dimanche 1 mai 2016

Révolution [Tome 1 : L'Idéal] - Hilary Mantel
















Merci aux éditions Sonatine pour cette lecture ! 


Révolution

Hilary Mantel
Traduit par Claude et Jean Demanuelli

Au cœur du plus grand événement historique français, les destins intimes de trois architectes de la Révolution : Danton, Robespierre et Camille Desmoulins.
Trois jeunes avocats ambitieux sont venus à Paris dans l’intention d’y faire carrière. Criblé de dettes, Jacques Danton rêve de gloire et de fortune. Malgré sa disgrâce physique, il dégage un puissant magnétisme érotique. Maximilien de Robespierre est un jeune homme brillant, frêle et appliqué, que la violence effraie. Sensible et épris de liberté, il souhaite ardemment changer le système inégalitaire de la France. Camille Desmoulins est un pamphlétaire de génie. Fantasque et charmeur, il est obsédé par une femme mais fiancé à une autre, sa fille.
Ces trois amis vont bientôt se retrouver au cœur de la Révolution. Après avoir goûté l’ivresse du pouvoir, que restera-t-il de leurs idéaux ? Et de leur amitié ?

Accompagné de cet impressionnant trio, le lecteur plonge à corps perdu dans les bouleversements de la Révolution française et côtoie des dizaines de personnages réels. L’esprit de l’époque est là, incandescent, enivrant et inquiétant sous la plume de l’auteur qui nous entraîne au cœur des sentiments humains, où l’Histoire prend ses racines. Cette immense œuvre en deux volets, qui a demandé plus de vingt ans de travail à Hilary Mantel, peut être considérée comme le roman incontournable de la Révolution française.

Deux fois couronnée par le Booker Prize et unanimement tenue pour l’un des plus grands écrivains de langue anglaise, Hilary Mantel est née en 1952. Après Dans l’ombre des Tudors et Le Pouvoir, les deux premiers tomes de sa trilogie sur les Tudors, Révolution est son troisième roman publié par Sonatine Éditions.

(Source : Editions Sonatine)


Hilary Mantel
Romancière britannique, elle a écrit également des nouvelles et des articles de critique littéraire.
Ses livres publiés depuis 1985 relèvent du genre de l’autofiction ou du roman historique. Elle a été la lauréate surprise du prix Booker en octobre 2009 pour son roman Dans l’ombre des Tudors qui fait revivre Thomas Cromwell, l’un des principaux acteurs de la Réforme en Angleterre et ministre d’Henri VIII, roi d’Angleterre de 1509 à 1547.
En 2012, elle remporte une nouvelle fois ce prix pour son roman Le Pouvoir, suite de Dans l’ombre des Tudors, devenant la première femme à l’emporter deux fois. Au moment de la sortie de Dans l’ombre des Tudors, elle a critiqué Catherine Middleton, duchesse de Cambridge, en la traitant ouvertement la jeune duchesse de « Barbie en plastique », de « mannequin de vitrine ».

(Source : Wikipédia)

Grybouille Ier

Tous les manuels d’Histoire devraient être comme ce roman historique.
Je vous en ai déjà fait découvrir, celui-ci est de la même veine. Avec ce genre vous donnez envie aux lecteurs (trices) d’atteindre la Connaissance et ensuite libre à chacun de basculer vers des productions plus « techniques ». En attendant à travers cette lecture vous pourrez réviser, ou découvrir, une page importante de l’histoire de France.
Cette particularité qui a fédéré nos anciens autour d’une idée, vivre avec en point de mire ce triptyque humaniste « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Le manuel de rattrapage est édité. Son auteur, Hilary Mantel.

Alors c’est vrai que ces pages arrivent à un moment où l’histoire nous fait un hoquet comme elle en a l’habitude, avec le mouvement « Nuit Debout » et la mobilisation contre la reforme du code du travail.
Rayon des lumières face à un avenir que les « puissants » nous laissent devenir bien gris, mais pour ceux qui suivent les chroniques de Grybouille vous le savez déjà le hasard n’existant pas.. .

« Oups, dis-donc Scarlett O. tu laisses ce livre tranquille. J’ai dis, non ! Le Mantel, il est pour le p’tit Duc et puis c’est tout. Non mais dis donc ! »
Incroyable, bientôt il faudra mettre sa PAL dans un coffre fermé à double tour. Grrrrrrrrrrrrrr !

Bon je m’y remets,

C’est un livre révolutionnaire tellement moderne avec ses passes d’armes politiciennes. Sans trop forcer on peut voir que les « choses » n’ont pas changé, le pouvoir est difficile à partager et les richesses sont des biens corrupteurs.
« Ah ! ça ira, ça ira, ça ira!
Les aristocrates à la lanterne,
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira!
Les aristocrates, on les pendra!
Et quand on les aura tous pendus,
On leur fich'ra la pelle au cul…
 »
Les profiteurs aussi…


Ce n’est pas incroyable, alors oui, nos grands révolutionnaires ont été enfants et même des polissons.. . Pour certains, et non des moindres ils étaient provinciaux, même s’ils ont fait leurs études  en plein quartier Latin au « Louis Legrand ». Le quartier Latin, déjà, sans rire.. .
C’étaient donc des jeunes-hommes et adultes instruits, en majorité avocats qui voulaient faire changer les choses mais pas forcément abolir la royauté. Car il faut prendre en compte qu’ils n’avaient connu que ce modèle de société, donc leur révolution avait un cadre et ce qui arriva ensuite ressemble plus à des concours de circonstances.

Pour expliquer ce à quoi les contemporains de l’époque étaient confrontés, voici quelques données de 1785 à 1789 :
La France est en faillite, le Roi mène grand train, l’espérance de vie est de 29 ans, les élus n’existent pas, charges, positions, privilèges tout s’achète.
Le blé a augmenté de  66%, le seigle de 71%, la viande de 67% et le bois de chauffage de 91%...
Un peu plus que lors du passage à l’Euro, non ?

Les pauvres sont en mode survie.
Les bourgeois rêvent de se fondre dans la noblesse, d’ailleurs Danton devient d’Anton, cela fait plus sérieux pour ce jeune avocat.
Des nobles souhaitent prendre la place du Roi, d’autres retrouver des positions dont ils ont été déchus.
Vous le comprenez la frustration est un puissant moteur et l’époque n’échappe pas à la règle.
« Pour ma part, je trouve qu’il est bon de s’efforcer de sortir de soi. » Maximilien Robespierre.

Dans ce premier tome intitulé « L’idéal », vous allez suivre nos personnages de l’enfance jusqu’au premier « Clash » entre les différents mouvements révolutionnaires.
Contraint par les événements le Roi, Louis XVI, convoque les « Etats généraux ».
Mais il faudra attendre la création de l’assemblée nationale, pour que le peuple y soit un peu plus démocratiquement représenté, mais même là il existe les pro-royalistes et les républicains mais pour ceux qui assistent à  leurs réunions, déjà ils pensent que : « Ils passent leur temps à bavarder entre eux du collage du vin et de l’engraissement des porcs. »

Le 6 juin 1789 à 3h00 de l’après-midi, Robespierre prend la parole, certains diront que tout commence là :
« Sommes-nous condamnés à vivre toute notre vie à genoux ? Quand trouverons-nous le bonheur que nous cherchons ? … »
Très vite la Liberté rime avec liberté de la presse, les journaux fleurissent et souvent, la peur au ventre les imprimeurs voient arriver tous ces nouveaux pamphlets qui risquent de les faire embastiller.
Camille Desmoulins y excelle, peur de rien !

Le Duc Philippe d’Orléans et le Comte de Mirabeau font partie de l’aventure au coté des réformateurs, mais comme le dit Honoré-Gabriel : « Nous vivons une époque de grands événements et de petits hommes.»
Les femmes ne sont pas oubliées, certains parlent déjà du « Droit de vote.»
« Derrière chaque grand homme se cache une femme », là plus qu’ailleurs.

Nous sommes aux premières loges pour assister à cette grande valse des intrigues, jusqu’à l’irréparable sur le Champ de Mars lors de la fête de la prise de la Bastille et l’intervention de la garde nationale, l’outil du Marquis de La Fayette.

Les personnages qui émailleront votre lecture :

Jean-Paul Marat, médecin,
Georges Jacques Danton, avocat, un passage en d’Anton, une carrure de livreur de charbon, un visage que l’on n’oublie pas, patron du district des « Cordeliers »,
Gabrielle Danton, épouse, mère,
Camille Desmoulins, avocat, bégaiement prononcé, hautain, « pauvre petite créature »,
Maximilien Robespierre, avocat, un enfant de l’amour, orphelin de mère, abandonné par le père,
Pierre Choderlos de Laclos, écrivain,
Jacques Pierre Brissot, écrivain,
Jérôme Pétion de Villeneuve, avocat,
Félicité de Genlis, maitresse du Duc d’Orléans,
Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, politicienne, amazone révolutionnaire,
Claude-Étienne Laridon Duplessis, premier commis du Contrôle général des finances, marié à Annette et père de Lucile (épouse de Desmoulins) et d’Adèle (amoureuse de Robespierre),
Louis XVI, la reine dit de lui : «Le pauvre homme.»
Marie Antoinette, l’Autrichienne,
Maitre Perrin, premier employeur de Camille,
Et puis, Les aristocrates, les nantis, Les curés, les maitresses, les amants, les soldats, les artisans, les familles, les professeurs, les royalistes, les premiers républicains, l’alcool, les nuits à refaire le monde, le peuple, nous.. .

Les petites phrases :

Laclos, « Peut-on faire la révolution sans verser le sang ? »
Au sujet de Mirabeau : « …en aristocrate mal élevé qui ne s’abaissait jamais à demander pardon quoi qu’il  fit. »
Danton à Desmoulins : « Est-ce là ta dernière folie ? Ou bien as-tu d’autres en réserve ? »
Desmoulins, c’est : « …une manière assez spéciale de regarder le monde, le point de vue salutaire de celui qui en a assez de se faire marcher sur les pieds. »
Mais aussi : « On croit que gagner sa liberté, c’est comme grandir : Cela ne va pas sans souffrance. »
Le peuple : «…peut-être que pour avoir du pain, il faut nécessairement répandre le sang. »
Desmoulins parlant du Prince de Condé : « …l’image d’un homme d’une rigidité glaciale, d’une raideur et d’une rectitude qui le rendent pratiquement inabordable. »
Danton, la philosophie de la Révolution c’est : « Emparez-vous de tout ce qui vous tombe sous la main avant que les choses se gâtent. »

Le style de notre auteur, plaisant, solide, et très très documenté. Personnellement, j’ai adoré parcourir les 495 pages de pur plaisir livresque. Pour tout dire j’attends la suite avec beaucoup d’impatience. Nous connaissons tous la fin mais le récit est tellement bien travaillé que c’est une découverte à chaque ligne.

Hilary Mantel, une découverte, un bonheur.. .

Le p’tit Duc vous salut bien bas,
@ Bientôt les Républicains,



7 commentaires:

  1. C'est un livre qui a l'air très intéressant, surtout pour les personnes passionnées par cette époque. J'avoue que ce n'est pas ma période historique préférée, ce qui fait que je ne suis pas des plus intéressées par ce roman, mais je pense que cela pourrait plaire à d'autres que moi. :)

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  2. C'est un pan historique extrêmement important et j'aimerais en savoir plus, j'ai lu le premier tome du Conseiller de cet auteur et j'aime son style. Je ne manquerai pas ce nouveau roman et sa suite :-)

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  3. J'adore cette période de l'histoire.
    Je le note et je le lirai rapidement.
    Il a l'air super :)

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  4. Tellement pas mon truc ce genre de roman historique. Mais quel plaisir de lire l'enthousiasme de Grybouille !

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  5. A la fac c'était la période historique qui m'intéressait le plus (et notamment Robespierre) alors c'est sûr qu'un roman sur le sujet m'intéresse ^^

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  6. encore une belle découverte! je note :D

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  7. Oh un roman qui me tente beaucoup depuis sa sortie surtout que la fin du XVIIIe siècle est ma période de prédilection ! :) J'étais déjà convaincu et je le veux mais ton billet est super comme d'habitude.

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