La Cité de feu - Kate Mosse

Chronique de Scarlett

Traduction : Caroline Nicolas

Résumé : France, 1562. Les tensions entre catholiques et protestants s'exacerbent, le royaume se déchire. Le prince de Condé et le duc de Guise se livrent un combat sans merci. Les huguenots sont persécutés, les massacres se succèdent. À Carcassonne, Marguerite Joubert, la fille d'un libraire catholique, fait la connaissance de Piet, un protestant converti dont la vie est en danger. Alors que la violence commence à se déchaîner dans la région, le couple se retrouve bientôt au centre d’un vaste complot, lié à une sainte relique. Leur quête va les mener vers une ancienne forteresse, où sommeille un secret enterré depuis des décennies.

Chronique :

« Minou était née à Carcassonne et y avait grandi…Les pas de ses dix-neuf années sur terre avaient laissé ici leurs empreintes. Cette jeune fille était désormais comme une ombre à côté d’elle. Minou sentit la personne qu’elle avait été faire un pas en arrière, et une autre faire un pas en avant. Carcassonne et Toulouse. Son passé et son avenir. »

« La cité de feu » de Kate Mosse est une véritable épopée historique, romanesque qui débute au 16è siècle dans la cité médiévale de Carcassonne où vit avec sa famille, Marguerite, que tout le monde appelle Minou. Marguerite est une jeune femme  simple  qui aide son père Bernard Joubert dans la librairie familiale. Elle est orpheline de mère et a un frère Aimeric et une jeune sœur Alis qu’elle aime tendrement. De Carcassonne à Puivert en passant par Toulouse Minou marche vers un destin lié à sa naissance dans un monde menacé par la guerre de religions entre catholiques et protestants.

Le livre nous fait vivre une quasi-année, trois saisons en fait dans trois villes différentes avec Minou qui après un hiver à Carcassonne vivra un printemps toulousain .Elle croisera le chemin de Piet, jeune huguenot originaire d’Amsterdam mais méditerranéen de cœur. Ces deux personnages que la religion devrait séparer puisque la jeune femme est catholique vont être attirés l’un par l’autre au-delà des préjugés et barrières imposés par leur religion respective. La troisième et dernière saison du livre se situe quant à elle à Puivert où tous les protagonistes se retrouveront après de nombreuses aventures.

On croisera sur cette route languedocienne Bernard , le père de Minou dont la librairie est réputée pour son large choix de livres ouverts à toutes les croyances. Le lecteur rencontrera des personnages amis ou ennemis comme Vidal ou bien Valentin ancien ami de Piet devenu un éminent et ambitieux religieux catholique, ainsi que Blanche une femme à la foi obsédante et rigoureuse et  à l’esprit vengeur, madame Noubel proche de la famille et qui semble connaître bien des secrets ainsi que madame Boussay la tante de Minou fragile et sous l’emprise de son époux.

Le roman décrit parfaitement dans un récit  bien imagé les luttes religieuses entre catholiques et protestants ainsi que la haine, la violence et les complots qui en découlent. C’est aussi un livre qui nous parle de la merveilleuse cité fortifiée de Carcassonne, de la ville de Toulouse place centrale de la région languedocienne de l’époque. Ce roman nous parle aussi d’amour, de recherche d’un trésor volé, de bataille pour un héritage, avec des personnages attachants qui se battent pour leurs convictions d’un côté comme de l’autre.

Et comme le prologue de « La cité de feu » nous amène à une centaine de kilomètres du Cap en Afrique du Sud dans la seconde partie du 19è siècle sous une chaleur harassante, cela nous promet une suite que j’attends avec impatience.

Je ne connaissais pas Kate Mosse avant cette lecture mais j’ai passé un excellent moment. En cette période si singulière, ce fût une vraie bouffée d’oxygène, un pur moment d’évasion.

«  C’est une chapelle protestante, désormais, et non plus catholique, mais le même soleil entre par la fenêtre sud au crépuscule, faisant danser des diamants de lumière sur les murs et les dalles. Minou pense que c’est dans ces choses – la lumière et la pierre, les bois et le ciel – qu’on peut réellement trouver Dieu. »