Chronique de Scarlett
Résumé : Un appel au secours au milieu de la nuit
Une vallée coupée du monde
Une abbaye pleine de secrets
Une forêt mystérieuse
Une série de meurtres épouvantables
Une population terrifiée qui veut se faire justice
Un corbeau qui accuse
Une communauté au bord du chaos
Une nouvelle enquête de Martin Servaz
Chronique :
« Cette obscurité et ce silence
renvoyaient tout un chacun à lui-même, à
sa vie antérieure, à sa solitude. A l’idée que chacun de nous n’est qu’un
atome, un bref sursaut d’énergie tôt éteint dans une éternité de silence.»
Super, un Bernard Minier vient de
sortir et j’avoue qu’après cette période si singulière, un bon gros bouquin, un
thriller où l’on retrouve de vieilles connaissances cela donne vraiment envie
de se pauser et de plonger dans le roman.
« La Vallée » nous amène
au sud de Toulouse dans la région Pyrénéenne où Kamel Aissani est retrouvé mort
éventré dans une mise en scène macabre et étudiée. De son coté à Toulouse, Martin Servaz, le
flic que l’on connait bien si on a lu les précédents romans de l’auteur, tente
d’organiser une vie stable pour son jeune fils Gustav . Suspendu de ses
fonctions, il s’emploie avec zèle à organiser un environnement serein pour son
enfant lorsqu’un appel angoissant de Marianne son ex, disparue depuis huit
longues années le plonge dans une
nouvelle aventure où les vieux démons et fantômes vont croiser de nouveaux
cadavres dans une toile de fond qui mêle les Pyrénées, un monastère et la
petite ville d’Aiguesvives. Dans ce roman , des meurtres sont orchestrés de
façon très scénarisée, des pans de montagne s’effondrent, des habitants
s’agitent et une colère et violence sourde commencent à suinter dans la vallée.
La lectrice que je suis retrouve
avec plaisir Martin le policier qui essaye de se reconstruire avec son fils
mais aussi Irène Ziegler une vieille connaissance ; gendarme frondeuse,
amoureuse de la superbe Zuska , Irène qui mène l’enquête dans Aiguevives
accompagnée de Servaz qui pense qu’un lien entre les meurtres et Marianne est plus que probable. On croise aussi une
psy à la très forte et envoutante personnalité, une Maire qui essaye de tenir
la barre, un abbé qui doute et des Locaux qui comme partout sont agités ou
apeurés, agressifs ou désabusés, haineux ou taiseux, aisés ou précarisés
et qui comme beaucoup sont parfois attentionnés mais souvent insatisfaits.
Les chapitres du livre sont
courts et s’enchainent sans aucun temps mort. Ce thriller est un vrai moment
d’évasion avec une histoire bien construite, des personnages complexes, hantés
et parfois tordus. Le lecteur se balade aussi au milieu de couleurs et
d’odeurs, de paysages fabuleux, de lumières fascinantes, au sein d’une abbaye
dans un écrin de forêts. Et sans relâcher la rythmique de l’enquête, l’auteur
nous donne à voir un petit concentré de la société actuelle, les « ras le
bol », les revendications qui se transforment en petites révoltes, les
changements sociétaux profonds qui dépassent un peu nos protagonistes.
Merci Monsieur pour ce vrai bon moment de lecture.
« A
présent la lumière se faufilait entre les sapins en minces lanières blondes,
qui enluminaient les sous-bois comme les dorures un livre d’heures. La magie de
l’endroit était incontestable. Même dans sa situation Servaz la ressentait. Il
y avait dans ce vallon quelque chose de poignant et de solennel. De quasi
religieux. »
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