Tu comprendras quand tu seras plus grande - Virginie Grimaldi

Chronique de Scarlett

Résumé :Quand Julia débarque comme psychologue à la maison de retraite Les Tamaris, elle ne croit plus guère au bonheur. Une fois sur place, elle se souvient aussi qu'elle ne déborde pas d'affection pour les personnes âgées. Dire qu'elle a tout plaqué pour se sauver, dans tous les sens du terme. Mais au fil des jours, la jeune femme découvre que les pensionnaires ont  des choses à lui apprendre. Son quotidien avec des papys farceurs, des mamies fantaisistes et des collègues au cœur brisé lui réserve des surprises qui pourraient bien l’aider à retrouver le sourire. Sans oublier Raphaël, le petit-fils d’une résidente, qui ne lui est pas indifférent… Une histoire de résilience, d’amour, d’amitiés, un livre plein d’humour et d’humanité, qui donne envie de savourer les petites joies de l’existence.

Je remercie les éditions du Livre de Poche pour cette lecture !

Chronique :

   « Je préfère rire, je préfère vous faire rire, Parce que, voyez-vous, la vie est une histoire drôle, Sinon, qu’est-ce qui pourrait bien expliquer cette chute si absurde ? Ce n’est pas pour rien si l’acronyme de « maison de retraite » est MDR .»

Les livres de Virginie Grimaldi c’est comme un bon Bridget Jones à la TV , un pull super confortable et chaud, un pyjama pilou à la fois doux , aux imprimés colorés et à la texture suave .Et « Tu comprendras quand tu seras plus grande » ne déroge pas à la règle.

On y rencontre Julia cette jeune femme qui après le décès de son père, la rupture avec Marc son compagnon, décide de quitter Paris et son job pour aller faire un remplacement en tant que psychologue dans une maison de retraite. Julia est une jeune femme sans histoire particulière si ce n’est qu’elle a découvert durant ce deuil qu’elle peine à faire que Marc son ami est un sacré gros égoïste et un gros naze (sa réaction à l’annonce de la mort du père de Julia…quelle classe !)Alors elle décide de partir aux Tamaris, cette maison de retraite près de l’océan et de Biarritz. Ce chois s’est imposé à elle, mais passer d’une clinique d’esthétique chic à la maison des papis et mamies en tous genres n’est pas chose aisée. Pourtant Julia va relever le défi, et sa bienveillance, son écoute attentive, sa simplicité vont lui permettre de redécouvrir des émotions oubliées et de rencontrer de merveilleuses personnes.

On croisera donc aux Tamaris tous ces anciens comme Léon, le vieux geek ordonné grincheux et aigri, Louise qui à la suite d’un accident a perdu la mémoire de 40 années de sa vie mais qui reste d’un optimisme lumineux, Gustave le farceur qui cache derrière ses pitreries la tristesse de ne recevoir aucune visite  alors que sa fille habite à quelques kilomètres. On apprend à connaitre miss Mamie 2004, atteinte de la maladie d’Alzheimer et qui cache une très belle et très triste histoire d’amour, Rosa et Raphael son petit fils qui habite Londres et qui semble réveiller le cœur endolori de Julia.

Il y a aussi les collègues et colocataires de Julia : Greg l’animateur qui aime beaucoup tous ses petits vieux et qui est  attiré par Marine la fille sympa décomplexée directe qui pense que Greg est homo . Et la famille, la maman et la sœur de Julia que celle-ci évite depuis la mort de son papa par peur d’être engloutie dans un chagrin commun.

On vit dans cette maison de retraite au fil des feuilletons « plus belle la vie » des parties de bingo , des crêpages de chignon et des vrais moments de tendresse.

Les chapitres sont courts, l’écriture est fluide et les mots sont simples et justes. Ce roman est frais, il est même    rafraichissant, on rit avec Julia et son gang de mamies et papis. Et la réussite du roman réside dans le mélange savant et judicieux de situations et  réflexions cocasses et les pensées plus profondes sur la vieillesse, le temps qui passe, le temps passé : « la mémoire est un dessin au crayon à papier ».

Un très bon moment de lecture, un roman berlingot plein de douceur et de couleurs. Merci à l’auteure.

 « -Le plus dur ce ne sont pas les vieux. Ce sont les cons. En plus, la canicule ne peut rien contre eux.»