa femme dépressive. Ce petit monde se retrouve chez les deux frères McPheron, vieux célibataires aux manières rudes mais aux cœurs en or.

A l’heure du sensationnel, des effets spéciaux et des faux semblants, ce style de livre est une bulle d’oxygène. Et puis page 225, vous lirez : « Ma  maman disait qu’il y a toujours une leçon à tirer de tout, suffit d’avoir les yeux pour la voir… ». Alors en avant et avec les yeux grands ouverts…svp

Les  situations s’enchainent au rythme des dialogues, les descriptions sont fouillées à la manière d’un cinéaste délicat qui travaille l’arrière plan avec un grand souci du détail. Les personnages sonnent « vrai ». Les choses sont « simplement » compliquées. 

Heureusement un ange passe par là, Maggie. C’est une collègue de Tom, la bouée sociale pour  les deux frères McPherson, la mère de  substitution pour Victoria et l’infirmière de son père malade qu’elle loge chez elle. Elle reste le lien entre les différents personnages de cette magnifique histoire.

Les valeurs de la vie en société sont abordées avec délicatesse.

Parlant des frères McPherson, Harold et Raymond, ces deux vieux célibataires, orphelins très jeunes, ont dû assurer la responsabilité de la ferme familiale, seuls. Malgré leur aspect rude, face à la grande détresse de Victoria, dix-sept ans, enceinte et rejetée par sa mère, ils seront être les bons samaritains, lui ouvrant leurs cœurs en même temps que leur maison. Pour résumer leurs vies, un petit extrait : « Ils entraient très doucement et avec circonspection, tenant leurs chapeaux dans leurs mains, comme s’ils assistaient à une cérémonie très officielle…pour lequel ils étaient en retard… »

En parallèle, se déroulent d’autres destinées plus ou moins  glorieuses mais toutes aussi touchantes mais cela je vous les laisse découvrir…

Vous l’avez déjà compris, j’ai adoré ce livre qui m’a touché par sa simplicité et les valeurs qu’il véhicule. Une vie, un passage, à nous de ne pas gâcher ces moments qui sont si précieux.

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