Pension des mondes perdus - Pedro Rosa-Mendes

Lu en : V.F. (Métailié)

Traduction : Marie-Hélène Piwnik

Résumé : Timor oriental, 1999. Alor, un jeune architecte indonésien, arrive à Díli chargé de concevoir une maison pour le leader indépendantiste du Timor. Il s’installe dans la Pension du Monde Perdu, où les chambres portent des noms de massacres. Dans les mois qui précèdent le vote pour l’indépendance, il va vivre un crescendo de violence, être manipulé, rencontrer une princesse, un moine soldat, un évêque, un agent de Jakarta et le Généralissime, alias La Relique, le premier chef de la nation, survivant d’un bombardement, caché dans une grotte dans la montagne. Alor représente l’élu, le sauveur envoyé par le destin. Mais Dieu “est un crocodile étranger”, dit-on à Díli. Dans l’euphorie du référendum, Jakarta lance une opération, Alor disparaît dans le chaos, et on ne retrouve qu’une tête coupée dans une boîte. La Suède envoie un évêque pour mener l’enquête. Ce livre réunit toutes les pièces et les rapports de sa mission. Ce roman magnifique est un requiem pour les mondes perdus des restes de l’Empire portugais. Il est écrit du point de vue des colonisés. Nul ne pouvait mieux parler du Timor que le journaliste qui y a été correspondant dans une des périodes sanglantes de son passé récent.

Je remercie les éditions Métailié et Madame Polack pour cette très bonne lecture !

French Touch : A fascinating novel: a mix between History and fiction. I adored this investigation, these characters and the writing!

Chronique : Voilà un roman d'une grande puissance narrative, d'une force véridique stupéfiante et d'une complexité historique rare. Pension des mondes perdus est une très belle découverte !

Voilà mon premier livre portugais et je suis vraiment abasourdie par la qualité de ce roman tant du point de vue documentaire que de l'imagination fulgurante de l'auteur. A l'image de ce titre que je trouve personnellement magnifique, cette histoire sort du commun, elle allie la fiction et la réalité avec maestria !

C'est ainsi qu'en Timor oriental à la fin du XXème siècle, Alor, jeune architecte rencontre la grande Histoire mais aussi l'existence de nombreuses personnes. Ce livre est ainsi une enquête sur la disparition d'Alor, l'élu, au travers de toutes les pièces d'un dossier; un roman sublime avec une pluralité de personnages; une œuvre philosophique au travers de la quête de liberté.

J'ai adoré l'écriture de ce roman : c'est extrêmement original, il y a des passages difficiles à comprendre immédiatement mais qui sont clairs au fur et à mesure de la lecture. On s'habitue au style de l'écrivain, on comprend où il souhaite en venir, on est passionné par la mission de comprendre cette disparition, par ce pays, par les enjeux politiques sous-jacents. 

En définitive, je n'ai qu'une seule envie : me précipiter sur l'autre roman de l'auteur -Baie des tigres- et je vous conseille de vous plonger, de vous perdre même dans cette Pension des mondes perdus !