Un grand merci aux éditions Mélibée ainsi qu'à Monsieur Chabbert pour cette lecture
Pages : 86
Genre : Roman
Parution : 10/2014
Le Lit de Procuste suit les pas d’un garçon de vingt ans embarqué malgré
lui dans le théâtre d’ombres des événements d’Algérie.
Il n’y a pas un soupçon d’héroïsme chez ce jeune fils d’ouvrier qu’on
habille en officier et qui subit la guerre plus qu’il ne la fait. Il s’en sort
comme on se sort d’un mauvais pas. Il ne connaît pas l’illusion lyrique des
vainqueurs ou des vaincus. Il s’en tire par le silence qu’il habite et laisse
en héritage. Le Lit de Procuste est le récit de ce silence par son héritier.
Une affaire de filiation, en somme, sur fond d’événements historiques, plus que
l’Histoire elle-même.
Né en 1961, Luc Véron est
diplomate européen et officier supérieur de réserve dans la marine militaire
française. Il vit à Bruxelles, son port d’attache. Le Lit de Procuste est son
premier récit littéraire.
(Source : Éditions Mélibée)
Gribouilleries en tous genres de Mister Grybouille :
Le lit de
Procuste c’est le symbole du conformiste « C'est de cette volonté d'uniformiser en découpant tout ce qui dépasse,
en cherchant à faire tout rentrer dans un même moule qu'est née notre
expression qui symbolise, entre autres, l'arbitraire et la rigidité d'une
réglementation incapable de s'adapter aux cas particuliers. »
Dans ce
livre, l’armée est le moule uniformisateur pour les hommes et les femmes qui la
composent. Enfin presque.. . puisque le
père de l’écrivain l’Aspirant Serge V. fait tout pour freiner sa dissolution
dans le groupe !
Ce livre,
pour moi, c’est une percussion entre l’histoire d’un Officier appelé du
contingent français embarqué dans l’aventure algérienne et une synthèse de
documents et de livres sur la guerre d’Algérie qui viennent soutenir le périple
de Serge V.
Ce n’est que
mon intime impression mais je pense que Luc
Véron, l’auteur, comme tout à chacun à une période de sa vie, a
eu besoin de se rapprocher de son père, les racines.. .
Avec l’aide
de son fils Oscar âgé de 20 ans, une
recherche est mise en place, documents militaires, livres de références,
photos, pour alimenter cette recherche familiale.
L’écriture
est soignée, le style est plaisant. La forme ? Je pensais découvrir un « cahier de marche » qui aurait
relaté le vécu jour après jour de notre militaire. Un peu déçu je l’avoue.
Les rappels
historiques donnent de l’épaisseur au livre. Les expériences de l’Aspirant
Serge V. sont limitées à des affectations en tant qu’Officier Renseignement.
1957, en
Algérie, pendant cette guerre qui a eu du mal à dire son nom, les politiques
ont laissé à l’armée des pouvoirs étendus mais rien ne préparait les militaires
à cela.
Les
Officiers « Renseignement »se sont retrouvés nanti de pouvoirs de
Police : Arrêter ; Interroger ; Interner des suspects. Comment
gérer cette crise morale face à la violence des attentats ?
L’Aspirant
Serge V. devenu Sous-Lieutenant traine les pieds, décourage ses supérieurs et
finit en Compagnie de combat.
Son temps
passe et passe le temps, retour en France à la vie civile avec les difficultés
liées au vécu de toute personne confrontée à des événements traumatisants.. .
Un livre simple mais pas simpliste, délicat,
fédérateur entre les générations, une façon de dire son amour à son ainé.
Je ne serai pas étonné de recroiser Luc Véron sur un
projet plus volumineux ?
Souvenez-vous
ou apprenez que sous le gouvernement de Pierre Mendès-France, Ministre de
l’Intérieur François Mitterrand, l’Algérie était un Département Français et
qu’il se disait : « Ni hésitation, ni atermoiement, ni
demi-mesure… Aucun ménagement contre la sédition.. . »
Et un peu
plus tard, sous un autre gouvernement, le grand Homme a dit : « Je
vous ai compris.. .»,
tant de
morts et de misère pour en arriver là ! C’est à désespérer des décideurs,
non ?
Pour finir
sur une note plus joyeuse, j’en profite puisque c’est dans l’air du temps,
papa, maman, merci pour tout, je vous aime.
Et en
catimini, un petit coucou à tous ceux qui sont passés par l’ESM et ont vu
briller au bout de la nuit dans la lande bretonne notre Sainte-Marie des EOR..
.
@bientôt,
J'ai un peu peur car il semble très court comme livre donc je vais d'abord me procurer 7 ans en 40 :-)
RépondreSupprimerUn premier galop d'essai sans doute.
RépondreSupprimerCourt et percutant... peut-être devrions tous faire la démarche de le lire...^^ 86 pages, c'est peu mais suffisant pour faire réfléchir parfois ! Merci d'éveiller ma curiosité Grybouille ;)
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