Chronique : Roi des polars déjantés et surprenants, Jacky Schwartzmann revient avec un titre jouissif : Shit !
La comparaison avec Breaking Bad est plutôt évidente si on enlève le côté dramatique et qu'on le remplace surtout par une avalanche d'humour noir et incisif. La force des romans de cet auteur repose sur cet humour parfaitement maitrisé et en même temps jubilatoire, un humour qui dérange et qui permet de faire passer de nombreux messages via une voie/voix inattendue et pertinente.
Bienvenue à Planoise, quartier "sensible" autrement dit un quartier pauvre où la drogue est quasiment l'unique moyen de subsistance. Un quartier où emménage Thibault, nouveau conseiller d'éducation du collègue du coin, être désabusé et parfaitement conscient des difficultés qu'il va rencontrer. En effet son appartement se situe dans le même immeuble que le "four" du quartier (là où se vend la drogue), il doit ainsi donner à chaque fois un justificatif de domicile pour espérer rentrer chez lui sans se prendre une gifle au passage.
C'est alors que les trafiquants albanais se font tuer et qu'il tombe sur la marchandise avec sa voisine Mme Ramla. Les deux vont s'associer et devenir les trafiquants du coin. Mais attention : c'est pour la bonne cause ! Aider les personnes en difficulté, permettre à des collégiens de partir en voyage, aider un frère à sortir de la faillite, bref tout est bon pour justifier cette nouvelle entreprise.
Au fur et à mesure Thibault, le "Walter White" de Besançon, va tomber de plus en plus dans l'addiction de l'adrénaline et du danger, devenant un trafiquant capable de tout pour ne pas se faire prendre au point de commencer à être "légèrement" agaçant. Néanmoins tout cela participe à la création d'une histoire hilarante et en même temps très pertinente car l'auteur en profite discrètement pour glisser des messages importants et amener le lecteur à certaines prises de conscience.
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