Chronique de Scarlett
Résumé : En quittant la radio après des années d’antenne, Pascale Clark est
déstabilisée par cette extinction de voix. C’est à ce moment troublé de
sa vie que sa mère tombe, devient dépendante et perd l’usage de la
parole. Plongée dans un monde où deux silences se font face dans une
époque bruyante, Pascale Clark remonte
le fil des années et retrace l’histoire croisée de cette mère et de sa
fille, fragiles en même temps, continuant d’échanger autrement. C’est ce
récit en stéréo qu’elle nous livre avec Mute.
Chronique :
« Les rouges ne s’allument plus dans mon
champ de vision. Mon présent est encombré de trop de « replay », tous
les futurs s’accordent pour s’écrire sans moi. Je navigue entre date de
péremption et obsolescence programmée.»
L’entrée de scène du livre
« Mute » de Pascale Clark, c’est cette femme seule dans une brasserie
parisienne qui commande un thé après une déambulation dans les rues de la
capitale. Cette femme c’est Pascale Clark, elle se présente, journaliste radio
et TV. En effet, qui ne reconnait pas la voix de miel et vin divin de Pascale
Clark . Durant ce récit, l’auteure remonte le temps de ses débuts de
journaliste stagiaire à son départ de la maison de la radio. Par touches
délicates elle parle de ses 35 ans de vie professionnelle riche mais aussi et
surtout de celle qui n’est plus là , Francia, sa mère, si importante et
incontournable et dont la vie s’est étiolée les derniers instants comme la vie
professionnelle de Pascale Clark.
Plus de son, plus d’images,
l’oubli des autres et le vide qui s’installe. Le récit est à la fois une ode à
la mère soutien indéfectible, une ode aux belles années professionnelle mais
aussi l’histoire d’un cap à passer, d’un moment dans la vie qui allie douleur
personnelle et vide professionnel.
Au fil de ce roman l’auteure nous
conte aussi les merveilleuses rencontres qu’elle a eu la chance de faire, mais
aussi les combats à mener dans un monde professionnel particulièrement
élitiste.
Pascale Clark est une parisienne
pure souche et cela lui a ouvert aussi les portes de son rêve de devenir
journaliste. C’est évident qu’il est difficile de rentrer dans ce microcosme
médiatique ou le pouvoir est encore très masculin, club très fermé, c’est aussi
difficile d’y rester, encore que les dinosaures y semblent aussi nombreux que
les jeunes poulains.
Le livre nous entraine des années
80 au début du 21è siècle, il est parsemé d’évènements qui ont fait
l’actualité, de références musicales. C’est un livre doux amer, avec en toile
de fond un immense amour mère -fille.
Je finis ce livre en me disant
que quand même, c’est une belle vie professionnelle même si la fin n’est pas
aussi flamboyante que les débuts mais tous les feux d’artifice retombent dans
la nuit, c’est déjà énorme d’avoir pu y jouer sa partition.
« Il
faut que je te dise :
Ta
mort ne m’a pas tuée mais elle ne m’a pas rendue plus forte. Il n’y a pas de
raison non plus, cessons de croire aux citations sur parole, quand bien même
elles viendraient de Nietzche, quand bien même elles consoleraient nos
destinées misérables d’humains condamnés. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire