Résumé : Kim Jiyoung est une femme ordinaire, affublée d’un prénom commun – le plus donné en Corée du Sud en 1982, l’année de sa naissance. Elle vit à Séoul avec son mari, de trois ans son aîné, et leur petite fille. Elle a un travail qu’elle aime mais qu’il lui faut quitter pour élever son enfant. Et puis, un jour, elle commence à parler avec la voix d’autres femmes. Que peut-il bien lui être arrivé ?
En six parties, qui correspondent à autant de périodes de la vie de son personnage, d’une écriture précise et cinglante, Cho Nam-joo livre une photographie de la femme coréenne piégée dans une société traditionaliste contre laquelle elle ne parvient pas à lutter. Mais qu’on ne s’y trompe pas : Kim Jiyoung est bien plus que le miroir de la condition féminine en Corée – elle est le miroir de la condition féminine tout court.
En six parties, qui correspondent à autant de périodes de la vie de son personnage, d’une écriture précise et cinglante, Cho Nam-joo livre une photographie de la femme coréenne piégée dans une société traditionaliste contre laquelle elle ne parvient pas à lutter. Mais qu’on ne s’y trompe pas : Kim Jiyoung est bien plus que le miroir de la condition féminine en Corée – elle est le miroir de la condition féminine tout court.
Chronique :
Tout d'abord je vous souhaite à toutes et à tous une très belle année, riche en magnifiques découvertes littéraires !
Je suis très heureuse de commencer 2020 avec la chronique de "Kim Jiyoung, née en 1982" qui est, à mes yeux, un des titres les plus importants de cette rentrée d'hiver.
Comme j'ai pu l'annoncer sur les réseaux sociaux, la littérature coréenne a pris une place importante dans mes lectures et je souhaite particulièrement la mettre en avant cette année (et pour les années à venir) sur le blog. La création d'un club de lecture (le "Hanbo(o)k Club") a été la première étape, la deuxième est de vous recommander des titres incontournables. Comme toujours tout ce que je souhaite est partager ma passion avec vous. Quoi de mieux pour commencer l'année que de vous recommander ce titre ?
Au travers de cette histoire, la romancière Cho Nam-joo nous offre un roman percutant et universel. Lire "Kim Jiyoung, née en 1982" c'est tout simplement lire une transcription intime de l'histoire universelle des femmes, c'est plonger au cœur de toutes les problématiques, de toutes les controverses liées au fait d'être une femme dans un monde contemporain où le combat pour l'égalité n'est pas encore terminé.
Au tout début le lecteur pensera lire, découvrir le quotidien d'une femme en Corée du Sud puis progressivement, pas à pas, il comprendra que c'est l'histoire de chaque femme, c'est notre histoire. C'est la mienne et la vôtre.
Toute la force de ce livre repose principalement sur le choix de narration effectué par Cho Nam-joo. Vous comprendrez à la fin pourquoi ce livre semble tout nous conter de façon neutre, sans aucun jugement, sans aucun sentiment, de manière détachée. Parce qu'au travers de l'histoire personnelle de Kim Jiyoung, nous faisons surtout face à tous ces gestes du quotidien, tous ces faits anecdotiques sur lesquels reposent une société inégalitaire. Toutes ces choses a priori anodines, pour lesquelles nous nous sommes habitué(e)s et qui pourtant ne devraient pas être. En donnant une nouvelle perspective à tous ces faits, en les exposant simplement sans aucune forme de jugement, Cho Nam-joo amène le lecteur à avoir une prise de conscience d'autant plus frappante. Peu importe votre sexe, ce livre est écrit pour chacun, il parlera à tous.
A priori la narration quasi neutre du livre pourrait enlever tout l'aspect émotionnel du roman mais bien au contraire. Que vous ayez vécu ce que Kim Jiyoung a vécu ou non, l'empathie viendra au final de la compréhension de ce qu'elle a pu vivre, de l'appréhension de ce qu'elle a pu ressentir, de ce que nous avons pu ressentir, de ce dont nous avons été témoins, de ce que nous voyons au jour le jour.
Pour moi ce livre est vraiment un roman féministe incontournable, à mettre entre toutes les mains. Un roman à poser à côté des livres de Simone de Beauvoir, Gloria Steinem, Cheryl Strayed, Betty Friedan, Chimamanda Ngozie Adichie, Maya Angelou, Virginia Woolf ou encore Olympe de Gouges et bien d'autres. Aux côtés de toutes ces femmes qui ont osé un jour élever la voix pour dénoncer ce qui ne devrait pas être, pour mettre en avant la possibilité d'une autre voie, la possibilité de changer les choses. Cho Nam-joo fait partie de ces femmes puissantes que j'admire tellement.
Je souhaite à ce livre un très beau succès, je souhaite à ce livre de trouver sa place dans votre bibliothèque, je souhaite à ce livre la chance d'entrer dans votre cœur et de vous donner envie d'en parler autour de vous et d'élever la voix à votre tour.
Je tiens à remercier particulièrement Claire Do Sêrro et Lisa Labbe d'avoir pris sous leurs ailes ce roman pour l'offrir au public français, je tiens aussi à remercier les deux traducteurs Kyungran Choi & Pierre Bisiou pour leur travail formidable. J'ai commencé récemment l'apprentissage du coréen et j'espère un jour pouvoir lire ce roman en langue originale, en attendant nous avons la chance que ce livre soit traduit par deux remarquables traducteurs.
Et n'oubliez pas...
Nous sommes toutes Kim Jiyoung.
Bien que je ne sois pas trop attirée par les romans qui semblent tristes ou sombres, celui-ci me tente beaucoup parce qu'il parle d'une situation actuelle !
RépondreSupprimerJolie chronique ! Hop dans ma liste ....
RépondreSupprimerToi, tu sais nous donner envie : je note !
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