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dimanche 14 juin 2020

Mute - Pascale Clark

Chronique de Scarlett

Résumé : En quittant la radio après des années d’antenne, Pascale Clark est déstabilisée par cette extinction de voix. C’est à ce moment troublé de sa vie que sa mère tombe, devient dépendante et perd l’usage de la parole. Plongée dans un monde où deux silences se font face dans une époque bruyante, Pascale Clark remonte le fil des années et retrace l’histoire croisée de cette mère et de sa fille, fragiles en même temps, continuant d’échanger autrement. C’est ce récit en stéréo qu’elle nous livre avec Mute.












Chronique :



 « Les rouges ne s’allument plus dans mon champ de vision. Mon présent est encombré de trop de « replay », tous les futurs s’accordent pour s’écrire sans moi. Je navigue entre date de péremption et obsolescence programmée.»

L’entrée de scène du livre « Mute » de Pascale Clark, c’est cette femme seule dans une brasserie parisienne qui commande un thé après une déambulation dans les rues de la capitale. Cette femme c’est Pascale Clark, elle se présente, journaliste radio et TV. En effet, qui ne reconnait pas la voix de miel et vin divin de Pascale Clark . Durant ce récit, l’auteure remonte le temps de ses débuts de journaliste stagiaire à son départ de la maison de la radio. Par touches délicates elle parle de ses 35 ans de vie professionnelle riche mais aussi et surtout de celle qui n’est plus là , Francia, sa mère, si importante et incontournable et dont la vie s’est étiolée les derniers instants comme la vie professionnelle de Pascale Clark.

Plus de son, plus d’images, l’oubli des autres et le vide qui s’installe. Le récit est à la fois une ode à la mère soutien indéfectible, une ode aux belles années professionnelle mais aussi l’histoire d’un cap à passer, d’un moment dans la vie qui allie douleur personnelle et vide professionnel.
Au fil de ce roman l’auteure nous conte aussi les merveilleuses rencontres qu’elle a eu la chance de faire, mais aussi les combats à mener dans un monde professionnel particulièrement élitiste.
Pascale Clark est une parisienne pure souche et cela lui a ouvert aussi les portes de son rêve de devenir journaliste. C’est évident qu’il est difficile de rentrer dans ce microcosme médiatique ou le pouvoir est encore très masculin, club très fermé, c’est aussi difficile d’y rester, encore que les dinosaures y semblent aussi nombreux que les jeunes poulains.

Le livre nous entraine des années 80 au début du 21è siècle, il est parsemé d’évènements qui ont fait l’actualité, de références musicales. C’est un livre doux amer, avec en toile de fond un immense amour mère -fille. 

Je finis ce livre en me disant que quand même, c’est une belle vie professionnelle même si la fin n’est pas aussi flamboyante que les débuts mais tous les feux d’artifice retombent dans la nuit, c’est déjà énorme d’avoir pu y jouer sa partition.


«  Il faut que je te dise :
Ta mort ne m’a pas tuée mais elle ne m’a pas rendue plus forte. Il n’y a pas de raison non plus, cessons de croire aux citations sur parole, quand bien même elles viendraient de Nietzche, quand bien même elles consoleraient nos destinées misérables d’humains condamnés. »

 


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