Résumé : Hervé, Jean-Louis et Nicole auraient pu être des héros de Mai 68. Ils seront bien mieux : les héros de leur propre destin. Alors que Paris est à feu et à sang, que la Vème République vacille sur ses fondations, le corps d’une jeune fille est retrouvé, nu, mutilé, dans une position de yoga. Jean-Louis attaque l’enquête – il est flic. Hervé et Nicole le secondent – ils sont les amis de la victime. Maos, hippies, yogis... Tout y passe. Le trio interroge, tâtonne, et bientôt trouve : le mobile des meurtres – car il y en a eu d’autres – est au bout du monde, en Inde. De Calcutta à Bénarés, les aventuriers remontent le temps et l’espace, jusqu’à, enfin, découvrir la stupéfiante vérité sur les rives du Gange, parmi les palais délabrés et les morts qui brûlent. C’est tout ? Non : le mot de la fin, celui qui donnera toute sa cohérence à l’histoire, sera prononcé à Rome, sous les dorures et la pourpre du Vatican...
Chronique :
«-En Inde, on ne raisonne pas comme vous autres…Quand on ne comprend pas une situation, on comprend tout de même une chose : la nature de l’inconnaissable.»
En commençant ma lecture de Rouge Karma je me suis dit « chouette un bon gros roman de JC Grangé », mais…
Mai 68 à Paris, les ouvriers sont en grève, les étudiants sont dans la rue et les plus convaincus veulent faire la révolution. Nicole, jeune étudiante rousse issue de la bourgeoisie rêve de changer le monde, de combattre l’impérialisme américain et le colonialisme occidental. De son coté Hervé lui aussi étudiant en histoire et philosophie recherche le grand Amour et enfin son demi-frère Jean-Louis est inspecteur à la BC de Paris; cinq années en tant que soldant pendant la guerre d’Algérie ont laissé des traces morales, lui son rêve est de placer Pierre Mendes France sur le siège de président.
Tous les trois vont se retrouver embringuer dans une enquête sur des meurtres sordides et symboliques commis sur des jeunes femmes de leur entourage. Ces assassinats nous emporteront avec eux à Calcutta, ville grouillante d’une vie si éloignée du monde occidental, puis à Vârânasî ville sacrée où les Hindous viennent se baigner dans les eaux du Gange. Enfin c’est à Rome que se terminera cette folle recherche d’un meurtrier mystérieux et malsain.
L’intrigue est très intéressante, on bascule d’un Paris mouvementé mais rassurant pour nos trois enquêteurs à un univers où spiritualité et drogue se côtoient sans état d’âme car l’Inde est à la fois fascinante, complexe et multiple. Jean-Christophe Grangé a choisi de scinder en plusieurs parties son roman et il faut admettre que le rythme de certaines m’a semblé poussif et contradictoire avec l’enquête. Certaines longueurs peuvent perdre un peu le lecteur dans la première partie du livre même si l’environnement politique est très judicieusement posé, dans la seconde moitié du roman la poursuite du suspect et les diverses révélations nous ancrent plus facilement dans l’ambiance si particulière de l’Inde et le monde très singulier du meurtrier. L’auteur décrit parfaitement l’évolution de nos trois personnages immergés dans un monde si éloigné de leurs croyances et habitudes.
Les odeurs, les couleurs, les bruits de chacun des lieux visités sont parfaitement décrits, on va croiser des étudiants révolutionnaires, Mère, un prêtre, un Georges qui se nomme Pierre, un danseur et aussi une ronde qui n’est pas enfantine et enfin des sectes religieuses, des fanatiques et des cinglés.
Ce roman de J.C Grangé ne sera pas celui que je retiendrai de l’auteur ; des personnages de ce livre j’ai une préférence pour Jean-Louis dont j’ai aimé la personnalité à la fois fragile et forte .Mais certaines longueurs ont rendu ma lecture peu fluide et lente. Et c’est dommage pour un thriller.
« Elle vivait une initiation, oui, fondée ni sur la terreur ni sur la spiritualité mais sur quelque chose d’autre encore- une sorte d’envers du décor, saturé de chaleur et de parfums, de nausée et de langueur. Un apprentissage, mais elle ne savait pas encore de quoi...».
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