samedi 6 septembre 2014

Des Hommes en devenir - Bruce Machart


Lu en : V.F. (Gallmeister)
Titre original : Men in the Making (Traduction : François Happe)
Résumé :Qu'ils se retrouvent en train d'arpenter les terres fertiles du Sud, de conduire leur pick-up fenêtres ouvertes dans la chaleur suffocante du périphérique de Houston, d'actionner l'écorceuse pour transformer des grumes en feuilles de papier, les hommes de ce recueil découvrent tous, en un instant, la faille en eux. Être hanté depuis toujours par un enfant, un parent, une femme, un voisin, un copain disparus, interrompre enfin le mouvement continu et regarder une vie en face. La question soudain serait de savoir ce que devenir un homme signifie. Ici, certains ont été largués. Là, un enfant n'est jamais né. Une mère a été assassinée. Des maris ont découché. Des chiens sont morts. Bien des bières ont été descendues, et des rires échangés entre frères, amis, amants.

  
Je remercie sincèrement les éditions Gallmeister ainsi que Madame Koulechova pour m'avoir permis de retrouver Bruce Machart encore au sommet de son art

French Touch : Bruce Machart tells so sublime stories of men broken by life but still standing: great men, great collection.


Chronique : Le genre de la nouvelle n'est pas -et de loin- mon genre préféré : court, sans approfondissement, on s'attache aux personnages au moment où tout finit mais Bruce Machart va balayer tous mes préjugés au travers d'un fil conducteur omniprésent et d'une écriture qui frôle le sublime.

La thématique commune est celle des hommes -pas des êtres humains- des moments précis de leur vie où se dégagent toutes les blessures, l'humanité découlant de faits divers qu'ils ont vécu : des fêlures mises au grand jour. L'auteur nous démontre que rien ne peut être parfait et son lecteur perçoit dès lors que la vie peut et doit continuer quoiqu'il arrive.

Au-delà de ces hommes, il y a comme lieu géographique majeur : le Texas qu'on ressent au travers des magnifiques descriptions : odeur, raffineries de pétrole au loin, les couleurs. Cet état est extrêmement important dans ces histoires car il a une incidence sur les métiers et les existences en général des protagonistes. Bruce Machart donne l'image de la vie dure aux Etats-Unis sans aucune concession.

Deux nouvelles m'ont particulièrement plu notamment parce qu'elles sont liées : Le Dernier à être resté en Arkansas et Parmi les vivants, au milieu des arbres le lien est l'écorceuse mais c'est surtout que tout semble vrai, les histoires sont plus longues et il y a donc plus de temps pour rentrer dans l'univers, être plus près des personnages permettant à l'écrivain de mettre en exergue toute la qualité de son écriture.

Ce recueil est un avant-goût du Sillage de l'oubli du même auteur, plus particulièrement sur son écriture : d'une poésie rare, très imagée mais aussi très précise. Ce recueil est tel un puzzle ou un tableau, plus on regarde de près moins on en voit c'est en s'écartant, en prenant de la perspective qu'on commence à comprendre où l'auteur voulait nous mener. Ils sont plusieurs mais en même temps qu'un seul homme dans la simplicité et les aléas de la vie...


4 commentaires:

  1. J'ai déjà lu le Sillage de l'oubli, je ne savais pas qu'il avait écrit un recueil c'est un écrivain top ! Tu agrandis ma liste de courses mais c'est surtout que tu es en train de refaire ma bibli :D

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  2. Merci pour cette belle découverte, je suis très intéressée par ce recueil. Je ne note :D

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  3. Il va falloir que je m'intéresse de plus près ces éditions Gallmeister, les résumés n'ont rien qui me tentent, mais vos avis eux, sont tentants ;)

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