dimanche 8 janvier 2017

Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri - David Lelait-Helo

Chronique de : Scarlett
Résumé :Dès l’enfance, Milou a des ambitions qui ont de quoi surprendre. Dans la cour de récréation, ce drôle de petit garçon aime jouer à la princesse, et faire de ses copines ses soldats. Il s’imaginera aussi un destin dans la peau d’un monstre orange, le Casimir de L’île aux enfants, avant de se mettre en tête qu’il est la plus puissante des reines d’Égypte. Mais quand il a treize ans, une voix fait chavirer tous ses projets. Celle de Nana Mouskouri. C’est décidé : il sera cette femme-là ! Que d’embûches… Car Milou n’est pas grec, il ne porte ni lunettes ni longue robe pailletée, il ne sait pas chanter et, pire que tout, il découvre, effaré, qu’il est un garçon. Pourtant, Milou a plus d’un tour dans son sac…Son truc à lui, au fil des années, jusqu’au soir de ses quarante ans, c’est de défier le réel pour suivre son rêve. Un rêve qui le mènera bien plus loin qu’il ne l’avait imaginé…



Je remercie les éditions Anne Carrière pour cette lecture !





Chronique :


« Je suis celui que j’ai imaginé. Avec excès. La demi-mesure, je n’ai jamais su faire. Pleurer longtemps, chanter haut, rire fort, rêver jusqu’au bout de la folie, je ne connais pas les bémols.»

Plus de deux mois sans lire…, un vrai vide intersidéral, sans savoir pourquoi et comment remédier à cet état de fait absurde pour moi  et, après plusieurs essais infructueux un livre enfin qui me sort de ce trou noir incompréhensible. Alors tout d’abord merci Monsieur Lelait- Hélo . Je ne suis pas vraiment surprise en fait, car je me suis déjà  envolée avec  « Poussière d’homme » et « D’entre les pierres ».
Ce roman ci, c’est  l’histoire de Milou ce jeune garçon qui rêve d’être le gentil monstre Casimir de l’ile aux enfants, et qui  plus tard au hasard d’un générique de feuilleton télévisé croisera la voix de cette chanteuse grecque si discrète et secrète malgré son immense succès. Et cette rencontre virtuelle sera un coup de foudre pour cet enfant si entier dans ses passions et ses émotions. Cette rencontre sera le fil conducteur qui verra grandir l’adolescent qui parfois se rêve fille, qui pense si féminin, qui devra subir les moqueries, les humiliations des autres face à sa différence. Il en ressentira souvent de la  honte, celle de ceux qui subissent le regard de la meute, du troupeau qui  a horreur de la différence. Et donc cette chanteuse, Nana Mouskouri en l’occurrence, l’aidera à supporter les mots et regards méprisants, et au fil du temps lui permettra inconsciemment au départ et puis plus pratiquement ensuite de se construite et de se trouver.
On côtoie durant notre lecture Milou bien évidemment, le conteur de cette histoire, cet enfant, puis adolescent et enfin adulte rêveur, mais aussi obstiné dans ses passions et déterminé envers et contre tout à ne pas laisser ses rêves se transformer en cauchemar sous le regard des autres. « Lunaire et à la fois pragmatique » comme il se décrit lui-même : la volonté absolue au service du rêve…
Il y a aussi mamie Aimée, qui porte si bien son prénom. La mamie doudou qui aide Milou à supporter les sarcasmes, les incompréhensions. Mamie Aimée qui lui fera découvrir en live le poids du temps qui passe, la douleur de la disparition, de l’absence des êtres aimés  « On nait et meurt plusieurs fois dans une vie, les accouchements sont sanglants, les agonies pénibles. Entre les deux, les vies sont belles ».
On croisera  Nana Mouskouri bien sûr, avec son sourire de Joconde, ses lunettes noires si caractéristiques. On l’approchera en pensée d’abord et puis bien réelle ensuite dans ses rencontres avec l’auteur, dans cette amitié qui s’épanouira au fil du temps.

Il y aura aussi des filles puis des jeunes filles et Sylvaine l’aimée  de ses dix-sept-ans qui sera cette ambiguïté dans les attirances et préférences de Milou avant de comprendre que ce sont définitivement les hommes qu’il préfère en faisant parfois des rencontres tristes et sans gloire avant de rencontrer son Amour .
Ce roman est à la fois drôle et nostalgique, avec des moments sérieux et d’autres plein d’une fraîcheur et d’une poésie précieuse. C’est un régal de lire son expérience du sport à l’école dans des gymnases d’école qui sentent la transpiration, c’est si proche de ce que certains d’entre nous, peu sportifs ont pu vivre « J’ai une bonne tête de perdant, je hais les baskets et les tenues de sport ».
Tant de mots ont fait écho en moi. C’est une ode aux rêves qui vous portent et vous font grandir.
C’est une pépite  de 2016 qui m’a permis d’ouvrir en grand la fenêtre sur mes rêves pour 2017 alors encore merci Monsieur.  



« Un rêve, ça se bichonne et se protège, ça se caresse dans le sens du bonheur. Ça se partage, se porte en bandoulière, se chante, se dessine, ça s’écrit dans les livres, ça fait nos vies, ça fait l’Histoire.»




4 commentaires:

  1. Avec un titre pareil comment résister ?!! ^^

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  2. Je me note quelque part tes Coups de Cœur. Il a l'air génial! Mêlant humour et nostalgie, il me tente énormément...
    Bisous et bonne année Léa

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  3. J'ai lu poussières d'homme, c'était magnifique, je lirai celui-ci ^^

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