L'Innocence des bourreaux - Barbara Abel

Lu en : V.F. (Belfond)

Résumé :Un huis clos, une tension psychologique qui grimpe jusqu'à son paroxysme, chez Barbara Abel pas besoin d'artifice, c'est notre quotidien à tous qui peut devenir l'enfer...Dans une supérette de quartier, quelques clients font leur course, un jour comme tant d'autres. Parmi eux une jeune maman qui a laissé sa fille de trois ans seule à la maison devant un dessin animé. Seulement quelques minutes le temps d'acheter ce qui manquait pour son repas. Parmi eux, un couple adultère, parmi eux une vieille dame et son aide familiale, un caissier qui attend de savoir s'il va être papa, une mère en conflit avec son adolescent... Des gens normaux, sans histoire, ou presque.Et puis un junkie qui, à cause du manque, pousse la porte du magasin, armé et cagoulé pour récupérer quelques dizaines d'euros. Mais quand le braquage tourne mal et que, dans un mouvement de panique, les rôles s'inversent, la vie de ces hommes et femmes sans histoire bascule dans l'horreur.Dès lors, entre victimes et bourreaux, la frontière est mince. Si mince...

Je remercie les éditions Belfond ainsi que Madame Poughon pour cette lecture !

French Touch : A disappointment for this book, what a pity! I hope that the next one will be up to my expectations...

Chronique : Derrière la haine et Après la fin avaient été de vraies révélations pour moi : Barbara Abel venait de créer à mes yeux le thriller du quotidien : lorsqu'une situation anodine devient un véritable cauchemar... C'était donc avec énormément d'impatience que j'attendais son tout nouveau roman, L'Innocence des bourreaux : un titre prometteur pour une malencontreuse déception : j'en attendais trop !

En effet malgré une idée de départ très originale et percutante j'ai été surprise du manque de crédibilité et d'approfondissement de ce roman. Tout d'abord il y a énormément de protagonistes : trop pour tous les développer en moins de 300 pages, impossible de les connaitre et de forger un lien d'empathie entre nous et eux. Les personnages les plus fouillés comme Aline et son fils ne m'ont absolument pas touché alors que l'histoire de Léa ou de Guillaume aurait mérité plus de détails. En effet l'une des grandes forces de l'auteure est de créer des personnages uniques et a priori "normaux" qui doivent faire face aux plus bas instincts, aux pires situations : cela était présent mais je pense que Barbara Abel a visé un nombre trop important d'êtres à définir pour faire des portraits psychologiquement intéressants.

Ensuite l'écriture était vive, avec des chapitres courts et efficaces pourtant je n'arrivais pas à tourner les pages aussi facilement : je voulais savoir la suite mais n'étant pas spécialement attachée aux personnages je ne m'inquiétais pas plus que cela. Je n'étais pas dans une bulle d'angoisse comme j'avais pu l'être avec Derrière la haine. La fin m'a en plus vraiment démoralisé : ce n'était pas un cliffhanger incroyable, j'avais l'impression que l'écrivain ne savait pas comment terminer de manière magistrale le tout et a donc tout laissé en suspens. 

Le manque d'approfondissement expliqué, je dirai que le manque de crédibilité provient du retournement de situation : cela aurait pu être plus recherché car tout se passe tellement vite que je n'arrivais pas à me poser sur un personnage, un dialogue, un élément de l'intrigue. En soi ce n'est absolument pas un mauvais livre mais c'est un roman non abouti qui aurait gagné en puissance avec une centaine de pages en plus ou un nombre réduit de personnages, avec un huis clos plus angoissant. L'atmosphère manquait d'une réelle retranscription effrayante, les êtres de personnalité : nous sommes introduits dans un monde où la conclusion frappe déjà à la porte.

En définitive, un livre en deçà des deux romans précédents, il a su conquérir son public (voir les liens vers les chroniques d'autres blogueurs) mais je n'en fais malheureusement pas partie...

Avis positifs : Yvan Blog Émotions, Stéphanie-plaisir-de-lire, Pretty Books

Avis similaire au mien : Plume de Cajou