Résumé : Immense romancier américain, dans la lignée de William Faulkner, Shelby Foote est un auteur encore assez méconnu en France. Un de ses livres les plus importants en Amérique s’appelle Shiloh, épopée miniature qui raconte la guerre de Sécession en 200 pages à travers la voix de soldats ou lieutenants des deux camps. Chaque chapitre est ciselé à la perfection, explorant la nature humaine, l’absurdité des combats, l’étrange ivresse de la cause et la détresse inévitable devant le spectacle de la violence et la mort. Tous les paradoxes à l’œuvre dans une guerre. On pense à James Lee Burke, à William March... Shiloh est traduit pour la première fois en français.
Chronique : Pour ce début d'année, Shiloh faisait partie de mes lectures incontournables, j'ai placé beaucoup d'espoir en ce livre et une chose est certaine : Shiloh a parfaitement répondu à mes attentes.
Malgré ce que l'on peut penser, Shiloh n'est pas un livre de guerre ou même sur la guerre, c'est un livre sur les hommes, un livre qui se concentre sur notre part d'humanité, sur les êtres brisés, désenchantés, détruits sur le champ de bataille. La guerre est souvent perçue d'un point de vue omniscient, sans aucune conscience, avec une forme de neutralité, d'objectivité afin de pouvoir conter ce qui ne peut être appréhendé. Tel n'est pas le cas ici avec ce sublime, terrible et tragique roman.
Avec Shiloh, Shelby Foote décide de donner la parole, donner une voix à des hommes, des anonymes qui vont côtoyer les "légendes" de la guerre de Sécession, des soldats des deux camps. J'ai énormément aimé le fait de suivre différents personnages pendant un temps donné, des protagonistes des deux camps afin de démontrer que ce sont avant tout des êtres broyés, utilisés comme de la chair à canon alors que les instigateurs de la guerre sont à l'abri.
Le pari était risqué de connaître chaque personnage pour un seul chapitre (sauf le premier que nous retrouvons à la fin), parfois certains se croisent, parfois certains disparaissent mais peu importe : chaque être qui compose ce livre a une voix, une personnalité, une âme, un passé, des pensées, des sentiments. La force de ce livre repose sur cette humanité omniprésente : la peur, l'amour, la détresse, la mort, la vie.
J'ai été terriblement émue par cette lecture qui se concentre sur les histoires personnelles au milieu de la grande Histoire, qui se consacre à ces êtres qui ont participé, qui étaient là. Shelby Foote ne juge personne et n'amène aucun jugement manichéen sur ce qui se déroule, il nous offre un roman inoubliable qui nous démontre qu'il n'y a pas de héros à la guerre mais juste des hommes qui souhaitent survivre, vivre. J'ai par ailleurs beaucoup aimé l'antithèse entre le titre, le nom du lieu Shiloh (sa signification) et l'histoire racontée.
En définitive, c'est un magnifique roman, un classique de la littérature nord-américaine.
Voilà qui est extrêmement tentant, le point de vue sur le guerre de Sécession semble très original.
RépondreSupprimertrès envie de le lire, merci d'avoir attiré mon attention sur ce roman dans le cadre du club!
RépondreSupprimerIl est rentré dans ma PAL le jour de mon anniversaire.
RépondreSupprimerJe l'avais aperçu sur le Picabo et noté, il est dans ma PAL, faut que je le coince dans mes lectures, maintenant :)
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