lundi 20 octobre 2014

Dernier Requiem pour les innocents - Andrew Miller




Roman historique - Traduit de l'anglais par David Tuaillon
 En 1785, Jean-Baptiste Baratte, jeune ingénieur normand tout juste diplômé, est chargé par le ministre du roi de vider le cimetière des Saints-Innocents avant de le détruire. Situé en plein cœur de Paris, c'est le plus ancien de la ville; depuis plusieurs années déjà, il déborde et l'odeur nauséabonde qui s'en dégage menace la santé des riverains.Jean-Baptiste envisage d'abord sa mission comme une chance d'en finir avec un passé archaïque, une tâche à la hauteur de sa modernité d'homme épris de la philosophie des Lumières. Il ne tarde pourtant pas à se demander si cette démolition n'est pas le prélude à sa propre destruction.Andrew Miller plonge le lecteur dans le Paris de la fin du XVIIIe siècle, celui des petites gens et des commerçants qui vivent autour du cimetière, et restitue brillamment le bouillonnement intellectuel dont la France est le théâtre à la veille de la Révolution.
 Ce livre a reçu le prix Costa Book en 2012 (en anglais).


Un grand merci aux éditions Piranha ainsi qu'à Madame Moennard pour ce très beau partenariat qui nous a fait découvrir un ÉNORME coup de cœur ! 



Andrew Miller est né à Bristol en 1960 et a vécu en Espagne, au Japon, en Irlande et en France. Il vit désormais dans le comté de Somerset en Angleterre.

Il est l'auteur de nombreux best-sellers, dont plusieurs traduits en français, et a reçu le prix Costa pour ce livre qui a ensuite été désigné comme Livre de l'année par le jury.



Un peu d’histoire : Le cimetière des Innocents, ou cimetière des Saints-Innocents, est un cimetière situé dans le quartier des Halles de Paris, à l'emplacement de l'actuelle place Joachim-du-Bellay.
Le cimetière prit de l'importance quand le marché central de Paris fut installé aux Champeaux en 1137, sur l'emplacement des Halles. Sous Philippe Auguste le cimetière fut agrandi et clos d'un mur de trois mètres de haut.
Conformément à la déclaration royale du 10 mars 1775, il fut fermé en décembre 1780, puis vidé en 1786 pour des raisons sanitaires.

Grybouille et ses gribouillis :

Une fois n’est pas coutume  je remercie le traducteur, Grybouille est devenu fou ! Et bien, moi je pense que lorsqu’une traduction garde et porte les idées de l’auteur aussi fidèlement, je le dis, un grand MERCI à M. David Tuaillon.
Ce roman est resté une musique bien agréable à lire en Français et c’est grâce à lui.

Je vais faire simple, ce livre est une pépite qui brille de mille lumières, il est rempli de détails savoureux. Attention, il y aura une « interro » la semaine prochaine, vous êtes prévenus ceux qui feront l’impasse seront sanctionnés.
Vous le savez, j’adore les romans qui se construisent sur des faits historiques, conjuguent actions et savoirs, une pincée de passion, des personnages crédibles, dans ce livre vous avez tout cela plus le savoir faire de l’auteur.
Andrew Miller je ne le connaissais pas, maintenant je ne vais plus le lâcher… Son écriture est inspirée, sa prose évidente et nous sommes invités à passer un très bon moment.
Les 297 pages passent à une vitesse…C’est hallucinant.
La période où se déroulent les évènements, le XVIIIème siècle, le siècle du modernisme intellectuel.
Le personnage principal, Monsieur le jeune ingénieur normand Jean-Baptiste Baratte issu de l’École Royale des ponts et chaussées se voit confier à Paris la mission de vider le cimetière des innocents et de détruire l’église attenante par le Ministre du Roi.
C’est une mission de santé publique, les sous-sols se vident dans les caves des habitations voisines, la nourriture qui est servie lors des repas a le goût des corps en décomposition et les habitants ont une halène chargée des relents de l’air inhalé.  Jean Baptiste rêve de construire des ponts, il videra des fosses communes (Pour vous situer le quartier à notre époque il s’agit des halles). 

Il est hébergé pour le temps des travaux dans une famille du quartier, les « Monnards » qui sont très attachés à leur église et leur cimetière surtout leur fille « ziguette ».
Tour à tour il rencontre Armand l’organiste  de l’église  qui lui ouvrira le monde du « Parti de l’avenir » ; l’Autrichienne Héloïse la fille de compagnie et lectrice accomplie, qui saura l’éblouir ; Jeanne la fille du sacristain, une âme pure, par sa connaissance des lieux elle lui permettra de réaliser les travaux dans de meilleures conditions ; Guillotin, le médecin chirurgien qui fera des miracles ; Sagnac, le maître maçon, assurera la destruction de l’église et bien d’autres qui passeront rapidement mais auront tous leur intérêt, Marie, Lefosse, Madame Saget et ses enfants, sa mère, son frère… Bah, oui, en moins de 300 pages l’auteur nous écrit une partition de chef d’orchestre.
Sans oublier son ami Lecœur, qu’il a connu pendant son séjour dans les mines près de Valencienne qui prendra en charge les trente mineurs qui assureront le travail pénible lors du nettoyage du cimetière. Lecœur, personnage blessé qui perdra le contrôle de sa vie imbibé d’alcool. D’ailleurs cet alcool coule à flots pour que les ouvriers tiennent le coup !
Et ces inscriptions  peintes à la faveur de la nuit par des mains révoltées sur les murs qui marquent ce bouillonnement intellectuel qui explosera quelques années plus tard.
« Il arrivera, donc, ce moment où le soleil n’éclairera plus sur la terre que des hommes libres, ne reconnaissant d’autre maître que leur raison ». 

Et encore, je vous laisse découvrir l’action et les rebondissements, une petite merveille  je vous dis. L’auteur, Andrew Miller est un virtuose dans son domaine. Mais qui est cet habitant de la perfide Albion qui raconte si bien l’histoire de notre pays ?
Pour finir, un petit clin d’œil à ce siècle des lumières où de nombreux courants de pensées et d’idées ont vu le jour. Dans ce roman vous retrouverez cette respiration lors de l’avènement d’une nouvelle aire,  ce flux et ce reflux des grandes marées populaires, de la symétrie dans les événements, le feu élément purifiant, l’heure donnée à la montre offerte de Jean-Baptiste par son Maitre d’Études avec les symboles gravés sur le boitier, son prénom est-ce un hasard car le hasard n’existe pas, un moment « opératif » inversé avec la destruction de l’église et surtout la lumière. Majestueux !

Grybouille vous salue bien et souvenez-vous de ce nom Andrew Miller, romancier de son état.
Et merci à vous tous(tes) pour les commentaires laissés sur le Blog de Léa, cela me touche infiniment.





12 commentaires:

  1. Effectivement, je vais essayer de me souvenir du nom de cet auteur puisque c'est un énorme coup de cœur de notre Grybouille!

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  2. Il est dans ma pal, j'espère le lire très bientôt et je m'en réjouis vu ton enthousiasme !

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  3. Oh lala ! Je n'aurai jamais dû lire ton article...encore un livre dans ma wishlist !!

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  4. Merci pour cette découverte et cette belle chronqiue :)

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  5. Tu titilles ma curiosité donc pourquoi pas :)
    bonnes lectures à toi :)

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  6. ça file dans ma WL !
    J'adore ce genre de romans, et comment passer à côté après ton avis ?? :)

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  7. Même si je ne pense pas le lire, la chronique est très tentante !

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  8. Une chronique qui démontre encore une fois que Grybouille sait convaincre ses lecteurs ! merci pour cette belle chronique !

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  9. Grybouille souhaitez-vous que tout mon salaire y passe ??! Je suis convaincue et puisque j'ai fini Son of a gun que j'ai adoré sur vos conseils, je vais sûrement me tourner vers ce roman historique...

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  10. Oh ça me rappelle mes cours d'histoire. J'avais adoré mon cours sur le cimetière des innocents. J'ai bien de le lire ce roman.

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  11. Un livre, et surtout une critique, qui est trop irrésistible pour y résister !!!
    Un de plus qui se précipite dans ma WL ;-) Lupa

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