ÉCLAIRS
LOINTAINS, Percée à Stalingrad,
de Heinrich GERLACH
traduit par Corinna GEPNER
éditions ANNE CARRIERE
Écrit pendant sa détention par un officier allemand
prisonnier des Soviétiques, Éclairs lointains retrace l’enfer du « chaudron »
de Stalingrad vu à hauteur d’homme – à la hauteur de tous ces soldats,
officiers et sous-officiers d’emblée voués à l’anéantissement. Car l’ennemi, ce
ne sont pas seulement les terribles orgues de Staline, mais aussi le froid, la
faim, la décrépitude physique, la démoralisation, la perte de tout sentiment
humain. Gerlach réussit ce tour de force d’être à la fois dans l’histoire immédiate,
celle de la politique nazie et de ses conséquences désastreuses, et dans
l’histoire de l’humanité : son objectif est bel et bien de dire que les hommes
ne sont pas là pour s’entre-tuer. Et il le fait avec un talent de romancier
tout à fait exceptionnel. De son expérience de première main et des récits de
ses compagnons de captivité, il tire une « fiction » âpre, bouleversante de
crudité, de rudesse et de tendresse mêlées, étonnamment sensible aux beautés
d’une nature exposée aux ravages des armes. Éclairs lointains est un roman
miraculé. Il a été confisqué par les services secrets soviétiques en 1949.
Mais, incapable de renoncer à le publier, l’auteur, une fois libéré, fait appel
à un médecin pratiquant l’hypnose pour « retrouver » son texte. Il lui faudra
plusieurs années pour le réécrire. Une version « abrégée » paraîtra en 1957.
Cependant, l’histoire n’a pas dit son dernier mot : au début des années 1990,
l’universitaire allemand Carsten Gansel retrouve le manuscrit original dans les
archives russes. L’oeuvre de Gerlach aura survécu aux aléas de l’Histoire et
s’impose désormais comme un témoignage incontournable, écrit dans l’urgence
alors que la guerre fait encore rage, et comme un roman hors du commun qui est
bien entendu devenu un best-seller en Allemagne.
(Source Éditions Anne Carrière)
Heinrich
GERLACH
L’auteur a été au cours de la seconde guerre
mondiale un officier de l’armée allemande d’invasion sur le front de l’Est.
Après la guerre, libéré, il est l’auteur d’un livre
sur ses expériences à Stalingrad.
Grybouille,
Si vous cherchez un livre sur les combats de la
deuxième guerre mondiale, un conseil, passez votre chemin…
Ici l’auteur qui s’est appuyé sur son vécu nous
raconte, nous conte ce que les soldats allemands ont vécu pendant la campagne
de Russie devant Stalingrad. Le récit est teinté état-major de Division.
Cela n’empêche pas que ce fût un Gros choc pour le
p’tit Duc, car même si l’on pense que « Qui sème le vent, récolte la
tempête », il faut avouer que la leçon pour la glorieuse armée d’invasion
du IIIème Reich a été à la hauteur du mal qu’elle a fait pendant les premiers
mois de l’opération Barbarossa commencée en juin 1941.
Des chiffres ? Plus de 15 millions de civils
russes morts du fait des troupes allemandes…
Alors, les 80 % des pertes humaines de l’armée
allemande qui ont eu lieu sur le front de l’Est (plus de 6 millions de
disparus, tués ou mutilés), un juste retour des choses dans cette époque
effroyable ?
L’histoire,
L’action se passe autour de Stalingrad, l’hiver
1942-43, la VIème armée commandée par le Général Von Paulus, l’encerclement, 300
000 militaires allemands, roumains, italiens, hongrois et croates pris au piège,
le froid, la faim, les gelures, les blessures, la maladie, le ravitaillement
qui n’arrive pas, les officiers supérieurs qui prennent les derniers avions
pour se sauver abandonnant leurs hommes, la perte d’humanité, la vermine,
l’horreur, les soins que les médecins ne peuvent plus prodiguer, la folie, le
suicide pour certains, le pelotons d’exécution pour d’autres...
L’origine de cette situation ? Une obéissance
aveugle dans le chef que le peuple allemand s’est choisi, son Führer, Hitler.
Les
personnages,
Le pasteur Peters, la transcendance, « Qu’est-ce que l’homme ? »
Le S/Lt Wiesse, « On ne se moque pas de Dieu »
Le Lt Brueur, « Oui, nous sommes tous coupables »
Lakosch, Harras, Unold, Herbert, Steigman, Eicher,
Welfe, Kallweit, Senta le chien, les chevaux…
Petites
phrases lourdes de sens,
« Vous
avez raison Dieu est tombé devant Stalingrad… »
« On ne
sortira plus d’ici. Le jour où nous serons libérés…nous ne serons plus les
mêmes…ce que avons en nous de meilleur. La guerre l’a tué, elle l’a enseveli
sous les champs de neige de Stalingrad. »
« …notre
peuple allemand, le peuple des poètes et des penseurs…on fera de nous des
barbares…une bande de fauves criminels, des parasites, des prédateurs. »
« Hitler,
l’idole, la réalité, une succession ininterrompue de tromperies sournoises et
de violence s inouïes. »
Difficile de dire « J’ai aimé ».
En prenant de la maturité comment peut-on aimer ces
actes de pure folie qui font qu’un être humain puisse vouloir en tuer un autre
pour des raisons idéologique, territoriale, religieuse…
Mais ce roman, puisqu’il est présenté ainsi, est
très bien écrit et ce témoignage doit être connu du plus grand nombre pour
comprendre l’alpha et l’oméga du mécanisme qui crée ces situations de carnage.
Et pourquoi pas dissuader ceux, encore trop
nombreux, qui pensent que la guerre est bonne et belle ?
Il en reste pas moins que ce livre est très bien
écrit, qu’il se lit facilement et qu’il apporte beaucoup sur le chemin de la
réflexion personnelle. Alors si ces écrits servent au bien alors oui, j’ai
aimé.
Voilà un livre qui rejoindra ma bibliothèque une fois terminé le nouveau Slocombe :-)
RépondreSupprimerHouHOU, Kevin nous te souhaitons bon voyage dans les années 1942... @ Bientôt, Grybouille
SupprimerEt bien, je suis intéressée par le roman et je le note ! Et apparemment, je sais de nouveau commenter chez Léa !
RépondreSupprimerHouhou, Irene, prépare toi à un monde dure et glacial. Et lorsque l'on pense que ces soldats étaient les moins exposés...Mais aussi que venaient-ils faire si loin et pour un patron si allumé... @Bientôt, Grybouille
SupprimerUn autre livre traite du problème que pose la double personnalité d'Hitler, qui dans ses jeunes années faisait à l'école le coup de poing contre les élèves de sa classe qui tenaient des propos antisémites. Il est de Brigitte Hamann, une historienne autrichienne très documentée. Aux éditions des Syrtes, réédité en 2014. George Steiner l'a trouvé percutant, lui qui a fait le procès d'AH dans une pièce de théatre. Et comme le rappelle Slocombe en préambule à son roman "L'affaire Sadorsky", "il est encore fécond le ventre de la bête immonde". Hitler étant comme Sadorsky ... Voir aussi le "Hitler", de Ron Rosenbaum, chez Claude Lattès.
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