Résumé : D’un futur proche aux années 1930, Michael Christie bâtit, à la manière d’un architecte, la généalogie d’une famille au destin assombri par les secrets et intimement lié à celui des forêts. 2038. Les vagues épidémiques du Grand Dépérissement ont décimé tous les arbres et transformé la planète en désert de poussière. L’un des derniers refuges est une île boisée au large de la Colombie-Britannique, qui accueille des touristes fortunés venus admirer l’ultime forêt primaire. Jacinda y travaille comme de guide, sans véritable espoir d’un avenir meilleur. Jusqu’au jour où un ami lui apprend qu’elle serait la descendante de Harris Greenwood, un magnat du bois à la réputation sulfureuse. Commence alors un récit foisonnant et protéiforme dont les ramifications insoupçonnées font écho aux événements, aux drames et aux bouleversements qui ont façonné notre monde. Que nous restera-t-il lorsque le dernier arbre aura été abattu ?
Chronique : Maintenant vous devez le savoir depuis le temps que je partage mon avis sur les réseaux sociaux, la collection Terres d'Amérique fait partie de mes références absolues ! Rater une seule parution de cette collection serait un sacrilège !
Lorsque le dernier arbre est le titre de la rentrée littéraire Terres d'Amérique, on retrouve ici l'auteur du Jardin des mendiants mais entre 2012 et 2021 l'auteur a passé un cap important et vient nous offrir un roman passionnant et d'une richesse foisonnante. Plonger dans ce livre c'est accepter de se promener au milieu d'une forêt où les arbres transmettent leur sagesse, leur expérience aux hommes qui restent sourds. Ces arbres centenaires sont des témoins silencieux de la vie humaine qui exploite et détruit lorsqu'il faudrait qu'elle s'épanouisse en harmonie avec cette nature essentielle.
Ce roman mêle deux thèmes qui s'entremêlent à la perfection : d'une part c'est une fresque familiale qui ancre ce titre dans un héritage littéraire très fort, d'autre part c'est un titre engagé qui n'hésite pas à aller vers de la science-fiction pour interpeller le lecteur dans la lignée d'un roman comme L'Arbre-monde de Richard Powers.
Tout commence en 2038 pour remonter dans le temps et revenir par la suite au point de départ : le futur. C'est un accordéon narratif très intéressant et très bien construit. Au cœur de ce roman il y a une histoire : celle d'une famille, celle d'un passage de témoin. Au début on pense tout savoir sur cette famille Greenwood et puis le temps fait son œuvre, le lecteur comprend alors que de nombreux secrets doivent être révélés. Les racines ne sont pas forcément celles du sang, ce sont celles qui sont ancrées dans la terre, c'est un lien indéfectible entre l'homme et la nature ainsi que des rencontres qui changent des existences.
En définitive, je ne sais pas encore s'il s'agit de ma meilleure lecture de la rentrée littéraire (car il me reste quelques titres encore à lire) mais cette histoire de transmission et d'héritage est un des textes les plus forts de cette année.
C'est un excellent roman. Un coup de coeur pour moi aussi.
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