Merci aux éditions Albin Michel ainsi qu'à Monsieur Cantat pour cette très bonne lecture !
L’envers du feu
« Les grands incendies sont une espèce
en voie de disparition. Ils se propagent à la vitesse du vent et de la nuit.
Leur souveraineté soumet l’espace. Pareils aux météorites et au désir,
leur dangerosité, leur degré de combustion, leur trajectoire sont
imprévisibles.
Dévastation. Régénération.
Nous sommes de même nature ; des feux. »
Thriller psychanalytique, roman initiatique,
histoire d’une passion, quête de soi, labyrinthe de mensonges et de
faux-fuyants, de souvenirs écrans, ce suspense qui emprunte les arcanes de
l’analyse nous mène de Brooklyn jusqu’aux confins du Caucase à la poursuite
d’une mystérieuse disparue.
Le premier roman de l’auteur de En cas
d’amour et de Défense du secret nous fascine et nous trouble
jusqu’au vertige.
Anne Dufourmantelle, philosophe et psychanalyste, a publié de
nombreux essais, entre autres, De l'hospitalité, avec Jacques
Derrida, mais aussi En cas d'amour, L'Éloge du risque, et le
dernier Défense du Secret (2015), tous chez Payot.
(Source
Éditions Albin Michel)
Chronique de Grybouille, « himself »,
Rentrée littéraire 2015,
La construction de ce livre est faite
comme un alexandrin, 12 temps, 12 chapitres.
Un style personnel, très
efficace qui intègre au milieu d’un thriller des notions d’ésotérisme, de
chamanisme, de travail sur la mémoire et de parcours initiatique.
Anne
Dufourmantelle, notre hôte
pour cette aventure, nous livre un roman
très bien ficelé. Les thèmes qu’elle aborde ont été travaillés, pas
d’approximation. Il y a eu des recherches et cela paye par une lecture facile, une confiance qui s’installe rapidement avec le
lecteur et un plaisir qui ne retombe pas avant d’avoir fini son roman.
Une intrigue rythmée par des
séances chez une psychothérapeute, 12 jours en cure intensive.
Petit clin d’œil à une profession que l’auteur connait bien,
voire très bien ce qui rend d’autant plus crédible le rôle de psy que tient son
personnage Fleur S. Ascolni, «… prise à témoin pour résoudre une énigme,
comment entendre la question secrète qui le soutient ? » et «… ralentir les choses… respirer pour avoir le
sentiment que le monde est un. »
Un voyage jusqu’aux origines à
la recherche d’une « Krasnoia
tchilavieka »… Une jolie petite fille.
Ah, oui, je ne vous l’avais
pas dit, nous voyageons au sein de la diaspora Russe de Brooklyn. Un monde avec
ses codes…
Mais respectons la
chronologie, elle nous est imposée par Alexeï, étudiant en architecture,
c’est son histoire et elle débute fin juin pour le solstice d’été. Lorsque je
vous parlais de chamanisme…
Une invitation chez son amie Dolores lors d’une soirée, une
rencontre, un visage qui l’obsède, peur d’engager la conversation et lorsqu’il
se décide… trop tard l’image qui l’obnubilait est 9 étages plus bas, fracassée.
Horrible, est-ce un suicide,
un accident, un meurtre ?
Alexeï s’en
ouvre à son groupe d’amis tous d’origine Russe. Ils se retrouvent dans un local
qu’ils ont baptisé le DDD’s, « Dora Dobry Dien », « Papa dit bonjour à Brooklyn ». Ces
amis se définissent ainsi « Chacun
d’entre nous est à sa façon inadapté à la vie réelle. »
Certains personnages :
Alexeï, chez sa
psy « Depuis l’enfance, je vis avec
la sensation que chaque moment da mon existence peut être effacée… »
Aliocha, l’ainé,
qui disparait de temps en temps ;
Vronsky, un hacker qui attaque les sites du Kremlin…
« Tu me mets dans cette poisse… » ;
Katia, son
ancienne maitresse… « Tout ce bordel
pour une fille ? »
Les nombreux autres je vous
les laisse découvrir…
Suite à cette disparition
intrigante, il quitte son foyer d’étudiant et part vers l’inconnu, une mission
comprendre…
Au fil de son parcours, de ses
recherches, de ses rencontres, qui vont l’emmener de New-York à Paris en passant
par Rotterdam et la Russie pour un retour aux États-Unis, toutes lui apporteront
des réponses, des orientations.
Mais qui est cette Natalia ? Et son message sur
ce bout de papier « Vouchenko »,
pourquoi lui ?
La boite du DVD vide ? Un
film « Bouge pas, meurt, ressuscite.»
Ses cauchemars ?
Cette photo dans le ghetto de
Varsovie ?
Ses pertes de connaissance
avec ses crises d’amnésie ?
Ses parents ?
Le nombre 9 qui le poursuit…
Toujours cette angoisse… Ce
feu !
En filigrane :
« S’accorder de ne pas y voir
clair et s’égarer fait partie du chemin initiatique d’une vie »
« La fonction du comte est censé les endormir… »
Mission accomplie pour Anne Dufourmantelle, il ne serait pas
étonnant de retrouver son roman en compétition pour un prix… littéraire, bien
sur !
Je vous dis à bientôt
@bientôt,
« Oh, j’en vois qui ont
pris des couleurs pendant leurs congés ! Bon retour parmi nous à tous et à
toutes… »
Je pars une petite semaine et à mon retour, Grybouille revient :-)
RépondreSupprimerEncore une belle découverte par ici, j'ai lu pas mal des livres conseillés par Mister Grybouille et aucune déception : merci pour ces beaux moment de lecture à la mer !
Ce livre pourrait me plaire :)
RépondreSupprimerJe pense que ça va me plaire, ce coté psy ! Bon retour :)
RépondreSupprimerCela ressemble beaucoup à un thriller qui va rejoindre ma bibliothèque ^^
RépondreSupprimerEt bien, voilà un titre pour lequel je serais sans aucun doute passée à côté sans cette chronique
RépondreSupprimerCe roman à l'air super, merci pour la découverte :)
RépondreSupprimerEn voilà un qui m'intrigue tiens ! Les thrillers psy ont toujours un petit truc en plus, pas seulement pour le divan ;-) Une découverte supplémentaire à ne pas laisser de côté, et pour laquelle je te dis 12 fois "merci Grybouille" :)
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