jeudi 4 décembre 2014

Une symphonie américaine - Alex George


Un grand merci aux éditions Belfond ainsi qu'à Madame Semler pour cette lecture

Résumé :

Vaste fresque touchante et drôle, roman de l'immigration débordant d'originalité, l'histoire d'une famille pas comme les autres qui croyait plus que tout au rêve américain.

Il est doté d'une voix de baryton qui n'a d'égale que son embonpoint, elle est affligée d'une taille bien supérieure à la moyenne : les amoureux Jette et Frederick Meisenheimer ne passent pas inaperçus dans la très prussienne Hanovre de 1904.

Quand elle découvre sa grossesse, Jette ne peut affronter sa mère furieuse de l'union de sa fille avec le stentor. Et c'est ainsi que les deux tourtereaux embarquent pour l'Amérique.
Les Meisenheimer viennent de trouver leur nouvelle patrie.

Les enfants naissent, de vrais petits Américains. Et c'est dans un Missouri encore fortement marqué par l'esclavage que la famille ouvre une improbable taverne, où les musiciens de jazz viennent faire le bœuf et déguster la fameuse choucroute de Jette.

La grande guerre, la prohibition, la grande dépression des années 1930, la Seconde Guerre mondiale, l'assassinat de Kennedy, les années défilent... Et trois générations de Meisenheimer vont traverser drames, épreuves et joies, avec toujours la musique pour compagne.

Tout au long du XXe siècle, une symphonie américaine pleine de charme, d'humour et d'émotion.
(Belfond)


Alex George a abandonné une carrière d'avocat pour se consacrer à l'écriture. Il est l'auteur de trois romans, dont deux sont parus en France, Du côté des garçons (2002) et Les Infortunes de Lucas (2003).
Avec Une symphonie américaine, il quitte la chronique sociale pour s'attaquer à un genre beaucoup plus ambitieux, ambition qui a été saluée par une presse très élogieuse aux Etats-Unis.
Né en Angleterre, il vit à Columbia dans le Missouri avec son épouse et leurs deux enfants.
(Belfond)


Gribouillis de Grybouille :

L’auteur Alex George a l’air d’un étudiant espiègle prêt à faire une énième blague  mais n’en croyez rien, ce jeune auteur a de la « bouteille », son livre le prouve sa construction fait preuve de maturité. Alex George se permet de faire passer son lecteur du rire à la petite larme, les rebondissements permettent de maintenir un rythme plaisant et vous serez emportés dans son monde avec grand plaisir.

« Une symphonie Américaine » est un roman construit autour du narrateur James Meisenheimer.
Cet illustre inconnu fait parti des descendants issus de l’immigration allemande du début du XXème siècle.
Les premiers Meisenheimer à poser le pied aux États Unis d’Amérique furent  ses grands-parents paternels Frédéric et Henriette (surnommée Jette) originaires d’Hanovre.
Un couple hors norme par leur physique et leur volonté de faire passer leur amour au-delà des règles de la société prussienne du début du XX éme siècle, ils vont franchir le pas et devenir des étrangers.
Jette enceinte rejetée par une famille dont le grand-père Officier a été décoré par le Kaiser pour des faits d’armes en 1870 contre les troupes françaises va prendre les choses en main… Elle « emprunte » une somme d’argent dans le coffre-fort familial et en souvenir la dite médaille du grand-père, récupère son Frédéric et direction le premier bateau en partance pour les États-Unis vers…. La Nouvelle Orléans.
« C’est dur de quitter son pays, soupira tristement Frédéric. J’étais bien chez moi ».
En passant, j’ai appris une chose, par cette porte d’entrée il n’existait pas de zone de quarantaine comme à New-York (Ellis Island), donc c’est livrés à eux-mêmes qu’ils se lancent dans l’aventure d’une vie.
Au gré des circonstances et des rencontres la famille s’établira dans la ville de Beatrice, Missouri.
Le but ultime de Frédéric est de devenir un « bon Américain » dans ce pays qui lui donne une chance à lui et à Jette de se poser et de créer leur famille.

Mais justement peut être faut-il pour comprendre ce roman reprendre le titre originel « A good American » ?

C’est d’abord et avant tout un message d'espoir. L’espoir de millions de migrants qui ont fait le choix de tout recommencer, de devenir des étrangers, choc de la langue, choc des cultures, se trouver, se reconstruire, avancer…
Mais qu'est-ce que
cela signifie être un bon Américain pour ces hommes et ces femmes qui arrivent en ce début de siècle dans ce pays plein d’espoir ?
S’intégrer, faire partie de la communauté, se comporter correctement, se sentir redevable, s’engager, devenir des parents responsables, ne pas mordre la main qui vous nourrit, sortir de son communautarisme, faire l’effort de créer,  être capable du sacrifice ultime pour dire simplement merci ? Tant de questions, tant de manières d’y répondre….
Mais une chose est sure, dans ce roman, au commencement il y a la volonté de tendre la main à son prochain, de créer cette chaine humaine qui respecte des valeurs communes d’entraide pour que s’épanouisse enfin l’individu.
Sans avoir l’air d’y toucher ce diable d’Alex George nous délivre peut être ce message de tolérance et d’espoir.
Pour cette famille la musique, le chant, sera le lien pour cimenter les membres de cette famille mais aussi pour nouer certaines rencontres.
La cuisine deviendra leur vecteur d’intégration.

Et cent années passeront rythmées par les grands événements de l’histoire en compagnie de nombreux personnages :
Joseph et Rosa les enfants de Jette et Fréderic. Joseph élèvera une fratrie de quatre garçons dont James le narrateur tout en reprenant le restaurant de son père, Rosa la tante hypocondriaque au secret bien gardé.
Lomax, l’ami noir originaire du Mississippi qui sera un fidèle parmi les fidèles.
La famille Kliever, ses membres auront un très fort impact sur l’histoire.
Le pasteur Gresham qui se croit victime du retour du messie, Cora, Magnus, Polk, Mr Jim, les époux Fitch, Darla, Morrie ….
Mais je vous laisse découvrir cette fresque qui regorge de personnages touchants.

Des morceaux de ce très bon livre :

Le pianiste joueur de blues : « Bourdon brisé de regrets qui sonnait dans la traine de chaque note ».

Jette : « La vie …d’une myriade de possibles, on ne tire qu’un seul brin qu’il faut suivre pour le meilleur ou pour le pire…c’est ces fils fragiles qui tiennent nos histoires ».
A Fréderic au sujet de son engagement en 1917 : « Tu crois qu’en devenant Américain tu es devenu immortel ? » ; « Il avait hâte de baptiser son amour pour l’Amérique dans le sang de gens qu’ils ne connaissaient pas ».

Rosa à James: « Tu partiras surement. Et puis un jour tu reviendras et tout ce que tu aimais ici commenceras à te rendre marteau » et au sujet de l’écriture « Il faut essayer. C’est ce que font tous les écrivains. Ils persévèrent. Ils recommencent. C’est ce que tout le monde fait toujours dans la vie ».

James, pendant qu’il apprenait au restaurant : « C’était la saison des amours au lycée, le taux d’hormones dans l’air explosait, la ruée générale…Sauf pour lui. Lui, il sentait l’oignon ! » ; « La plaque de cuisson sera son destin ».

Pour conclure sur la motivation d’une vie, celle de Jette : « Elle avait donné beaucoup d’amour autour d’elle, de belles grandes vagues d’amour qui s’étaient brisées, infatigables, contre les écueils de la vie et nous avaient sans cesse ramenées sur le chemin de la grâce ».

« C’est le voyage qui est important pas la destination ».

« Et tant pis si le pasteur est resté barbu, un homme reste libre avant tout, hein Joseph !» Grybouille.


Grybouillement votre,
@bientôt.






9 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas du tout mais tu me donnes envie de le découvrir :)

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  2. Grybouille est en forme cette semaine ! J'adore la littérature américaine et notamment ceux de Belfond alors je suis très intéressé par ce titre !

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  3. Encore une fois ta chronique me donne très envie de lire ce livre alors qu'au départ, pas plus que ça. Très bel article, bravo :D

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  4. Une histoire qui pourrait énormément me plaire. Je suis fan des romans américains ! Merci Maitre Grybouille, saura t on un jour qui tu es ? :)

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    1. Hou Hou, pour être honnête dès mon intégration dans l'aventure du Blog de Léa les choses étaient claires, Grybouille est un personnage qui est voué à rester dans l'ombre.. . Et cela me va bien, ce qui doit retenir l'attention ce sont les chroniques pas mon image ou mon identité, aucune importance.. . Je partage la même passion que vous, les belles histoires donc Grybouille vous ressemble. Par contre, nous nous rencontrerons surement lors des salons sans que vous le sachiez, ouvrez l'œil ! L'oiseau de nuit c'est moi.. . Grybouillement vôtre et encore merci pour vos commentaires @bientôt.

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  5. Il m'a l'air vraiment bien, je trouve la couverture très jolie en plus! :)

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  6. L'histoire a l'air bien sympathique ! C'est toujours intéressant de voir comment l'auteur va traiter le rêve américain...surtout si ce roman se déroule sur plusieurs décennies ! Je le note ;)

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  7. Un résumé et une chronique très intéressants :) Tu me tentes :)
    Bonne prochaine lecture :)

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