Merci à Jean-François Jenni pour cette interview ainsi qu'aux éditions Mélibée pour m'avoir fait découvrir cet auteur
- D'où vous est venue l'idée de ce protagoniste central : Hartmann ?
Dans
ma jeunesse, j'ai eu l'occasion d'entendre le récit d'une connaissance
de mon père qui avait été soldat de char dans les troupes blindées de la
SS.
Ses péripéties entre l'Allemagne et la Russie, en passant brièvement par la France m'avaient beaucoup impressionnées.
Je
m'étais promis un jour de prendre cette histoire de vie comme sujet
d'un livre, dans lequel je me poserais la question de savoir comment
aurait pu se dérouler la vie d'une personne normale influencée par un
contexte anormal.
D'où mon premier roman qui est une saga familiale entre le début et la fin du siècle passé.
Le produit de ce livre est Monsieur Armand Hartmann.
Mes
lecteurs de ce premier roman m'ont tout de suite demandé ce que
devenait cet Armand, puisque la fin du livre laisse une porte ouverte à
d'autres horizons.
J'ai donc satisfait leur demande, en écrivant une suite, puis encore une etc.
Pendant
ces années, j'ai observé les attaques, parfois virulentes et
justifiées, parfois dures et fausses, sur la position de mon pays dans
le concert des nations.
Armand
est donc devenu, avec le temps, comme vous l'avez dit, mais sans
prétention aucune, le James Bond suisse, qui tente de redresser les
torts ou de venger des résoudre des situations délicates.
Peut-être ce que moi-même j'aurais fait si je m'étais trouvé dans la peau de cet aventurier imaginaire.
- Pourquoi la thématique du fisc comme pilier de l'enquête pour le 8ème Péché Capital ?
Depuis de nombreuses années, la Suisse est considérée comme un paradis fiscal.
Ses
lois sont ainsi faites, que ce qui est une fraude dans certains pays,
ne l'est pas en Suisse, où la liberté de frauder est laissée à
l'appréciation de chaque individu.
La
morale de mon pays est en fait celle du libre choix. C'est la même qui
prévaut lorsque l'on désire acheter le journal, " une caissette dans la
rue, des journaux, le quidam en prend un, le paie et s'en va.
Pour
le fisc c'est la même chose. La moralité citoyenne veut que chacun
déclare ses avoirs de manière propre et honnête, d'où la possibilité de
l'existence du secret bancaire. Ce qui a été le cas pendant des
décennies, ne l'est plus depuis quelques années, les temps changent et
le suisse n'est peut-être plus comme avant. Mais existe-t-il encore de
vrais suisses?
Les
grandes banques quant à elles, ont, très certainement à cause de
l'argent qu'elles détiennent, outrepassé la loi de plusieurs Etats en
incitant leurs habitants à ne pas respecter celles de leur propres pays,
mais à venir entreposer leurs avoir en Suisse, où la fiscalité est
différente.
Cela
aurait pu être, si les biens avaient été déclarés, mais ce n'a pas été
le cas. A cause de ces quelques bandits banquiers (n'ayons pas peur des
mots), c'est le peuple suisse en son entier qui devient paria.
Je
suis bien trop petit pour avoir une influence sur le gouvernement
suisse qui a peur des menaces et perd le sens de l'honneur de ses
administrés.
J'ai
donc "demandé" a "Armand" de faire ce que peut-être, si j'avais eu
cette possibilité, j'aurais moi-même tenté pour redorer un peu le blason
de mon pays et de ses services secrets.
-
Quand j'ai lu Le 8ème Péché Capital, j'ai tout de suite pensé qu'il y
avait un vrai travail de recherches en amont sur le thème que vous
abordez, est-ce le cas ? Et si oui comment procédez-vous.
C'est vrai. Je fais beaucoup de recherches.
Je
fréquente les bibliothèques, je voyage beaucoup, je rencontre des gens.
Souvent eux-mêmes protagonistes de mes histoires, pour le 8ème péché
capital par exemple, j'ai rencontré le directeur et la sous directrice
du département de justice et police helvétique, j'ai eu l'occasion
d'échanger avec les Etats Unis, c'est une partie très intéressante de
mon activité d'écrivain.
De
plus, mon job d'auditeur, que je pratique encore, me permet de
rencontrer de nombreuses personnes qui m'apprennent beaucoup et me
donnent des sujets pour agrémenter les pages de mes livres.
-
L'histoire d'Al Capone est abordé dans ce livre, est-ce qu'un roman
dans l'univers de la mafia essentiellement est dans vos projets ?
La mafia me fascine.
Non pas qu'elle soit un exemple, mais son organisation est exemplairement dictatoriale.
Je pense sincèrement que beaucoup de pays sont des pays mafieux sous le couvert de leurs prétendues lois.
Elle
est comme le communisme qui d'ailleurs est organisé comme l'église
catholique romaine ainsi que d'autres églises, Ce sont tous et toutes
des mafias qui, sous les couleurs d'une cause magnifique, ont été
distordues par la duplicité et la méchanceté des protagonistes.
La
corruption est le fil conducteur de ces engeances, qui oublient que son
équation est toujours la même depuis des millénaires, "puissance +
connaissance-transparence = corruption".
J'ai dans mes cartons une histoire concernant la mafia, il ne me reste plus qu'à y intégrer Armand.
- Avez-vous un conseil pour les écrivains en herbe ?
Non, je ne me permettrais pas de jouer au p'tit prof.
La
seule chose que je peux leur dire, n'écrivez pas uniquement pour faire
un livre, c'est relativement simple, mais pensez à la suite…. C'est
toujours plus difficile de se projeter dans un futur hypothétique.
- Avez-vous un genre littéraire favori/des livres préférés ?
Oui
et non, j'aime beaucoup lire des poèmes (Prévert surtout), les
écrivains à grand succès (Tolkien), non pas pour la qualité de leur
œuvre, mais pour la continuité dans leur logique. Et bien d'autres.
- La femme est omniprésente dans votre livre, quel est son rôle sous-jacent dans vos romans ?
La
femme est certainement la meilleures amie de l'homme. J'ai eu une vie
bien rangée et fidèle, malgré un divorce difficile dans mon jeune âge,
j'ai eu la chance de rencontrer mon âme sœur, qui depuis plus de 34 ans
embellit ma vie par son amour et sa compréhension.
Armand
par son côté "tombeur" est peut-être sans le savoir mon exutoire, il
fait ce que je n'ai pas envie de faire, non pas par peur, mais parce que
je n'en éprouve pas le besoin, Mais je peux imaginer que dans sa
position, sans avoir connu mon épouse, je ne serais pas moins avide que
lui.
- Avez-vous un nouveau projet d'écriture ?
Bien
sûr, j'en ai beaucoup, plusieurs en chantier, mais les recherches
prennent tellement de temps que j'y vais à mon rythme. Il n'y a pas le
feu au lac.
- Un petit message pour vos lecteurs ?
Merci à tous ceux qui me suivent pour leur gentils messages et leur intérêt pour Armand.
Un jour, peut-être, verront-il une autre face cachée de mes aspirations.
Merci encore à l'auteur et à très bientôt pour une prochaine interview ;)
Cette interview me rend curieuse sur cet auteur :)
RépondreSupprimerComme Justine, je suis maintenant curieuse de découvrir cet auteur, merci pour cet interview Léa ! :D
RépondreSupprimerEn lisant cette interview, on a envie de découvrir l'auteur à travers ses livres :)
RépondreSupprimerJ'ai regardé le résumé de l'aigle éparpillé et c'est mon genre de livre (WWII puis James Bond comme tu dis) alors je vais me renseigner :-D
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas cet auteur! Bravo pour cette interview. ^_^
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