C’est le Monde des Afrikaners, de la guerre menée par les
Zoulous contre l’empire Britannique, des guerres des Boers, des conflits avec
les pays limitrophes pour les richesses minières et les territoires, de l’Apartheid
et de l’embargo international, des
affrontements interethniques, des townships, de la coupe du monde de rugby
remportée par l’équipe nationale en 1995, Johnny Clegg (alias
Le Zoulou blanc), des « wuwuzelas » de la coupe du monde de
football en 2010, de M. Nelson Mandela militant et Président charismatique mais
pas que…
Le hasard n’existe pas !
Nous rendons hommage à travers
cette première « chronique découverte » à une grande dame du monde de
la littérature Africaine qui nous a quittés !
Nadine Gordimer, née le 20 novembre 1923 à
Springs en Afrique du Sud, vient de nous quitter le 14 juillet 2014. Cette
femme de lettres Sud-Africaine était romancière, nouvelliste, critique et
éditrice.
En 1991,
elle reçoit le prix Nobel de littérature qui récompense un écrivain dont « l’œuvre épique a rendu à l'humanité d'éminents
services ». Politiquement,
elle a pris part à la lutte contre l’apartheid.
Ses écrits se caractérisent par
une volonté de faire passer l'intrigue au second plan afin de privilégier
l'étude psychologique et sociale. Elle peint son pays natal en y juxtaposant la
critique de ses dysfonctionnements, ses drames et son cheminement douloureux
vers la démocratie et l'égalité entre la société Noire et Blanche.
Après la fin de l'apartheid, elle
renouvelle son inspiration en s'adaptant à la nouvelle situation de l'Afrique
du Sud et cesse d'évoquer le passé. Une grande Dame, je vous dis !
**********************
Maintenant les gribouillis,
J’ai la faiblesse de penser que
l’on se construit sur ses « bases » : Famille, études, rencontres.
Ensuite maladroitement
quelques fois, nous parlons de nos recherches : Opportunité, travail
personnel, découvertes. Et enfin, nous ne pouvons que retranscrire ce que nous
avons eu le bonheur de comprendre, mais nous le devons toujours avec honnêteté
par respect pour les autres.
Je vous emmène donc sur les
traces de deux écrivains bien différents, tout du moins dans la manière
de nous faire découvrir ce qu’est leur pays, l’Afrique du Sud. Mettez-vous en
mode découverte… C’est parti !
J.M. Coetzee
Le premier, par
ordre d’apparition, né le 9 février 1940 au Cap, est un romancier mais aussi un
professeur de littérature. A prendre en compte pour comprendre ce personnage
bien que né en Afrique du Sud, il est naturalisé Australien et d’expression
anglaise. Lauréat de nombreux prix littéraires dont le prix Nobel de
littérature en 2003, encore… Mais alors l’Afrique du Sud est un vivier pour ce
type de prix !Il s’agit de M. J.M Coetzee avec un grand
« M » majuscule pour le Monsieur, s’il vous plait. Son
œuvre et les thèmes abordés sont marqués par l’ambigüité, la violence et la
servitude. Dans ces livres, il juxtapose les réalités politiques et sociales
avec des allégories afin d’explorer plus avant les phobies et les névroses de
l’être.
|
Vous l’aurez
compris J.M Coetzee trouve son inspiration dans la réalité
politique et sociale de son pays natal. En effet, le romancier s'attache à illustrer l'humanité fébrile
de vies et de destins singuliers pris en étau dans un système politique dont
ils sont à la fois les victimes et les complices.
Sur l’apartheid, il dit : « la société d’apartheid était une société de maîtres
et d’esclaves, où les maîtres eux-mêmes n’étaient pas libres » et « Je ne suis pas le
représentant d’une communauté ou quoi que ce soit d’autre. Je suis juste
quelqu’un qui, comme tout prisonnier enchaîné, a des intuitions de liberté et
qui construit des représentations de gens laissant tomber ces chaînes et
tournant leurs visages vers la lumière ».
Quelques Œuvres traduites en
français :
·
1974 :
Terres de crépuscule
·
1976 :
Au cœur de ce pays (adapté au cinéma sous le titre « Dust de Marion
Hansël » en 1985)
- 1980 : En attendant les barbares
- 1983 : Michael K, sa vie, son temps – Prix Booker et Prix Femina étranger
- 1986 : Foe
- 1990 : L’âge de fer
- 1994 : Le Maître de Petersburg
- 1997 : Scènes de la vie d'un jeune garçon
- 1999 : Disgrace* – Prix Booker
- 2002: Vers l'âge d'homme
- 2004 : Elizabeth Costello
- 2006 : L'Homme ralenti
- 2007 : Journal d'une année noire
- 2008 : Paysage sud-africain
- 2010 : L'Été de la vie
- 2011 : Votre paix sera la mort de ma nation
- 2012 : De la lecture à l'écriture
- 2013 : Une enfance de Jésus
Je
vous propose, si vous le voulez bien, de me tendre une oreille bienveillante.
Je souhaiterais vous parler plus particulièrement du roman « Disgrace* » car, peut être à tort, je
pense que ce petit chef d’œuvre, malgré
son prix Booker, a un peu souffert du thème abordé.
Et je
ne parle même pas de son adaptation au cinéma par Steve Jacobs, 10.000.000 de
dollars pour 37.000 entrées en France en 2010… Un gros frein, il n’est sorti qu’en
V.O sur nos écrans.
Mais je
vous laisse juge du thème de société abordé : « David Lurie est
professeur de poésie romantique à l'Université du Cap en Afrique du Sud. Divorcé,
il assouvit sans retenue son attirance pour les femmes.
Mais la relation qu'il entretient avec l'une de ses étudiantes provoque le scandale, si bien que David se voit forcé de démissionner de son poste.
Il trouve alors refuge chez sa fille, Lucy, qui cultive des fleurs dans une ferme isolée à l'intérieur des terres, une région que les Blancs ont quittée après la fin de l'apartheid.
Mais la relation qu'il entretient avec l'une de ses étudiantes provoque le scandale, si bien que David se voit forcé de démissionner de son poste.
Il trouve alors refuge chez sa fille, Lucy, qui cultive des fleurs dans une ferme isolée à l'intérieur des terres, une région que les Blancs ont quittée après la fin de l'apartheid.
Pour continuer à vivre dans ce paysage
somptueux David et Lucy doivent se plier à toutes sortes de compromis ; là où
les Blancs étaient les maîtres autrefois, leur présence est maintenant à peine
tolérée.
Le jour où David et Lucy subissent une agression, David est le témoin impuissant du viol de sa fille. Choqué, il se rend compte de la violence faite aux femmes dans la société et prend conscience du comportement abusif qu'il a lui-même toujours eu vis-à-vis d'elles... »
Le jour où David et Lucy subissent une agression, David est le témoin impuissant du viol de sa fille. Choqué, il se rend compte de la violence faite aux femmes dans la société et prend conscience du comportement abusif qu'il a lui-même toujours eu vis-à-vis d'elles... »
Bon
d’accord la coupe du monde de football se profilait à l’horizon 2010 donc peut
être que ce n’était pas le moment de gâcher le paysage, de plus la maltraitance
des femmes… Même en France sujet traité en catimini, en plus en Afrique du Sud…
Bon, je m’emporte mais quand même, il faut bien ouvrir la porte pour entrevoir
les choses telles qu’elles sont, mêmes si elles nous dérangent sinon continuons
à nous voiler la face en lisant le monde merveilleux de Mickey !
Merveilleux
Mickey ? Mais ne nous dispersons pas, cela fera parti d’une autre
intervention de Grybouille…
Revenons
à « Disgrace* »,
nous devrions créer un permis de port de stylo pour ce type d’auteur. Aussi sur
qu’un coup de couteau, j’ai été transpercé jusqu’au cœur, mon âme a vibré, j’ai
terminé la dernière ligne en larmes. Et oui, je n’ai aucune honte à vous le
dire, confronté à cette dentelle, à ce grand art, je me suis laissé aller et
pourtant votre Grybouille en a vu d’autres et du vrai dans sa vie, du pas beau.
Lire
ce genre d’auteur s’est ouvrir son cœur au risque de ne pas revenir indemne du
voyage, mais c’est tellement bon d’être humain.
Les
personnages sont justes, leurs descriptions, leurs attitudes face aux
situations rencontrées. Ici rien de grandiloquent, pas de mystification et
surtout pas de faute de goût en recherchant le sensationnel, l’auteur est
entier face à l’histoire qu’il nous raconte.
Le
rythme de l’écriture permet de se couler dans les lignes, nous sommes pris en
mains par J.M Coetzee, on nous
dit tout et on nous ne cache rien.
A dévorer ce livre et si vous le souhaitez, en
séance de complémentaire, pas de rattrapage, visionnez le film de Steve Jacobs
avec dans le rôle principal John Malkovich.
Une tuerie comme on dit de nos jours !
**********************
Deon Meyer
Le Deuxième romancier, Deon Meyer, né à Paarl le 4 juillet 1958, il fait ses études à l’université
de Potchfestroom. C’est un scénariste, également réalisateur, rédacteur
publicitaire, stratège en positionnement Internet et bien évidemment un auteur
de romans policiers originaire d’Afrique du Sud. Particularité, il écrit en afrikaans.
Premier
livre en 1994 à 36 ans, ses livres reflètent
la diversité culturelle de l’Afrique du Sud contemporaine. Il met en avant les
tensions et les efforts pour vaincre le sous développement.
Ses romans traduits en français :
- 7 Jours - 2013
- À la trace - 2012
- Treize heures - 2010
- Lemmer, l'invisible - 2008
-
- L’âme du chasseur - 2005
- Jusqu'au dernier - 2003
- Les Soldats de l'aube - 2003
Récompenses : Grand prix de littérature
policière en 2003 et Prix mystère de la critique en 2004 pour « les
Soldats de l’Aube ».
A mon
humble avis, pour trouver des romans policiers ayant des visions et une
intensité comparables sur ce type d’écriture, aux Etats-Unis d’Amérique vous avez : M. Joseph Wambaugh, M. John
Sandford, M. Harlan Coben à ses débuts, M. Michael Connely ; En Angleterre : M. Roger John Ellory et en France M. Jean-Christophe Granger. Mention spéciale chez nos
français à M. Caryl Férey pour son superbe « Zulu », mis en image en 2013 par Jérôme Salle.
Pourquoi tous ces M. me direz-vous ? Parce que là aussi ceux sont des Maitres dans
leur domaine !
Dans les romans de Deon Meyer vous suivrez Benny Griessel et Mat
Joubert, deux policiers du Cap qui vous serviront de lien. Pour qui ne connait
pas l’Afrique du Sud « moderne » vous découvrirez, au rythme des
intrigues, un tableau des divisions spatiales, sociales et ethniques dans cette
ville du cap qui y est nommée « Unicity ».
Vous voyagerez dans des mondes d’antihéros, les personnages traînent
leur mal vivre, leurs joies et leurs peines tout au long de l’action.
Enfin me direz-vous des personnages proches de nous, tout est
un, malgré les différences il faut avancer, se construire, se reconstruire,
souffrir, rire, se sustenter, gérer le quotidien, y croire, vivre !
En vidéo panorama, la Ville, l’auteur est profondément encré
dans ses racines. Il vit ses romans et nous nous régalons à le suivre. L’écriture
y est plaisante et la retranscription des dialogues réaliste. Ici pas de
cascades, du réalisme de bon aloi, détendez-vous, nous sommes entre
connaisseurs.
Sans avoir l’air d’y toucher, au fil de la lecture nous nous
enrichissons de « savoirs » sur la culture, les relations interethniques
et la politique d’intégration menée depuis la fin de l’apartheid par l’état.
Des polars qui distraient, qui instruisent, sur une nation
arc-en-ciel en pleine construction. Une société qui est malheureusement encore
le reflet de certaines discriminations même positives. Une violence dans les
cités qui est omniprésente. La bonne volonté de certains ne semble pas
suffire ?
« L’Homme est-il mauvais
par nature ? »
Rousseau pensait que « l’Homme était bon par nature, et que c’est la société qui le corrompt ».
Voltaire de sa part, a affirmé que « C’est la société, la culture, l’éducation qui humanise l’Homme ».
Kant, quand à lui, a dit que : « l’homme né neutre, et que ce sont les menaces et les opportunités de la vie qui déterminent son comportement ».
Rousseau pensait que « l’Homme était bon par nature, et que c’est la société qui le corrompt ».
Voltaire de sa part, a affirmé que « C’est la société, la culture, l’éducation qui humanise l’Homme ».
Kant, quand à lui, a dit que : « l’homme né neutre, et que ce sont les menaces et les opportunités de la vie qui déterminent son comportement ».
Deon
Meyer, dans ses romans, semble nous dire : « Nous allons y
arriver mais cela ne va pas être facile ».
Pour
l’instant, je n’ai jamais été déçu par un de ses livres. Merci à lui, pour ces
très bons moments en sa compagnie, dans
son univers. Nous lisons pour cela, pour être transporté en dehors de nos
banalités quotidiennes, non ?
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La nouvelle génération :
Niq Mhlongo (né à Soweto
en 1973) est un des écrivains les plus importants de la nouvelle génération
kwaito, les jeunes qui vivent l'époque postapartheid et qui essaient d'inventer
une écriture qui rime avec l'afro-pop et le rap, et qui ne parle plus de
l'apartheid et du racisme, mais du chômage, le sida, la pauvreté et la
criminalité, tous problèmes qui préoccupent les jeunes d'aujourd'hui. Leur
lutte est pour le renforcement de la démocratie et pour un futur construit sur
le respect et la justesse. C'est la première fois que Mhlongo est invité en
Europe. Son roman « Dog eat dog » (2004) vient d'être
traduit en espagnol.
Damon Galgut est né à Pretoria en 1963.
Écrivain précoce, il signe son premier livre à l'âge de dix-sept ans. Depuis il
a publié plusieurs romans, dont « La Faille » (Verticales, 1998). « Un docteur irréprochable » a été salué par la critique comme
un roman exceptionnel et lui a valu d'être comparé à J.M. Coetzee et à Graham
Greene. Il a été sélectionné pour le Booker Prize 2003 et le prix IMPAC 2015.
En attendant, le
« again » du «on the road » …
Merci pour vos encouragements
Très bonne idée ton article ! Je ne connaissais pas du tout ces auteurs... Pour tout dire, je ne suis même pas certaine d'avoir déjà lu un livre d'un auteur sud-africain. Du coup, j'ai noté plusieurs titres en espérant pouvoir les découvrir un jour !
RépondreSupprimerune très bonne initiative et de belles découvertes!!!
RépondreSupprimerUn super article. Je ne connais aucun auteurs sud africains et pourtant leurs livres ont l'air intéressant.
RépondreSupprimerjolie chronique !! C'est très sympa et ça change !!
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ce type d'article, je découvre des titres et auteurs intéressants.
RépondreSupprimervraiment innovante cette chronique , ça donne vraiment envie de partir en lecture en Afrique du Sud merci à Grybouille et au blog of course
RépondreSupprimerEncore un article prenant et une plume qui rend merveilleusement hommage à ces auteurs. Dans le lot je ne connais de nom que Deon Meyer car il participe régulièrement au Festival Quais du polar à Lyon. Mais j'ai le tort de ne l'avoir jamais lu. Erreur à corriger semble-t-il.
RépondreSupprimerQuant à JM Coetzee tu donnes terriblement envie d'aller à la rencontre de cet auteur et de Disgrace :)
Merci pour toutes ces découvertes Grybouille et continue de nous enchanter par tes avis, surtout!