Le Coma des mortels - Maxime Chattam

Chronique de : Scarlett

Résumé : Qui est Pierre ? Et d'ailleurs, se nomme-t-il vraiment Pierre ? Un rêveur ? Un affabulateur ? Un assassin ? Une chose est certaine, on meurt beaucoup autour de lui. Et rarement de mort naturelle.

Merci aux éditions Albin Michel pour cette lecture !

Chronique :

« Un jour, vous verrez, j’appellerai et c’est moi qui décrocherai à moi-même. Un jour je me trouverai »

Alors pour commencer, cela a déjà été dit mais je le répète ici on n’est plus dans le thriller style « l’Ame du mal » de l’auteur et on découvre, enfin moi j’ai découvert un nouveau talent de Monsieur Chattam. Et moi je me suis régalée, j’ai savouré vraiment ce livre. En effet, pas une page sans un sourire de ma part, à me délecter de ce roman si original tant dans sa structure que dans son contenu.

Pierre est le narrateur de ce roman, il en est aussi le personnage principal. C’est un homme qui a décidé de tout  plaquer et qui travaille désormais à nettoyer les excréments des animaux du zoo de Vincennes (cela ne s’invente pas mais il faut bien le faire et Pierre le fait d’une manière assez originale et Maxime Chattam nous décrit cela de manière très humoristique). Pierre nous raconte ses expériences, ses rencontres ,ses divagations existentielles et ses réflexions philosophiques.

Pierre a un gros problème car il pense être poursuivi par une malédiction qui fait disparaître tous les êtres plus ou moins chers qui le côtoient.

On croise donc durant ce roman atypique son psy qui le suit comme son ombre et que Pierre fuit inlassablement parce qu’il le perturbe, Monsieur Michaud personnage assez terne qui gère le personnel du zoo. Il y a aussi Tess la véto du zoo qui consomme les hommes pour « profiter de la vie », Hugo qui travaille avec notre protagoniste , personnage bizarre qui semble manier la pelle d’une drôle de façon , Ophélie qui change régulièrement d’identité (elle a été Caro, Armelle ou Sabine) et dont Pierre est follement amoureux tant elle est originale . Et puis Antoine ce gentil petit vieux qui passe son temps à retrouver les objets perdus pour les rendre à leurs propriétaires et qui se prend d’affection pour notre protagoniste. Et enfin Constance qui semble apporter de la sérénité et de la stabilité à Pierre qui il faut bien le dire à un passe-temps assez particulier, il téléphone à des inconnus au hasard des numéros comme on peut s’amuser à le faire gamin (moi en tous les cas je l’ai fait).

Voilà un peu pour vous donner une idée de la forme du livre, et le fond me direz-vous ! Et c’est là que je ré-affirme que j’ai pris un plaisir infini à lire ce roman .Certains passages sont d’une drôlerie féroce comme par exemple le moment ou Pierre nous décrit son psy et nous  parle des psys en général, ou bien quand il nous explique sa manière de gérer les excréments des pandas et des bonobos au zoo ou encore sa prose sur les taxis. A d’autres moments, le narrateur nous livre des instants d’une poésie émouvante : « chaque centimètre qui suit devient un peu de nous. Nous est un fragment du cosmos mis à la portée des mortels. C’est la brève interruption de nos solitudes profondes. »

L’écriture de l’auteur est à la fois une jubilation d’humour noir et rend hommage au « bien écrit », autant qu’« au bien décrit », le passage sur le Haut-Marbuzet fait frémir les papilles. Elle est fluide, elle coule de source cette écriture .J’aurais aimé vous lire tellement de passages de ce livre tant ils peuvent faire écho …

Alors laissez-vous surprendre, osez aimer être surpris, sortez de votre routine de lecture et alors peut-être que comme moi vous découvrirez un livre étonnant, fascinant et étrange…

                                                              « La vérité c’est que….. »