Résumé : Jeanne mène une vie rythmée par la douceur de l’habitude. Elle était jeune quand elle a épousé Rémy, ils ont eu des jumelles, sont heureux ensemble et font des projets raisonnables. Mais Jeanne aime aussi le hasard, les surprises de l’inattendu. L’année du bac, un professeur lui avait fait découvrir l’artiste serbe Marina Abramović. Fascinée par cette femme qui engage son existence dans son travail, Jeanne a toujours gardé une photographie de sa célèbre performance de Naples : comme un porte-bonheur, la promesse qu’il est possible de risquer une part de soi pour vivre autrement. Quand Jeanne s’amuse à suivre tel ou tel inconnu dans la rue ou quand elle calcule le nombre de bougies soufflées depuis son premier anniversaire, c’est à cet esprit audacieux qu’elle pense. Surtout cet été-là. Peut-être parce que, les filles étant parties, la maison paraît vide ? Ou parce que sa meilleure amie, qui s’est fait plaquer, lui rappelle que rien ne dure ? Ou parce qu’elle recroise un homme qu’elle a aimé, adolescente ? Jeanne se révèle plus que jamais songeuse et fantasque, prête à laisser les courants d’air bousculer la quiétude des jours.
Je remercie les éditions Actes Sud pour cette lecture !
Chronique :
« Au début les beaux ont l’avantage, ils gagnent toujours sur les autres. Mais au début seulement, Zoé, parce qu’après, les lignes de force se modifient…L’image, l ‘apparence, ça se contourne et, sur la durée, les chances se répartissent autrement. A force de vouloir ressembler aux autres, on disparaît dans le paysage.»
Claudie Gallay , souvenez-vous ce sont les merveilleux livres « Une part de ciel » et « Les déferlantes » , je dis souvenez-vous parce qu’en moyenne il faut attendre entre trois et quatre années pour pouvoir lire un nouveau roman de cette auteur que j’affectionne particulièrement.
Ici dans « La beauté des jours » nous allons cheminer avec Jeanne, la quarantaine, épouse de Rémy et mère de jumelles. Jeanne qui aime les habitudes, les choses simples, qui pose un regard heureux sur chaque petit évènement plaisant de sa vie : le train de 18h01 qui passe au fond de son jardin, les étés à Dunkerque. Mais Jeanne, c’est aussi une grande admiratrice de l’artiste serbe Marina Abramovic, cette artiste qui repousse les limites de son corps et de son esprit et par la même aide le commun des mortels comme Jeanne à se transcender. Et durant cet été chaud dans la région lyonnaise on va sentir frémir en elle un souffle d’énergie qui pourrait être à la fois libérateur et dévastateur, le souffle de cette Jeanne qui sommeille et qui s’éveille en écrivant à Marina Abramovic ou en retrouvant par hasard un ancien camarade Martin.
On rencontre durant cet été de Jeanne, son mari Rémy, installé solidement dans sa vie, dans son amour sincère et simple pour sa famille. Rémy, qui tous les mardis apporte à son épouse un macaron au gout différent dans un ordre bien précis : les jumelles Chloé et Elsa parties faire leurs études à Lyon. On rencontre les parents de Jeanne, le père taiseux dont le drame existentiel est de ne pas avoir eu de fils, la mère discrète et la m’mé , tous les trois vivant dans la ferme pas très loin de chez Jeanne et qu’elle retrouve tous les dimanche avec Emma une de ses sœurs .Il y a Zoé , la petite nièce si poétique dans sa différence. Et puis l’amie Suzanne qui vient de se faire larguer et qui sous ses dehors bravaches souffre terriblement de cette rupture.
On croise aussi les frères Combe, des jeunes désœuvrés qui squattent dans la rue de Jeanne, Monsieur Nicolas son collègue coincé et sans fantaisie. Et puis Martin, un souvenir de jeunesse avec qui Jeanne aurait pu avoir un possible et qui bouscule ses habitudes et trouble les eaux de cet été paisible.
Ce livre de Claudie Gallay est un roman aux chapitres très courts au rythme tranquille d’un moment de vie. C’est un livre qui parle de transmissions, de choix, des choses simples de la vie, des moins simples aussi, des frémissements et réveils du cœur et du temps qui passe.
Claudie Gallay a cette extraordinaire capacité à trouver les mots justes, les phrases qui ressemblent à la vie, aux petites choses de notre quotidien, aux grandes émotions aussi, le talent de pouvoir écrire ce qui se ressent.
Ce roman est paisible, émouvant, nostalgique parfois comme « sur la route de Madison »
Et parfois les professeurs élégants rencontrent les dames au chapeau bleu (mais cela il faut lire le livre pour le comprendre)
Merci Madame, pour ce beau moment de lecture.
P.S. : j’aime beaucoup la couverture du livre.
« Elle le sait, il y a les grandes et les petites choses, les grandes modifient profondément nos vies, les petites ne font que les effleurer, mais les petites nous aident à attendre les grandes. Elles nous aident à les atteindre. »
Une auteure que j'ai bien envie de découvrir ! Pourquoi pas avec ce titre ?
RépondreSupprimerJ'ai souvent entendu parler de cette auteure, mais je n'ai pas encore découvert sa plume. Pourtant, on a "Les Déferlantes" à la maison.
RépondreSupprimerUne très belle panoplie de personnage avec l'envie de découvrir ce livre, Jeanne et les dames au chapeau bleu !
RépondreSupprimerJe le note !
J'avais beaucoup aimé Une part du ciel, ce serait un plaisir de retrouver Claudie Gallay avec ce roman.
RépondreSupprimerUne auteure dont j'apprécie certains romans. Je sens que lui-ci pourrait me plaire.
RépondreSupprimerÉvidemment, je souscrit totalement à ce qui a été écrit sur Claudie Gallay que j'ai d'abord découvert avec les déferlantes. C'est un écrivain qui a du style, c'est à dire que je ^pourrai reconnaître son écriture sans savoir qu'elle en est l'auteur. Et puis elle a une façon de décrire le quotidien qui nous attache (un peu comme Annie Ernaux). Enfin et surtout elle sait décrire le deuil et le travail de deuil et parler des souffrances intimes que chacun de nous a pu connaître. Je suis admiratif et très respectueux du travail qu'elle fait.
RépondreSupprimer