Numéro deux - David Foenkinos

Résumé : « En 1999 débutait le casting pour trouver le jeune garçon qui allait interpréter Harry Potter et qui, par la même occasion, deviendrait mondialement célèbre.
Des centaines d’acteurs furent auditionnés. Finalement, il n’en resta plus que deux. Ce roman raconte l’histoire de celui qui n’a pas été choisi. » 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chronique : Lorsque David Foenkinos s'empare de l'histoire du succès d'Harry Potter pour raconter une fiction cela donne Numéro deux.

Imaginez : vous touchez du doigt les portes de la gloire, vous êtes sur le point d'obtenir le rôle d'une vie et alors que ce destin paraît assuré voilà que celui-ci vous est arraché, vous reléguant à la place de second, pire que celle de dernier.

Dans une société qui prône la réussite, la quête perpétuelle de succès professionnel et personnel, David Foenkinos nous dépeint le sentiment terrible de l'échec. Personnellement j'ai été très émue par le premier tiers du roman et surtout par le traumatisme vécu par Martin. C'est l'histoire de la peur de l'échec, de la crainte d'un choix qui vous amène à "rater votre vie", de la peur du moment qui peut tout faire basculer, de la chance perdue qui vous entraîne dans une succession de déceptions.

En faisant appel à un succès bien connu de tous (Harry Potter), l'auteur rend la vie de Martin d'autant plus tragique : comment réussir à se relever ? Certes le personnage n'a techniquement rien perdu puisqu'il avait tout à gagner mais comment avancer quand tout nous rappelle constamment cet échec ? Comment fuir le succès du siècle qui continue encore de faire parler de lui ? Comment oublier ? Et s'il ne fallait pas oublier, comment vivre avec ?

On réussit parfaitement à se mettre à la place de Martin, à ressentir sa détresse. J'ai aimé l'idée et la morale de cette histoire où malgré les désillusions et les moments dramatiques (car il y en aura d'autres dans la vie de Martin) l'espoir réussira quand même à percer.

Néanmoins je dois avouer que j'ai été un peu perplexe de voir l'intrigue perdre en consistance progressivement au point que certains éléments de la vie de Martin soient traités de façon accélérée. J'avais presque l'impression de lire un conte à l'image des livres d'Amélie Nothomb où tout repose sur la morale de l'intrigue plus que l'intrigue en elle-même.

En définitive, j'ai apprécié ma lecture du fait des messages véhiculés par ce récit même si j'aurais aimé une histoire plus approfondie pour ressentir de plus vives émotions dans le dénouement.