lundi 1 septembre 2014

La Chute des princes - Robert Goolrick


Lu en : V.F. (Anne Carrière éditions)
Titre original : The fall of princes (traduction : Marie de Prémonville)

Résumé : New York, années 1980. Robert Goolrick nous invite au bal des vanités, où une bande de jeunes hommes vont vendre leur âme au dollar et se consumer dans une ronde effrénée, sublime et macabre. Ils ont signé pour le frisson, une place sur le manège le plus enivrant que la vie ait à leur offrir.Et ces princes vont jouer toute la partie : les fêtes, les drogues, l’alcool, les corps parfaits des deux sexes, les pique-niques dans la vaisselle de luxe, les costumes sur mesure taillés par des Anglais dans des tissus italiens, les Cadillac, le sexe encore et toujours, les suites à Las Vegas, des morts que l’on laisse en chemin mais pour lesquels il n’est pas besoin de s’attarder parce qu’on va les retrouver vite. Vite, toujours plus vite, c’est la seule règle de ce jeu. Aller suffisamment vite pour ne pas se laisser rattraper. Parce que les princes sont poursuivis par de terrifiants monstres : le sida, les overdoses, le regard chargé de honte de leurs parents, le dégoût croissant de soi-même, un amour s’excusant de n’avoir sauvé personne.


Je remercie sincèrement les éditions Anne Carrière ainsi que Madame Gallet pour cette belle découverte

French Touch : An excellent novel that plunges us into a New York unknown. A hard, sharp writing, original serving a rewarding story.


Chronique : Robert Goolrick a un style et un univers bien à lui, il nous le prouve encore cette fois dans cette plongée dans un New York tel que vous ne l'avez jamais vu !

Une écriture suave, un rythme lent mais parfois brutal, une histoire proche du récit, de la mélancolie, de la colère, du regret. Ce roman n'est pas celui de l'action mais celui des émotions, une sorte de catharsis pour le narrateur, une quête du pardon ponctué de remords.

Tout se concentre sur le protagoniste principal, le narrateur que je nommerai Rooney (son surnom) : ce qu'il ressent, pense, ses actions et ses appréhensions. L'histoire nous est racontée au moment où sa chute a déjà eu lieu, et tout lui revient en flashbacks de manière désordonnée. J'ai vraiment aimé apprendre sur ce métier de trader ainsi que de me voir ouvrir les portes d'un monde inconnu avec l'évolution et la désacralisation de sa propre vie et de celle de son entourage : ceux qui survivent et ceux qui succombent sont tous présents dans ce roman.

Chaque protagoniste est passé au rayon X, jugé et mis au piloris. Certains m'ont vraiment touché en s'accrochant à cette vie de luxe, d'autres m'ont choqué par leur indifférence. Cet univers est comme tous les autres : soit on a le nom, soit on renie qui on est pour arriver au niveau voulu. Le héros a renié sa part d'artiste au profit de l'argent, de la drogue et des femmes. Le revers de la médaille arrive bien assez tôt et le voilà pauvre et caissier en librairie.

Ce que j'aurai aimé c'est plus de détails sur sa vie en tant que libraire pour contrebalancer tous les détails sur la vie de trader. Pour faire une mise en parallèle des deux métiers en somme. Dans ce livre tout est fait pour que le lecteur ne soit pas simple spectateur, il ne restera pas insensible, sera directement interpellé et pourra réfléchir, se regarder dans un miroir pour faire aussi son propre bilan.

La vie ne se résume pas à un seul fait, elle continue, reste à savoir lorsque la fin arrive si l'on part intègre ou corrompu. En définitive, une excellente lecture qui m'a agréablement surprise, un style vraiment particulier et vif au service d'un "récit" intéressant et surtout très intelligent à la manière du Bûcher des vanités.  



5 commentaires:

  1. Merci pour cette chronique, malheureusement je ne suis pas tentée plus que ça, mais pourquoi pas :)

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  2. Tu donnes vraiment envie et j'ai adoré Arrive un vagabond, donc je vais sûrement craquer ^^

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  3. Oui une belle découverte pour moi aussi.
    Merci pour ce bel avis qui parle bien de ce qu'on peut ressentir à travers ce livre

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  4. Je ne suis pas sûre de me laisser tenter mais si ta chronique est vraiment sympa !

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  5. Je pense que je vais craquer pour celui-ci aussi... Et mon budget ne te remercie pas! ^_^

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